Winchester Lee-Navy 1895
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Winchester Lee-Navy 1895
Bonjour,
J’aimerais vous parler du « Lee Rifle Model of 1895 caliber 6mm ». Système développé par James Paris Lee le 30 Janvier 1894, adopté en 1895 par la US Navy et produit par Winchester jusqu’à l’aube de la première guerre mondiale.
Il s’agit d’un des systèmes les plus atypiques d’armes d’infanterie à répétition ayant vu le jour lors de cette période technologiquement bouillonnante de la fin du 19ème siècle. Il s’agit aussi d’un des deux systèmes majeurs marquant le départ tardif des Etats Unis de l’ère de la poudre noire en alimentation monocoup pour enfin entrer de plain-pied dans l’ère moderne de la poudre sans fumée en répétition manuelle.
Cet article se veut être une vue d’ensemble de la culture liée à cette arme fascinante et à son histoire. J’ai eu la belle opportunité d’entrer en possession d’un exemplaire de cette arme de fabrication pour le marché civil mais en configuration militaire Musket. Malheureusement, mon exemplaire est en manque d’un extracteur que je m’efforce d’importer des USAs depuis un certain temps. Une fois cette pièce essentielle en ma possession, je pourrais envisager le rechargement et le tir de ce très intéressant calibre avant-gardiste. Cet article sera donc complété dans un futur que j’espère proche. Je tâcherai aussi mettre la main sur la rare littérature traitant en détail de cette arme afin de vous apporter le propos le plus exhaustif possible.
---------------------------------------------Sommaire----------------------------------------------------------------
> Calibre 6m/m Lee-Navy
> Genèse et adoption
> Mécanisme et caractéristiques générales
> Contrats militaires et production civile
> Variations
> Faits militaires majeurs et retours du terrain
> Arme présentée
> Démontage sommaire
> Conseils de rechargement
> Médias d'intérêts sur le Winchester Lee-Navy 1895
> Fin
------------------------------------------- Calibre 6m/m Lee-Navy --------------------------------------------
Je parlerai ici de la cartouche car elle précède de peu le brevet final de l’arme et représente le point déclencheur du programme d’adoption du Winchester Lee-Navy Model of 1895.
En 1892, l’US Army adopte le Krag Jorgensen dans sa variante 1892 chambré en 30-40Krag. Il s’agit de la première arme adoptée à grande échelle par les USA utilisant la poudre sans fumée et offrant la possibilité du tir à répétition manuelle.
L’US Navy ne franchit pas le pas et début 1894 le 45-70-500 (balle de 500grs) reste le calibre principal utilisé. Celui-ci est alors totalement obsolète et constatant l’avantage certains du 30-40 Krag adopté par l’Army, la Navy songe à s’équiper d’un nouveau calibre pour renouveler son armement léger et ses mitrailleuses. Le 30-40 Krag est jugé insuffisant dans sa capacité à pénétrer le bois et le métal constituant les petites frégates torpilles qui commencent à poser problèmes pour les grands bâtiments de l’époque. Le 30-40Krag est à la fois trop lent (2000fps - 610m/s) et la balle de trop fort diamètre. Le cahier des charges établi est alors extrêmement moderne et demande un calibre de diamètre 6mm ou 6.5mm et une vitesse initiale de 2500 fps - 762 m/s. La Navy aura sans doute pris inspiration dans le 6.5x55 développé en 1891 et adopté par la Norvège via le Krag 1894 et la Suède via le système Mauser.
Vers Avril 1894, un calibre de 6mm est choisi avec une dénomination métrique : le 6mm USN aussi appelé 6mm Lee-Navy.
Le 6mm USN dans sa version initiale propulse une balle ronde avec chemisage en acier doux de 135gr à 2550 fps (777m/s). Comme pour la quasi-totalité des ogives rondes chemisées de l’époque, la majorité du corps de l’ogive n’engage pas les rayures du canon. Seule la base de l’ogive dans l’étui a un diamètre engageant les rayures. Cette cartouche sera imposée à tous les candidats désirants participé aux essais d’Août 1894 visant à choisir à la fois un fusil d’infanterie et une mitrailleuse.
La cartouche montre un pourvoir de pénétration supérieur au 30-40Krag et une trajectoire bien plus tendue. La cartouche pouvait notamment traverser 10mm d’acier à 30mm ou 330mm de bois à 640m la rendant intéressante pour les affrontements navals de l’époque.
La poudre utilisée est une double base nitrocellulose en flocon nommée Rifleite également utilisée sur les premières versions du 303 British en poudre sans fumée. Ainsi la cartouche souffre du même problème de flamme très chaude causant une érosion rapide des rayures à la chambre. Cette première version de la cartouche prouve problématique pour la durabilité des canons avec une durée de vie résultante d’environ 3 000 coups avant détérioration de la précision au-delà du standard accepté pour maintien en service de l’arme. Cela étant dû à une combinaison de la flame très intense produite par la Rifleite et le chemisage très dur de l’ogive. La cartouche évolue en Mars 1897 avec l’adoption d’une balle ronde de 112grs propulsées à 2560fps (780 m/s) et cette fois avec un chemisage cuivre. Ce nouveau chargement aplani la trajectoire jusqu’à 500m en augmente la durée de vie des canons à 10 000 coups. La pression d’essai de cette cartouche est notée à 60 000psi (4137bars), remarquablement élevée pour l’époque. La pression normale moyenne listée est de 43 000 psi (2965bars).
Cette cartouche est en tout point supérieure au 30-40Krag jusqu’à 600 yards. Il était notamment indiqué aux soldats d’utiliser le cran de combat de la hausse à 600 yards et de viser le nombril pour garantir un coût au but à n’importe quelle distance jusqu’à 600 yards. Il est néanmoins admis que l’ogive souffre d’instabilité et perds une bonne partie de son efficacité au-delà. Le 30-40 est lui admis comme efficace jusqu’à 1000 yards.
Dans l’US Navy cette cartouche sera chambrée par le Lee-Navy bien entendu mais également sur la mitrailleuse Colt 1895, la fameuse « potato digger ».
Ce calibre connaitra une carrière discrète dans le civil qui lui préférera le 30-40 Krag alors appelé le 30 Army. Winchester est le seul fabriquant du 6mm USN et le proposera pendant quelques mois seulement sur sa Winchester 1895 à levier système Browning. La seule preuve étant des extraits catalogue car il semblerait que les archives de Winchester ne fassent état d’aucun exemplaire dans ce chambrage. Ce calibre portera aussi le nom de 236 USN dans les catalogues de Winchester et sur les versions civiles du Lee-Navy. Il convient également de mentionner l’existence d’une version à bourrelet du 6mm USN. Cette déclinaison a été commercialisée par Winchester pour proposer ce calibre sur sa carabine monocoup modèle 1885, système Browning également. Il ne semble pas y avoir de distinction commerciale claire entre le 236 USN à bourrelet et la version pour Lee-Navy sans bourrelet malgré un risque certain d’incompatibilité dans certaines armes.
TheFirearmsBlog
Seule la version sans bourrelet a été utilisée sur le Lee-Navy.
Le grande légèreté de la cartouche pour l’époque permettait de constituer un lot standard par soldat de 180 cartouches sur lames chargeurs de 5 cartouches. A titre de comparaison, le poids de 220 cartouches de 6mm équivalait au poids de 160 cartouches de 30-40Krag. Ces cartouches étaient transportées en bandoulières de cuir noir spécifiques au Lee-Navy.
Si cette cartouche ne connaitra pas le succès en dehors d’une courte période d’application militaire par la Navy, elle conserve un héritage jusqu’à aujourd’hui sous la forme du 220 Swift qui est un étui de 6mm Lee-Navy en version demi-bourrelet retreint pour une balle de calibre .223.
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seschomaru- Membre expert
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Re: Winchester Lee-Navy 1895
--------------------------------------------- Genèse et adoption -----------------------------------------------
En 1894, l’US Navy est encore majoritairement équipée du Springfield Trapdoor Model of 1873 chambré en 45-70 à poudre noire. L’invention de la poudre sans fumée en 1886 révolutionne l’armement mondial et tous les pays s’y intéresse avec plus ou moins d’empressement. Les Etats-Unis ne disposent pas alors de l’armée gigantesque qui la caractérisera au tournant du siècle et les progrès technologique s’y font attendre.
La seule démarche de modernisation avant 1890 consistera à adopter en nombre réduit le Remington-Lee Model 1879. Une carabine à répétition à verrou chambrée en 45-70 utilisant le système de magasin amovible de James Paris Lee.
La cartouche de 6mm ayant été choisie en Avril 1894, une première phase de test est tenue le 1er Aout à la Naval Torpedo Station située à Newport Long Island. Cette première phase impose uniquement un système à répétition utilisant la cartouche de 6mm sans imposer d’autres limitations. De nombreux systèmes sont testés dont notamment 5 mécanismes à verrous proposés par Remington, le Lee-Navy ainsi qu’un système Daudeteau. Le Lee-Navy est alors le mieux placé. La deuxième série test oppose la carabine à système Durst, le Lee-Navy et une carabine Luger modèle 1893.
Système Durst
Action canonnée du Luger 1892 : https://www.forgottenweapons.com/system-luger-18926-bolt-action/
Le Durst explose son boitier. Le Luger ressort comme le favori. Il est cependant écarté car Luger choisit de le chambrer dans sa propre cartouche de 6mm plutôt que dans celle imposée par la Navy. Il sera proposé à Luger de rechambrer son arme puis de la faire participer à une 3ème phase de test. Celui-ci refuse et se retire des tests. Le Winchester Lee est officiellement adopté fin 1894 et deviendra le M1895 Lee-Navy.
USMCWeaponry.com
La première commande passée par la Navy opposera Winchester et Remington. Remington, alors dans la tourmente économique avait cédé une part majoritaire de son activité à Winchester. Certaines spéculations laissent entendre que Winchester a profité de ses connections au sein de Remington pour connaitre le montant de leur proposition à la Navy et se sont ajustés pour rendre à la Navy une proposition ajustée en fonction. Ils ont ainsi remporté le contrat initial en 1896.
En 1894, l’US Navy est encore majoritairement équipée du Springfield Trapdoor Model of 1873 chambré en 45-70 à poudre noire. L’invention de la poudre sans fumée en 1886 révolutionne l’armement mondial et tous les pays s’y intéresse avec plus ou moins d’empressement. Les Etats-Unis ne disposent pas alors de l’armée gigantesque qui la caractérisera au tournant du siècle et les progrès technologique s’y font attendre.
La seule démarche de modernisation avant 1890 consistera à adopter en nombre réduit le Remington-Lee Model 1879. Une carabine à répétition à verrou chambrée en 45-70 utilisant le système de magasin amovible de James Paris Lee.
La cartouche de 6mm ayant été choisie en Avril 1894, une première phase de test est tenue le 1er Aout à la Naval Torpedo Station située à Newport Long Island. Cette première phase impose uniquement un système à répétition utilisant la cartouche de 6mm sans imposer d’autres limitations. De nombreux systèmes sont testés dont notamment 5 mécanismes à verrous proposés par Remington, le Lee-Navy ainsi qu’un système Daudeteau. Le Lee-Navy est alors le mieux placé. La deuxième série test oppose la carabine à système Durst, le Lee-Navy et une carabine Luger modèle 1893.
Système Durst
Action canonnée du Luger 1892 : https://www.forgottenweapons.com/system-luger-18926-bolt-action/
Le Durst explose son boitier. Le Luger ressort comme le favori. Il est cependant écarté car Luger choisit de le chambrer dans sa propre cartouche de 6mm plutôt que dans celle imposée par la Navy. Il sera proposé à Luger de rechambrer son arme puis de la faire participer à une 3ème phase de test. Celui-ci refuse et se retire des tests. Le Winchester Lee est officiellement adopté fin 1894 et deviendra le M1895 Lee-Navy.
USMCWeaponry.com
La première commande passée par la Navy opposera Winchester et Remington. Remington, alors dans la tourmente économique avait cédé une part majoritaire de son activité à Winchester. Certaines spéculations laissent entendre que Winchester a profité de ses connections au sein de Remington pour connaitre le montant de leur proposition à la Navy et se sont ajustés pour rendre à la Navy une proposition ajustée en fonction. Ils ont ainsi remporté le contrat initial en 1896.
seschomaru- Membre expert
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Re: Winchester Lee-Navy 1895
---------------------------------- Mécanisme et caractéristiques générales ----------------------------
Gunbroker.com
Le mécanisme est breveté au nom de James Paris Lee, inventeur du magasin détachable ayant donné son nom au Remington-Lee 1879 qui évoluera sur le Lee-Metford puis plus tard sur le Lee-Enfield. Son invention sur le Lee Navy concerne ici le mécanisme de verrouillage et d’alimentation. Alimentation qui n’utilise d’ailleurs pas un magasin détachable de type Lee. Le brevet n°513647 est daté du 30 Janvier 1894 et, même si cela n’est pas précisé, les schémas du brevet semblent clairement représenter une cartouche de 6mm sans bourrelet.
Notez au stade de concept cet encombrant levier multi-positions (pièce 135). Je ne comprends pas trop la fonction de celui-ci. Il ne s'agit pas d'une alidade de tir longue distance car les graduations ne vont que jusqu'à 1000 yards(?), le tir à la grenade à fusil n’existait pas encore et le nombre de positions n’est pas compatible avec un arrêtoir de culasse/sécurité.
Sur la vue suivante on remarque également que le chargeur est alors à double pile avec potentiellement la place pour jusqu’à 10 cartouches. Aucun loquet de chargeur n’est visible donc on peut partir du principe qu’il ne s’agit pas d’un chargeur détachable mais bien d’un magasin interne non amovible. L’élévateur du chargeur est articulé depuis l’arrière du boitier, il sera déplacé vers l’avant du boitier sur la version présentée aux essais.
22 - Surface de verrouillage boitier / 24 - Surface de verrouillage culasse
Si la méthode de verrouillage de la culasse est la même entre ce concept et la version définitive, force est de constater que de nombreux points de conception fondamentaux vont être modifiés entre le brevet du 30 Janvier et les essais du 1er Aout.
Ce brevet de 1894 fait suite aux premiers concepts qui peuvent être étudiés au travers des brevets préalables 506319 et 506320 du 10 Octobre 1893. Je reprends ci-après les informations communiquées via un excellent poste de 2013 édité sur ce site par lolo13 : https://www.tircollection.com/t16526-le-lee-navy-1895?highlight=lee+navy
On y voit déjà les grandes lignes de l’action. Si les détails du fonctionnement sont mieux définis et donc protégés par le brevet suivant d e1894, celui de 1893
A pour intention de protéger une action à bloc tombant dont la fin de course fait descendre la culasse via une came.
Tout laisse à penser que le brevet de 1894 est une adaptation du brevet de 1893 spécifiquement dans l’objectif de le présenter à la Navy dans le cadre des essais pour sélectionner un nouvelle arme.
En termes d’encombrement l’arme dans sa déclinaison militaire Musket mesure 122cm et pèse 3.7kg. Un Lebel fait 0.5kg de plus.
Culasse et boitier :
Le système du Lee-Navy est qualifié d’action rectiligne ce qui n’est pas tout à fait exact. Il s’apparente plutôt à un bloc tombant. Si l’action du tireur sur la culasse ne comprend qu’un geste unique rectiligne, la cinématique de la culasse implique que celle-ci descende sur sa surface de verrouillage en fin de course. Il n’y a pas de rotation de la tête de culasse actionnée par came comme sur presque tous les autres systèmes rectiligne contemporains (Schmidt-Rubin, Steyr Mannlicher, Ross, Sig-Mondragon,…). La surface de verrouillage se situe entre le puit de chargeur et la détente.
Cinématique de la culasse
Le seul système de verrouillage à répétition manuelle avec lequel une comparaison est possible serait selon moi le Steyr autrichien modèle 1888. Sur celui-ci le réarmement est lui bien rectiligne mais le tenon de verrouillage est mobile et descend dans son logement en fin de course.
Comparaison des deux culasses et des similitudes sur la position du tenon de verrouillage :
La culasse du Lee-Navy ne peut pas être ouverte par une action sur le levier d’armement tant qu’elle est armée. Cette disposition est délibérée et sert de sécurité pour éviter que la culasse ne soit ouverte par accident via un léger coup sur le levier. Les seuls moyens de déverrouiller la culasse sont soit d’actionner le percuteur pour permettre la manipulation, soit d’utiliser un bouton sur le côté gauche du boitier. Lorsque le bouton est actionné la culasse est propulsée dans sa position ouverte sous l’effet de la tension du ressort de percuteur.
Les 3 mêmes boutons en positions actives : Arrêtoir de culasse engagé, culasse libérée et sécurité enclenchée
Culasse sans extracteur. Notez la griffe du percuteur qui est retenue par le levier d'armement lorsque celle-ci est en position ouverte. Lorsque le levier est mis en batterie, le percuteur est retenu par la gâchette.
Culasse démontée. On note ici l'extracteur flottant avec cerclé en rouge les excroissances entre lesquelles vient se loger l’extracteur.
Une des curiosités du système réside dans l’emploi d’un extracteur dit « flottant ». Celui-ci circule dans une rainure pratiquée à l’intérieur du boitier suivant le déplacement de la culasse. Il est dit flottant car il n’est pas figé à la culasse mais peut translater sur environ 50mm par rapport à celle-ci. En pratique, à l’ouverture de la culasse, celle-ci se déplace sur presque 6cm avant que l’extracteur ne soit en butée et commence à extraire la cartouche.
Extracteur contre la culasse en position retracté tel qu’il se trouve lorsque la culasse est en batterie.
Extracteur entrainé par la culasse à l’ouverture.
Cet extracteur est maintenu en pression sur la cartouche par un petit ressort à lame qui tends à l’éloigner de la paroi gauche du boitier.
Cette curieuse conception a aussi pour conséquence qu’il n’y a pas de liaison mécanique entre l’extracteur et la culasse. Quand la culasse est extraite du boitier, l’extracteur n’est pas retenu et tombe en dehors du boitier. La perte de l’extracteur est un problème récurrent du Lee-Navy. Cela sera mentionné à plusieurs reprises dans les commissions d’essai comme un défaut majeur mais restera inchangé pour la durée de vie de l’arme.
Le numéro de série se trouve sur le toner.
Le marquage principal de Winchester avec rappel des brevets se trouve sur le côté gauche du boitier.
Canon :
Le canon fait 710mm avec 4 rayures au pas de 165mm. Son diamètre extérieur est remarquablement fin grâce au faible diamètre de sa munition ce qui contribue au poids contenu de l’arme. Les rayures sont de types Metford, c’est-à-dire que les rayures ne sont pas clairement définies. Celles-ci sont arrondies sans distinction nette entre les creux et les sommets.
Extrait du manuel
Le choix de ce type de rayures semble être motivé par un désir de diminuer les effets de la combustion à forte température de la Rifleite et l’érosion prématurée des rayures à la bouche qu’elle engendre. En pratique cela ne s’est pas vraiment efficace.
Donc si un armurier vous tends un Lee-Navy en vous annonçant que le canon est comme neuf, ne le lui jetez pas à la figure si vous ne voyez pas les rayures nettes .
Magasin :
L’étrangeté se poursuit avec la méthode de chargement du Lee-Navy. Le conditionnement réglementaire se présente sous forme de lames chargeurs de 5 cartouches. Seulement les cartouches ne doivent pas être déplacées depuis la lame vers le puit de chargeur. Malgré son apparence, la lame fonctionne comme un bloc Mannlicher, c’est-à-dire qu’elle reste avec les cartouches dans le magasin à l’insertion. Le chargeur dispose d’une sorte d’épingle présentant deux extrémités hautes et basses retenant les cartouches en place et une extrémité à l’arrière à mi-hauteur. L’action conjuguée du boitier et de la culasse lors du chambrage de la première cartouche fait pivoter cette épingle à 90°. Cette action libère alors les 5 cartouches du chargeur et celui-ci tombe par l’ouverture dans le fond du magasin.
La lame est insérée de cette manière dans le puit de chargeur
Le fond du magasin est grand ouvert pour donner accès à l'élévateur si celui-ci venait à se bloquer. C'est aussi un défaut évident en cas d'exposition à la saleté. Certes pas une si grande inquiétude pour la Navy au moment des tests, l’idée étant plutôt d’employer ces armes à bords des navires.
Certains remarqueront que malgré une allure de lame chargeur, la fonction du chargeur du Lee-Navy s’apparente exactement à celle d’un bloc chargeur type Mannlicher. Sauf que dans le cas du Lee-Navy, ce chargeur est simplement une aide au transport des cartouches et à leurs insertions dans le magasin et demeure facultatif. Il est tout à fait possible de charger le magasin individuellement cartouche par cartouche sans avoir recours à la lame. Cela est possible grâce à l’extracteur qui vient se placer au-dessus du magasin lorsque la culasse est ouverte et empêche donc la cartouche du dessus d’être éjectée sous l’action de l’élévateur.
A titre d’information, il existe des reproductions de lame chargeur produites aux USAs cependant tous les retours que j’en ai eu sont unanimes : elles retiennent les cartouches mais elles ne fonctionnent pas dans le chargeur et ne personne n’est parvenu à les modifier pour les faire fonctionner.
Gunbroker.com
Le mécanisme est breveté au nom de James Paris Lee, inventeur du magasin détachable ayant donné son nom au Remington-Lee 1879 qui évoluera sur le Lee-Metford puis plus tard sur le Lee-Enfield. Son invention sur le Lee Navy concerne ici le mécanisme de verrouillage et d’alimentation. Alimentation qui n’utilise d’ailleurs pas un magasin détachable de type Lee. Le brevet n°513647 est daté du 30 Janvier 1894 et, même si cela n’est pas précisé, les schémas du brevet semblent clairement représenter une cartouche de 6mm sans bourrelet.
Notez au stade de concept cet encombrant levier multi-positions (pièce 135). Je ne comprends pas trop la fonction de celui-ci. Il ne s'agit pas d'une alidade de tir longue distance car les graduations ne vont que jusqu'à 1000 yards(?), le tir à la grenade à fusil n’existait pas encore et le nombre de positions n’est pas compatible avec un arrêtoir de culasse/sécurité.
Sur la vue suivante on remarque également que le chargeur est alors à double pile avec potentiellement la place pour jusqu’à 10 cartouches. Aucun loquet de chargeur n’est visible donc on peut partir du principe qu’il ne s’agit pas d’un chargeur détachable mais bien d’un magasin interne non amovible. L’élévateur du chargeur est articulé depuis l’arrière du boitier, il sera déplacé vers l’avant du boitier sur la version présentée aux essais.
22 - Surface de verrouillage boitier / 24 - Surface de verrouillage culasse
Si la méthode de verrouillage de la culasse est la même entre ce concept et la version définitive, force est de constater que de nombreux points de conception fondamentaux vont être modifiés entre le brevet du 30 Janvier et les essais du 1er Aout.
Ce brevet de 1894 fait suite aux premiers concepts qui peuvent être étudiés au travers des brevets préalables 506319 et 506320 du 10 Octobre 1893. Je reprends ci-après les informations communiquées via un excellent poste de 2013 édité sur ce site par lolo13 : https://www.tircollection.com/t16526-le-lee-navy-1895?highlight=lee+navy
On y voit déjà les grandes lignes de l’action. Si les détails du fonctionnement sont mieux définis et donc protégés par le brevet suivant d e1894, celui de 1893
A pour intention de protéger une action à bloc tombant dont la fin de course fait descendre la culasse via une came.
Tout laisse à penser que le brevet de 1894 est une adaptation du brevet de 1893 spécifiquement dans l’objectif de le présenter à la Navy dans le cadre des essais pour sélectionner un nouvelle arme.
En termes d’encombrement l’arme dans sa déclinaison militaire Musket mesure 122cm et pèse 3.7kg. Un Lebel fait 0.5kg de plus.
Culasse et boitier :
Le système du Lee-Navy est qualifié d’action rectiligne ce qui n’est pas tout à fait exact. Il s’apparente plutôt à un bloc tombant. Si l’action du tireur sur la culasse ne comprend qu’un geste unique rectiligne, la cinématique de la culasse implique que celle-ci descende sur sa surface de verrouillage en fin de course. Il n’y a pas de rotation de la tête de culasse actionnée par came comme sur presque tous les autres systèmes rectiligne contemporains (Schmidt-Rubin, Steyr Mannlicher, Ross, Sig-Mondragon,…). La surface de verrouillage se situe entre le puit de chargeur et la détente.
Cinématique de la culasse
Le seul système de verrouillage à répétition manuelle avec lequel une comparaison est possible serait selon moi le Steyr autrichien modèle 1888. Sur celui-ci le réarmement est lui bien rectiligne mais le tenon de verrouillage est mobile et descend dans son logement en fin de course.
Comparaison des deux culasses et des similitudes sur la position du tenon de verrouillage :
La culasse du Lee-Navy ne peut pas être ouverte par une action sur le levier d’armement tant qu’elle est armée. Cette disposition est délibérée et sert de sécurité pour éviter que la culasse ne soit ouverte par accident via un léger coup sur le levier. Les seuls moyens de déverrouiller la culasse sont soit d’actionner le percuteur pour permettre la manipulation, soit d’utiliser un bouton sur le côté gauche du boitier. Lorsque le bouton est actionné la culasse est propulsée dans sa position ouverte sous l’effet de la tension du ressort de percuteur.
Les 3 mêmes boutons en positions actives : Arrêtoir de culasse engagé, culasse libérée et sécurité enclenchée
Culasse sans extracteur. Notez la griffe du percuteur qui est retenue par le levier d'armement lorsque celle-ci est en position ouverte. Lorsque le levier est mis en batterie, le percuteur est retenu par la gâchette.
Culasse démontée. On note ici l'extracteur flottant avec cerclé en rouge les excroissances entre lesquelles vient se loger l’extracteur.
Une des curiosités du système réside dans l’emploi d’un extracteur dit « flottant ». Celui-ci circule dans une rainure pratiquée à l’intérieur du boitier suivant le déplacement de la culasse. Il est dit flottant car il n’est pas figé à la culasse mais peut translater sur environ 50mm par rapport à celle-ci. En pratique, à l’ouverture de la culasse, celle-ci se déplace sur presque 6cm avant que l’extracteur ne soit en butée et commence à extraire la cartouche.
Extracteur contre la culasse en position retracté tel qu’il se trouve lorsque la culasse est en batterie.
Extracteur entrainé par la culasse à l’ouverture.
Cet extracteur est maintenu en pression sur la cartouche par un petit ressort à lame qui tends à l’éloigner de la paroi gauche du boitier.
Cette curieuse conception a aussi pour conséquence qu’il n’y a pas de liaison mécanique entre l’extracteur et la culasse. Quand la culasse est extraite du boitier, l’extracteur n’est pas retenu et tombe en dehors du boitier. La perte de l’extracteur est un problème récurrent du Lee-Navy. Cela sera mentionné à plusieurs reprises dans les commissions d’essai comme un défaut majeur mais restera inchangé pour la durée de vie de l’arme.
Le numéro de série se trouve sur le toner.
Le marquage principal de Winchester avec rappel des brevets se trouve sur le côté gauche du boitier.
Canon :
Le canon fait 710mm avec 4 rayures au pas de 165mm. Son diamètre extérieur est remarquablement fin grâce au faible diamètre de sa munition ce qui contribue au poids contenu de l’arme. Les rayures sont de types Metford, c’est-à-dire que les rayures ne sont pas clairement définies. Celles-ci sont arrondies sans distinction nette entre les creux et les sommets.
Extrait du manuel
Le choix de ce type de rayures semble être motivé par un désir de diminuer les effets de la combustion à forte température de la Rifleite et l’érosion prématurée des rayures à la bouche qu’elle engendre. En pratique cela ne s’est pas vraiment efficace.
Donc si un armurier vous tends un Lee-Navy en vous annonçant que le canon est comme neuf, ne le lui jetez pas à la figure si vous ne voyez pas les rayures nettes .
Magasin :
L’étrangeté se poursuit avec la méthode de chargement du Lee-Navy. Le conditionnement réglementaire se présente sous forme de lames chargeurs de 5 cartouches. Seulement les cartouches ne doivent pas être déplacées depuis la lame vers le puit de chargeur. Malgré son apparence, la lame fonctionne comme un bloc Mannlicher, c’est-à-dire qu’elle reste avec les cartouches dans le magasin à l’insertion. Le chargeur dispose d’une sorte d’épingle présentant deux extrémités hautes et basses retenant les cartouches en place et une extrémité à l’arrière à mi-hauteur. L’action conjuguée du boitier et de la culasse lors du chambrage de la première cartouche fait pivoter cette épingle à 90°. Cette action libère alors les 5 cartouches du chargeur et celui-ci tombe par l’ouverture dans le fond du magasin.
La lame est insérée de cette manière dans le puit de chargeur
Le fond du magasin est grand ouvert pour donner accès à l'élévateur si celui-ci venait à se bloquer. C'est aussi un défaut évident en cas d'exposition à la saleté. Certes pas une si grande inquiétude pour la Navy au moment des tests, l’idée étant plutôt d’employer ces armes à bords des navires.
Certains remarqueront que malgré une allure de lame chargeur, la fonction du chargeur du Lee-Navy s’apparente exactement à celle d’un bloc chargeur type Mannlicher. Sauf que dans le cas du Lee-Navy, ce chargeur est simplement une aide au transport des cartouches et à leurs insertions dans le magasin et demeure facultatif. Il est tout à fait possible de charger le magasin individuellement cartouche par cartouche sans avoir recours à la lame. Cela est possible grâce à l’extracteur qui vient se placer au-dessus du magasin lorsque la culasse est ouverte et empêche donc la cartouche du dessus d’être éjectée sous l’action de l’élévateur.
A titre d’information, il existe des reproductions de lame chargeur produites aux USAs cependant tous les retours que j’en ai eu sont unanimes : elles retiennent les cartouches mais elles ne fonctionnent pas dans le chargeur et ne personne n’est parvenu à les modifier pour les faire fonctionner.
seschomaru- Membre expert
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Re: Winchester Lee-Navy 1895
Bonsoir à tous,
Un M E R C I en CinémaScope pour ce message remarquable sur une arme mythique.
Joyeux Noël à tous les membres de TCAR !
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obaneck- Pilier du forum
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Re: Winchester Lee-Navy 1895
Détente :
Le groupe détente est comparativement plus orthodoxe. La détente actionne une gâchette en forme de chicane. L’aspect le plus intéressant de cette partie du système étant cet élégant ressort serpentin permettant de maintenir en pression l’ensemble.
A l’usage la détente est légère avec une bossette nette et un départ très prévisible. Pas du niveau d’un Schmidt Rubin mais une très bonne détente proposant un bon compromis entre vitesse et précision.
Le Lee-Navy avait une réputation de très grande rapidité et il n’est pas difficile de voir pourquoi en constatant la proximité entre la détente et le levier d’armement :
En accompagnant le geste vif de fermeture de la culasse, la détente est facilement trouvé. Cette disposition associée à l’action simplifiée de la culasse et une relative rapidité de chargement impressionnent les commissions de l’époque lors des comparatifs avec le Krag Jorgensen alors en service (celui-ci est handicapé par un chargement obligatoire cartouche par cartouche). Il est alors remarqué sans évoquer de valeurs exactes que le Lee-Navy permet de tirer le double de cartouches comparé au Krag sur une période de 60 secondes.
Organes de visée :
Le guidon est de type lame goupillée très ressemblant à ce qui se faisait alors sur le Krag Jorgensen.
La hausse est plutôt classique mais spécifique au Lee-Navy. Elle dispose de deux positions de combat, une à 300 yards et une à 600 yards. La hausse dans sa position dépliée est graduée de 800 à 2000yards.
A noter que l’arrière de la culasse dispose d’un déflecteur de gaz. Celui-ci fait barrage avec les gaz provenant d’une rupture d’étui canalisés sur la gauche de la culasse dans la rainure où circule l’extracteur. Ces gaz sont potentiellement dirigés directement vers l’œil gauche du tireur et ce déflecteur les redirige sur la gauche et vers le haut. Le problème est que ce déflecteur prend pas mal de place dans le champ de vision lors de l’acquisition de cible.
Autres :
Les bois sont de type Musket selon la dénomination Winchester de l’époque. C’est-à-dire une crosse toute longueur avec un garde-main et un embouchoir acceptant une baïonnette. La poignée pistolet est un choix remarquablement moderne pour l’époque car la seule arme d’infanterie qui est en alors équipée est le Krag Jorgensen norvégien. Même le Krag dans sa déclinaison US en est dépourvu.
A noter qu’à la même époque Winchester proposait sa 1895 à levier en configuration Musket également. Celui-ci fera d’ailleurs l’objet d’une commande de 10 000 unités passée par l’Ordnance Department de l’US Army le 3 Mai 1898. Malgré des productions quasi parallèles, il n’y a peu ou pas de compatibilité entre le Lee-Navy et la 1895 Musket. Les grenadières se ressemblent mais ne sont pas interchangeables. Les embouchoirs peuvent recevoir les mêmes baïonnettes mais sont fondamentalement différents. Les seules pièces compatibles sont la grenadière de crosse, la bretelle et la plaque de couche avec sa trappe révélant un compartiment logeant le kit de nettoyage.
Ci-après le Lee-Navy avec une Winchester 1895 Musket contrat russe qui est quasi identique au contrat US à part quelques tout petits détails dont le portique de chargement pour la lame chargeur du Mosin.
La baïonnette est également la même entre le Lee-Navy et la 1895 à levier du contrat US mais dans sa version raccourcie et les marquages diffèrent. Le numéro de série de l’arme correspondante se trouve à l’arrière de la poignée.
Le groupe détente est comparativement plus orthodoxe. La détente actionne une gâchette en forme de chicane. L’aspect le plus intéressant de cette partie du système étant cet élégant ressort serpentin permettant de maintenir en pression l’ensemble.
A l’usage la détente est légère avec une bossette nette et un départ très prévisible. Pas du niveau d’un Schmidt Rubin mais une très bonne détente proposant un bon compromis entre vitesse et précision.
Le Lee-Navy avait une réputation de très grande rapidité et il n’est pas difficile de voir pourquoi en constatant la proximité entre la détente et le levier d’armement :
En accompagnant le geste vif de fermeture de la culasse, la détente est facilement trouvé. Cette disposition associée à l’action simplifiée de la culasse et une relative rapidité de chargement impressionnent les commissions de l’époque lors des comparatifs avec le Krag Jorgensen alors en service (celui-ci est handicapé par un chargement obligatoire cartouche par cartouche). Il est alors remarqué sans évoquer de valeurs exactes que le Lee-Navy permet de tirer le double de cartouches comparé au Krag sur une période de 60 secondes.
Organes de visée :
Le guidon est de type lame goupillée très ressemblant à ce qui se faisait alors sur le Krag Jorgensen.
La hausse est plutôt classique mais spécifique au Lee-Navy. Elle dispose de deux positions de combat, une à 300 yards et une à 600 yards. La hausse dans sa position dépliée est graduée de 800 à 2000yards.
A noter que l’arrière de la culasse dispose d’un déflecteur de gaz. Celui-ci fait barrage avec les gaz provenant d’une rupture d’étui canalisés sur la gauche de la culasse dans la rainure où circule l’extracteur. Ces gaz sont potentiellement dirigés directement vers l’œil gauche du tireur et ce déflecteur les redirige sur la gauche et vers le haut. Le problème est que ce déflecteur prend pas mal de place dans le champ de vision lors de l’acquisition de cible.
Autres :
Les bois sont de type Musket selon la dénomination Winchester de l’époque. C’est-à-dire une crosse toute longueur avec un garde-main et un embouchoir acceptant une baïonnette. La poignée pistolet est un choix remarquablement moderne pour l’époque car la seule arme d’infanterie qui est en alors équipée est le Krag Jorgensen norvégien. Même le Krag dans sa déclinaison US en est dépourvu.
A noter qu’à la même époque Winchester proposait sa 1895 à levier en configuration Musket également. Celui-ci fera d’ailleurs l’objet d’une commande de 10 000 unités passée par l’Ordnance Department de l’US Army le 3 Mai 1898. Malgré des productions quasi parallèles, il n’y a peu ou pas de compatibilité entre le Lee-Navy et la 1895 Musket. Les grenadières se ressemblent mais ne sont pas interchangeables. Les embouchoirs peuvent recevoir les mêmes baïonnettes mais sont fondamentalement différents. Les seules pièces compatibles sont la grenadière de crosse, la bretelle et la plaque de couche avec sa trappe révélant un compartiment logeant le kit de nettoyage.
Ci-après le Lee-Navy avec une Winchester 1895 Musket contrat russe qui est quasi identique au contrat US à part quelques tout petits détails dont le portique de chargement pour la lame chargeur du Mosin.
La baïonnette est également la même entre le Lee-Navy et la 1895 à levier du contrat US mais dans sa version raccourcie et les marquages diffèrent. Le numéro de série de l’arme correspondante se trouve à l’arrière de la poignée.
seschomaru- Membre expert
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Re: Winchester Lee-Navy 1895
--------------------------------- Contrats militaires et production civile ----------------------------------
Le nombre total produit d’exemplaires militaires et civils confondus est estimé quelque part entre 19 500 et 20 000 exemplaires. On distingue trois grands blocs de numéros de série répartis de la manière suivante :
- 1 à 10000 : premier contrat passé par la Navy
- 10001 à 15000 (estimé) : armes civiles et exemplaires en remplacement des pertes issues du premier contrat.
- 15001 à 20000 : Deuxième contrat passé par la Navy.
Un exemplaire issu d’un contrat militaire dispose du marquage suivant sur le toner :
NCT étant les initiales de l'inspecteur de la Navy en charge de l'acceptation finale de cet exemplaire
Un exemplaire issu de la production civile dispose uniquement du marquage du numéro de série au même emplacement parfois précédé de « N° » :
Premier contrat :
En Janvier 1896 une commande de 10 000 exemplaires est passée à Winchester par la Navy. Initialement prévu pour fin 1896, la livraison de ces 10 000 exemplaires n’aura pas lieu avant milieu 1897 à cause notamment de difficultés à lancer la ligne de production et la nécessité de refaire des tests pour la nouvelle munition à ogive de 112grs. Mais plus que simplement la difficulté de lancer dans les délais la chaine de montage du Lee-Navy, la difficulté réside dans la capacité à produire les munitions dans des délais acceptables. La poudre notamment se révèle très instable d’un lot à un autre et son approvisionnement est une source continue de difficultés. Sur ces 10 000 exemplaires, 1 800 sont livrés au premier bataillon de Marines. Le commandant alors en charge du bataillon refuse cette livraison sous réserve d’obtenir au minimum 3000 exemplaires et suffisamment de munitions pour entrainer ses troupes. Sa préoccupation étant la difficulté pour ses soldats de se familiariser avec une arme si radicalement différente des Trapdoor qu’ils utilisent encore à cette époque.
Deuxième contrat :
Passée le 7 Février 1898 par la Navy pour 5000 Lee-Navy supplémentaires. Livraison s’étalant d’Aout 1898 à Décembre 1898. Aucun Lee-Navy ne sera produit pour une brache de l’armée américaine au-delà de ces 5000 exemplaires sauf pour remplacer des armes endommagées. La décision de standardiser la logistique avec l’US Army poussera la Navy à adopter le Krag-Jorgensen en remplacement du Lee-Navy fin 1898. Celui-ci sera lui-même remplacé à peine quelques années plus tard par le Springfield 1903.
Fabrications civiles :
Le bloc de numéros de série 10000 à 15000 est généralement associé aux productions pour le marché civil. Cependant, à plusieurs reprises des exemplaires numérotés dans cette série serviront à compléter les reliquats de la première commande ou remplacer des armes mises hors service. Aussi, il est important de réaliser que la succession des numéros de série n’est pas un indicatif clair du positionnement d’un exemplaire en particulier dans la chronologie de production. Il a été remarqué en étudiant les archives de Winchester que les exemplaires dont les numéros de série sont compris entre 13390 et 15000 ont été produits après 1898, donc après que la série 15001 à 20000 ait été livré à l’US Navy.
Les exemplaires destinés au marché civil présentent deux configurations. La première correspond à une configuration militaire aussi qualifiée de Musket indissociable des versions militaires autrement que par les marquages. La deuxième correspond à une version Sporter avec un canon raccourci à 610mm, une crosse type Sporter et la hausse est remplacée par un viseur type Winchester 62.
Dans cet intervalle de 5000 numéros, il est estimé qu’environ 4300 exemplaires ont été produits par Winchester initialement pour le marché civil. Sur ces 4300 exemplaires la répartition, estimative elle aussi, est la suivante :
- 1663 exemplaires en configuration Sporter d’origine
- 1014 exemplaires en configuration Musket qui seront achetés par l’US Navy comme compléments et remplacements. Certains de ces exemplaires sont marqués USNM au lieu de simplement USN. La signification de USNM est supposée être United States Naval Militia. Ces exemplaires USNM ne suivent pas la numérotation des autres blocs de production. Il est estimé que 186 exemplaires ont été produits dans cette série et ils sont numérotés de N°1 à N°186. Le numéro de production de Winchester est alors marqué sur le côté droit du boitier.
- 1621 exemplaires en configuration Musket d’origine dont 221 seront modifiés plus tard en 1908 par Winchester en configuration Sporter.
La Galerie de Mars a en vente sur son site le Sporter numéro 14608 ce qui corrobore l’idée qu’il y a eu plus que ces 4300 exemplaires produits dans la série 10000 à 15000 mais les détails des diverses commandes militaires sont assez floues. Si les connaissances détaillées de ces différentes commandes militaires suscitent votre intérêt, je vous renvoies vers la page de Winchestercollector qui en parle plus en profondeur : https://winchestercollector.org/models/model-1895-lee/
Il est estimé qu’aucun boitier n’est produit après 1902-1903. Winchester poursuit à faible cadence l’assemblage des exemplaires civils en fonction de la demande jusqu’en 1914. Une archive d’inventaire laisse entendre que le 16 Aout 1914, Winchester a en stock 1400 exemplaires en configuration Musket. Certains de ces exemplaires seront vendus au Mexique, à Cuba et à la Russie en accompagnement de la commande des Winchester 1895 à levier contrat russe.
La dernière mention d’un Lee-Navy dans les archives de Winchester fait état du Musket n°11101 confié à Winchester le 22 Avril 1926 pour se voir ajouter une baïonnette. Winchester rachète l’exemplaire et celui-ci fait désormais partie de leur collection de références.
Le nombre exact de cette production civile reste inconnu. Le numéro le plus élevé que j’ai constaté est ce Sporter vendu en Italie N°14879.
Comme le veut la pratique sur les productions civiles de Winchester de l’époque, les poinçons WP cerclés sont de rigueur sur le toner et le canon comme ci-dessus. Cependant, de nombreux exemplaires civils en sont dépourvus.
A noter qu’il est assez facile de distinguer un exemplaire Sporter d’origine d’un exemplaire en configuration militaire Musket qui aurait été sporterisé. Le boitier diffère par la présence de l’attache de battant de sangle en avant du puit de chargeur.
Ci-après par exemple, un des tout derniers exemplaires du 2ème contrat ayant été sporterisé.
Le nombre total produit d’exemplaires militaires et civils confondus est estimé quelque part entre 19 500 et 20 000 exemplaires. On distingue trois grands blocs de numéros de série répartis de la manière suivante :
- 1 à 10000 : premier contrat passé par la Navy
- 10001 à 15000 (estimé) : armes civiles et exemplaires en remplacement des pertes issues du premier contrat.
- 15001 à 20000 : Deuxième contrat passé par la Navy.
Un exemplaire issu d’un contrat militaire dispose du marquage suivant sur le toner :
NCT étant les initiales de l'inspecteur de la Navy en charge de l'acceptation finale de cet exemplaire
Un exemplaire issu de la production civile dispose uniquement du marquage du numéro de série au même emplacement parfois précédé de « N° » :
Premier contrat :
En Janvier 1896 une commande de 10 000 exemplaires est passée à Winchester par la Navy. Initialement prévu pour fin 1896, la livraison de ces 10 000 exemplaires n’aura pas lieu avant milieu 1897 à cause notamment de difficultés à lancer la ligne de production et la nécessité de refaire des tests pour la nouvelle munition à ogive de 112grs. Mais plus que simplement la difficulté de lancer dans les délais la chaine de montage du Lee-Navy, la difficulté réside dans la capacité à produire les munitions dans des délais acceptables. La poudre notamment se révèle très instable d’un lot à un autre et son approvisionnement est une source continue de difficultés. Sur ces 10 000 exemplaires, 1 800 sont livrés au premier bataillon de Marines. Le commandant alors en charge du bataillon refuse cette livraison sous réserve d’obtenir au minimum 3000 exemplaires et suffisamment de munitions pour entrainer ses troupes. Sa préoccupation étant la difficulté pour ses soldats de se familiariser avec une arme si radicalement différente des Trapdoor qu’ils utilisent encore à cette époque.
Deuxième contrat :
Passée le 7 Février 1898 par la Navy pour 5000 Lee-Navy supplémentaires. Livraison s’étalant d’Aout 1898 à Décembre 1898. Aucun Lee-Navy ne sera produit pour une brache de l’armée américaine au-delà de ces 5000 exemplaires sauf pour remplacer des armes endommagées. La décision de standardiser la logistique avec l’US Army poussera la Navy à adopter le Krag-Jorgensen en remplacement du Lee-Navy fin 1898. Celui-ci sera lui-même remplacé à peine quelques années plus tard par le Springfield 1903.
Fabrications civiles :
Le bloc de numéros de série 10000 à 15000 est généralement associé aux productions pour le marché civil. Cependant, à plusieurs reprises des exemplaires numérotés dans cette série serviront à compléter les reliquats de la première commande ou remplacer des armes mises hors service. Aussi, il est important de réaliser que la succession des numéros de série n’est pas un indicatif clair du positionnement d’un exemplaire en particulier dans la chronologie de production. Il a été remarqué en étudiant les archives de Winchester que les exemplaires dont les numéros de série sont compris entre 13390 et 15000 ont été produits après 1898, donc après que la série 15001 à 20000 ait été livré à l’US Navy.
Les exemplaires destinés au marché civil présentent deux configurations. La première correspond à une configuration militaire aussi qualifiée de Musket indissociable des versions militaires autrement que par les marquages. La deuxième correspond à une version Sporter avec un canon raccourci à 610mm, une crosse type Sporter et la hausse est remplacée par un viseur type Winchester 62.
Dans cet intervalle de 5000 numéros, il est estimé qu’environ 4300 exemplaires ont été produits par Winchester initialement pour le marché civil. Sur ces 4300 exemplaires la répartition, estimative elle aussi, est la suivante :
- 1663 exemplaires en configuration Sporter d’origine
- 1014 exemplaires en configuration Musket qui seront achetés par l’US Navy comme compléments et remplacements. Certains de ces exemplaires sont marqués USNM au lieu de simplement USN. La signification de USNM est supposée être United States Naval Militia. Ces exemplaires USNM ne suivent pas la numérotation des autres blocs de production. Il est estimé que 186 exemplaires ont été produits dans cette série et ils sont numérotés de N°1 à N°186. Le numéro de production de Winchester est alors marqué sur le côté droit du boitier.
- 1621 exemplaires en configuration Musket d’origine dont 221 seront modifiés plus tard en 1908 par Winchester en configuration Sporter.
La Galerie de Mars a en vente sur son site le Sporter numéro 14608 ce qui corrobore l’idée qu’il y a eu plus que ces 4300 exemplaires produits dans la série 10000 à 15000 mais les détails des diverses commandes militaires sont assez floues. Si les connaissances détaillées de ces différentes commandes militaires suscitent votre intérêt, je vous renvoies vers la page de Winchestercollector qui en parle plus en profondeur : https://winchestercollector.org/models/model-1895-lee/
Il est estimé qu’aucun boitier n’est produit après 1902-1903. Winchester poursuit à faible cadence l’assemblage des exemplaires civils en fonction de la demande jusqu’en 1914. Une archive d’inventaire laisse entendre que le 16 Aout 1914, Winchester a en stock 1400 exemplaires en configuration Musket. Certains de ces exemplaires seront vendus au Mexique, à Cuba et à la Russie en accompagnement de la commande des Winchester 1895 à levier contrat russe.
La dernière mention d’un Lee-Navy dans les archives de Winchester fait état du Musket n°11101 confié à Winchester le 22 Avril 1926 pour se voir ajouter une baïonnette. Winchester rachète l’exemplaire et celui-ci fait désormais partie de leur collection de références.
Le nombre exact de cette production civile reste inconnu. Le numéro le plus élevé que j’ai constaté est ce Sporter vendu en Italie N°14879.
Comme le veut la pratique sur les productions civiles de Winchester de l’époque, les poinçons WP cerclés sont de rigueur sur le toner et le canon comme ci-dessus. Cependant, de nombreux exemplaires civils en sont dépourvus.
A noter qu’il est assez facile de distinguer un exemplaire Sporter d’origine d’un exemplaire en configuration militaire Musket qui aurait été sporterisé. Le boitier diffère par la présence de l’attache de battant de sangle en avant du puit de chargeur.
Ci-après par exemple, un des tout derniers exemplaires du 2ème contrat ayant été sporterisé.
seschomaru- Membre expert
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Re: Winchester Lee-Navy 1895
------------------------------------------------------ Variations -----------------------------------------------------
Plusieurs modifications seront faites durant les années de production du Lee-Navy. Ces modifications sont apparues de manière suffisamment rapprochées pour qu’il soit possible d’identifier deux modèles différents. Le modèle couramment appelé A ou 1er type correspond à la configuration du 1er contrat de la Navy et d’une grande partie des exemplaires civils ainsi que d’une partie du 2ème contrat militaire. Le modèle révisée est logiquement qualifié de 2ème type ou modèle B. La mise en place de ces révisions semble avoir été appliquée de manière délibérée par Winchester quelques parts aux environs de l’assemblage du matricule 18000 pour le deuxième contrat militaire. Ce matricule est donné à titre de référence car il n’est pas rare de trouver certaines modifications absentes de certains exemplaires ayant des numéros supérieurs. La mise en place chronologique de ces modifications est un sujet assez opaque. Il est très difficile de donner une même estimation de mise en place des modifications sur les productions civiles car la chronologie de production ne suit pas celle suggérée par la numérotation et il n’est pas rare de trouver des exemplaires numéroté 10xxx avec les modifications mais des exemplaires 13xxx sans. Bref hors des contrats militaires il est difficile d’estimer comment ces changements ont été implémentés.
Plusieurs de ces modifications trahissent une volonté de sécuriser le tireur vis-à-vis des retours de gaz en cas de rupture d’étui. Il s’agit d’un des problèmes récurrents décrits sur le Lee-Navy aussi bien aujourd’hui par les rechargeurs qui s’attaquent à ce calibre que par les utilisateurs de l’époque dans le cadre de l’opération militaire. La science métallurgique ne garantit pas encore un laiton très homogène et les ruptures d’étuis ne sont pas rares. On ajoute à cela la pression de fonctionnement de la cartouche inédite pour l’époque qui tourne autour des 3000 bars en moyenne mais monté régulièrement à plus de 4000bars à cause des instabilités de la poudre Rifleite d’un lot à l’autre. Puis on rajoute dans l’équation un système dont la conception de départ n’est pas vraiment optimisée pour évacuer efficacement les gaz en cas de rupture d’étui et il n’est pas difficile de comprendre que pas mal d’accidents aient pu arriver. L’arme évolue dans le sens d’un gain de sécurité. On reparlera rapidement des dangers liés à une rupture d’étui sur le Lee-Navy dans le chapitre Rechargement.
Les changements observés sont les suivants :
- Trou d’évents des gaz sur la gauche du boitier à hauteur de la chambre.
- Ajout d’une vis à tête fendue sur la gauche du boitier. La fonction m’est inconnue mais semblant servir à régler la pression exercée sur le ressort de l’extracteur. Cette modification semble être arrivée plus tôt que les autres car constatée sur des exemplaires à partir du numéro 11500 environ. Cette modification n’est généralement pas constatée sur les exemplaires en configuration Sporter
- Second trou d’évent des gaz sur le dessus de la tête de culasse.
- Encoche pratiquée sur le dessus et à l’arrière de la culasse pour faciliter la prise de visée.
- Le percuteur est modifié. Plutôt que en une seule pièce montée sur ressort il est séparé en deux pièces avec le pointeau en lui-même devenant flottant. Le percuteur actionné par le ressort vient le percuté.
- L’extracteur est légèrement raccourci.
A noter également que certains exemplaires précoces disposent d’une protection sur le guidon.
Plusieurs modifications seront faites durant les années de production du Lee-Navy. Ces modifications sont apparues de manière suffisamment rapprochées pour qu’il soit possible d’identifier deux modèles différents. Le modèle couramment appelé A ou 1er type correspond à la configuration du 1er contrat de la Navy et d’une grande partie des exemplaires civils ainsi que d’une partie du 2ème contrat militaire. Le modèle révisée est logiquement qualifié de 2ème type ou modèle B. La mise en place de ces révisions semble avoir été appliquée de manière délibérée par Winchester quelques parts aux environs de l’assemblage du matricule 18000 pour le deuxième contrat militaire. Ce matricule est donné à titre de référence car il n’est pas rare de trouver certaines modifications absentes de certains exemplaires ayant des numéros supérieurs. La mise en place chronologique de ces modifications est un sujet assez opaque. Il est très difficile de donner une même estimation de mise en place des modifications sur les productions civiles car la chronologie de production ne suit pas celle suggérée par la numérotation et il n’est pas rare de trouver des exemplaires numéroté 10xxx avec les modifications mais des exemplaires 13xxx sans. Bref hors des contrats militaires il est difficile d’estimer comment ces changements ont été implémentés.
Plusieurs de ces modifications trahissent une volonté de sécuriser le tireur vis-à-vis des retours de gaz en cas de rupture d’étui. Il s’agit d’un des problèmes récurrents décrits sur le Lee-Navy aussi bien aujourd’hui par les rechargeurs qui s’attaquent à ce calibre que par les utilisateurs de l’époque dans le cadre de l’opération militaire. La science métallurgique ne garantit pas encore un laiton très homogène et les ruptures d’étuis ne sont pas rares. On ajoute à cela la pression de fonctionnement de la cartouche inédite pour l’époque qui tourne autour des 3000 bars en moyenne mais monté régulièrement à plus de 4000bars à cause des instabilités de la poudre Rifleite d’un lot à l’autre. Puis on rajoute dans l’équation un système dont la conception de départ n’est pas vraiment optimisée pour évacuer efficacement les gaz en cas de rupture d’étui et il n’est pas difficile de comprendre que pas mal d’accidents aient pu arriver. L’arme évolue dans le sens d’un gain de sécurité. On reparlera rapidement des dangers liés à une rupture d’étui sur le Lee-Navy dans le chapitre Rechargement.
Les changements observés sont les suivants :
- Trou d’évents des gaz sur la gauche du boitier à hauteur de la chambre.
- Ajout d’une vis à tête fendue sur la gauche du boitier. La fonction m’est inconnue mais semblant servir à régler la pression exercée sur le ressort de l’extracteur. Cette modification semble être arrivée plus tôt que les autres car constatée sur des exemplaires à partir du numéro 11500 environ. Cette modification n’est généralement pas constatée sur les exemplaires en configuration Sporter
- Second trou d’évent des gaz sur le dessus de la tête de culasse.
- Encoche pratiquée sur le dessus et à l’arrière de la culasse pour faciliter la prise de visée.
- Le percuteur est modifié. Plutôt que en une seule pièce montée sur ressort il est séparé en deux pièces avec le pointeau en lui-même devenant flottant. Le percuteur actionné par le ressort vient le percuté.
- L’extracteur est légèrement raccourci.
A noter également que certains exemplaires précoces disposent d’une protection sur le guidon.
seschomaru- Membre expert
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Re: Winchester Lee-Navy 1895
------------------------------- Faits militaires majeurs et retours du terrain ------------------------------
En tant que matériel de la Navy, la plupart des Lee-Navy sont stockés et utilisés par les occupants de la flotte des Etats-Unis. Ils furent l’arme principale des Marines embarqués sur la flotte de la Navy pendant une courte période de1895 à 1900 environ.
La guerre franco-espagnole fut le premier théâtre d’opération pour le Lee-Navy. Le premier bataillon de Marines à bord de l’USS Panther fut impliqué dans la révolte des forces cubaines libres contre le gouvernement espagnol. C’est en préparation à ces affrontements que les premiers entraînements de familiarisation des recrues avec la nouvelle arme eurent lieu. En vue de cette période nécessaire d’entraînement, le Lieutenant-Colonel Huntington fera des pieds et des mais pour obtenir autant de munitions que possible afin d’utiliser au mieux la période de 2 semaines séparant son bataillon de la date anticipée des premiers affrontements. Cela se révèlera clairvoyant de sa part car les membres des milices cubaines qui se verront ensuite confié des Lee-Navy montreront de grandes difficultés à les utiliser.
Le premier combat majeur impliquant le Lee-Navy fut la capture de Guantanamo Bay du 9 à 14 Juin 1898. Le premier bataillon de Marines y engage l’armée régulière espagnole ainsi que les loyalistes cubains jusqu’à des distances de 1200 yards sur des terrains variables. La trajectoire tendue du 6mm Navy y fait merveille et les Marines se portent admirablement face à un ennemi pourtant équipé du Mauser 1893 et son 7x57 Mauser, sans doute l’arme européenne la plus avancée de l’époque. Le lot de combat de 180 cartouches par soldat est également une bénédiction car il permet de maintenir le combat malgré des difficultés de réapprovisionnement et permet même de continuer à ravitailler les rebelles cubains durant les combats. Le général espagnol Pareja comptera plus tard avoir été attaqué par une force estimée à 10 000 américains. Le premier bataillon comptait 650 personnels combattants. Une preuve de la capacité du Lee-Navy à produire un impressionnant volume de feu même comparé au Mauser espagnol, lui-même loin supérieur à un Trapdoor.
C’est cependant lors de ces premiers combats que les défauts de jeunesse de la nouvelle arme et surtout de sa munition se font sentir :
- Fragilité du percuteur
- Fragilité du système de gâchette
- Quelques difficultés de chargement
- Instabilité de la poudre des munitions stockées dans les conditions difficiles du transport naval avec à la clé plusieurs lots de munitions inutilisables
- Lots de munitions produisant des pressions trop élevées causant au mieux des irrégularités balistiques et au pire plusieurs ruptures catastrophiques due à l’incapacité du boitier de suffisamment évacuer les gaz causés par une rupture d’étui.
Le Lee-Navy participe également aux premiers développements de la guerre Philipino-américaine toujours aux mains de la Navy et des Marines. L’arme y donne relative satisfaction avec toutefois une préférence des Marines allant à l’usage du Krag Jorgensen. La raison évoquée étant que lors des combats rapprochés dans la jungle, le faible diamètre et le faible poids de l’ogive du 6mm Navy combiné à sa grande vitesse tends à créer des blessures non traumatiques ne parvenant pas à neutraliser systématiquement un attaquant déterminé sous l’effet de l’adrénaline. Cette inquiétude était apparue dès les premières discussions en 1894 autour de la sélection d’un nouveau calibre de faible diamètre mais il s’agit là du premier retour de terrain argumentant dans ce sens. Les pour et contre de la comparaison entre le 6mm Lee-Navy et le 30-40 Krag trouvent beaucoup d’échos dans les discussions qui auront lieu suivant l’adoption du 5.56x45mm chambré par le M16 en lieu et place du 7.62x51mm du M14.
Le dernier fait marquant auquel participa le Lee-Navy fut l’expédition à Pékin pour maitriser la rébellion des Boxers en 1900. L’expédition de la Marine Legation Guard pour venir en aide à la délégation étrangère stationnée à Pékin est en mesure de transporter avec elle 10 000 munitions pour alimenter leurs Lee Navy et leurs mitrailleuses Colt 1895. Cet inventaire bien supérieur à celui de leurs opposants leur permettra de poursuivre le combat alors que leurs opposants épuisent leurs stocks de munitions. Les tireurs d’élites des Marines vanteront également les mérites de la grande précision du Lee-Navy jugée supérieur à celle des Krag-Jorgensen. Il est à noter que les plaintes liées au faible pouvoir neutralisant n’apparaissent pas durant ce conflit. Une conséquence peut être des distances d’engagements supérieures permettant à la cartouche de mieux exploiter son énergie cinétique que lors des engagements très courts de la guerre des Philippines.
La durée de service du Lee-Navy sera au final très courte car il est décidé en Décembre 1898, à l’issu de la livraison des 5000 armes du 2ème contrat, que la standardisation de la munition et du matériel entre tous les corps constituants de l’armée des Etats-Unis prévaut sur les avantages apportés par le Lee-Navy comparé au Krag-Jorgensen qui est alors en service dans l’Army dans sa version 1898 la plus mature. Il sera admis que la cartouche à bourrelet de 30-40Krag n’est vraiment pas idéale pour l’alimentation des mitrailleuses et la Navy conservera ses Colt 1895 chambrées en 6mm. Faisant acte, la Navy passe une première commande de 1000 Krag-Jorgensen 1898 en Novembre 1899.
Le Lee-Navy restera l’arme principale de la Navy jusqu’à au moins 1903 le temps que les commandes de Krags soient livrées. Les deux armes serviront en parallèle jusqu’à l’adoption universelle du Springfield 1903 puis sa livraison en quantité suffisantes vers 1910-1911.
En tant que matériel de la Navy, la plupart des Lee-Navy sont stockés et utilisés par les occupants de la flotte des Etats-Unis. Ils furent l’arme principale des Marines embarqués sur la flotte de la Navy pendant une courte période de1895 à 1900 environ.
La guerre franco-espagnole fut le premier théâtre d’opération pour le Lee-Navy. Le premier bataillon de Marines à bord de l’USS Panther fut impliqué dans la révolte des forces cubaines libres contre le gouvernement espagnol. C’est en préparation à ces affrontements que les premiers entraînements de familiarisation des recrues avec la nouvelle arme eurent lieu. En vue de cette période nécessaire d’entraînement, le Lieutenant-Colonel Huntington fera des pieds et des mais pour obtenir autant de munitions que possible afin d’utiliser au mieux la période de 2 semaines séparant son bataillon de la date anticipée des premiers affrontements. Cela se révèlera clairvoyant de sa part car les membres des milices cubaines qui se verront ensuite confié des Lee-Navy montreront de grandes difficultés à les utiliser.
Le premier combat majeur impliquant le Lee-Navy fut la capture de Guantanamo Bay du 9 à 14 Juin 1898. Le premier bataillon de Marines y engage l’armée régulière espagnole ainsi que les loyalistes cubains jusqu’à des distances de 1200 yards sur des terrains variables. La trajectoire tendue du 6mm Navy y fait merveille et les Marines se portent admirablement face à un ennemi pourtant équipé du Mauser 1893 et son 7x57 Mauser, sans doute l’arme européenne la plus avancée de l’époque. Le lot de combat de 180 cartouches par soldat est également une bénédiction car il permet de maintenir le combat malgré des difficultés de réapprovisionnement et permet même de continuer à ravitailler les rebelles cubains durant les combats. Le général espagnol Pareja comptera plus tard avoir été attaqué par une force estimée à 10 000 américains. Le premier bataillon comptait 650 personnels combattants. Une preuve de la capacité du Lee-Navy à produire un impressionnant volume de feu même comparé au Mauser espagnol, lui-même loin supérieur à un Trapdoor.
Marines et leurs 1895 Lee-Navy à Cuba – USMCWeaponry.com
C’est cependant lors de ces premiers combats que les défauts de jeunesse de la nouvelle arme et surtout de sa munition se font sentir :
- Fragilité du percuteur
- Fragilité du système de gâchette
- Quelques difficultés de chargement
- Instabilité de la poudre des munitions stockées dans les conditions difficiles du transport naval avec à la clé plusieurs lots de munitions inutilisables
- Lots de munitions produisant des pressions trop élevées causant au mieux des irrégularités balistiques et au pire plusieurs ruptures catastrophiques due à l’incapacité du boitier de suffisamment évacuer les gaz causés par une rupture d’étui.
Le Lee-Navy participe également aux premiers développements de la guerre Philipino-américaine toujours aux mains de la Navy et des Marines. L’arme y donne relative satisfaction avec toutefois une préférence des Marines allant à l’usage du Krag Jorgensen. La raison évoquée étant que lors des combats rapprochés dans la jungle, le faible diamètre et le faible poids de l’ogive du 6mm Navy combiné à sa grande vitesse tends à créer des blessures non traumatiques ne parvenant pas à neutraliser systématiquement un attaquant déterminé sous l’effet de l’adrénaline. Cette inquiétude était apparue dès les premières discussions en 1894 autour de la sélection d’un nouveau calibre de faible diamètre mais il s’agit là du premier retour de terrain argumentant dans ce sens. Les pour et contre de la comparaison entre le 6mm Lee-Navy et le 30-40 Krag trouvent beaucoup d’échos dans les discussions qui auront lieu suivant l’adoption du 5.56x45mm chambré par le M16 en lieu et place du 7.62x51mm du M14.
Le dernier fait marquant auquel participa le Lee-Navy fut l’expédition à Pékin pour maitriser la rébellion des Boxers en 1900. L’expédition de la Marine Legation Guard pour venir en aide à la délégation étrangère stationnée à Pékin est en mesure de transporter avec elle 10 000 munitions pour alimenter leurs Lee Navy et leurs mitrailleuses Colt 1895. Cet inventaire bien supérieur à celui de leurs opposants leur permettra de poursuivre le combat alors que leurs opposants épuisent leurs stocks de munitions. Les tireurs d’élites des Marines vanteront également les mérites de la grande précision du Lee-Navy jugée supérieur à celle des Krag-Jorgensen. Il est à noter que les plaintes liées au faible pouvoir neutralisant n’apparaissent pas durant ce conflit. Une conséquence peut être des distances d’engagements supérieures permettant à la cartouche de mieux exploiter son énergie cinétique que lors des engagements très courts de la guerre des Philippines.
Marines et leurs Lee-Navy à Pékin - USMCWeaponry.com
La durée de service du Lee-Navy sera au final très courte car il est décidé en Décembre 1898, à l’issu de la livraison des 5000 armes du 2ème contrat, que la standardisation de la munition et du matériel entre tous les corps constituants de l’armée des Etats-Unis prévaut sur les avantages apportés par le Lee-Navy comparé au Krag-Jorgensen qui est alors en service dans l’Army dans sa version 1898 la plus mature. Il sera admis que la cartouche à bourrelet de 30-40Krag n’est vraiment pas idéale pour l’alimentation des mitrailleuses et la Navy conservera ses Colt 1895 chambrées en 6mm. Faisant acte, la Navy passe une première commande de 1000 Krag-Jorgensen 1898 en Novembre 1899.
Le Lee-Navy restera l’arme principale de la Navy jusqu’à au moins 1903 le temps que les commandes de Krags soient livrées. Les deux armes serviront en parallèle jusqu’à l’adoption universelle du Springfield 1903 puis sa livraison en quantité suffisantes vers 1910-1911.
seschomaru- Membre expert
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Re: Winchester Lee-Navy 1895
--------------------------------------------------- Arme présentée -----------------------------------------------
Mes excuses d’avance pour les photos, une des mises à jour que je compte faire sera de me procurer un meilleur matériel de photo et un éclairage digne de ce nom.
Cette arme a été acquise auprès de quelqu’un qui en a lui-même hérité. Si la personne en question ne se disait pas spécialement intéressé par les armes anciennes, elle a eu la clairvoyance de se rendre compte qu’il s’agissait de quelque chose de spécial. Je ne peux que lui donner raison et la transaction s’est faite plus ou moins autour des prix pratiqués pour des exemplaires similaires aux USAs. Je n’ai aucun historique de comment cette arme est arrivé en possession de feu son propriétaire.
Il s’agit d’un Musket d’origine numéroté 10023 donc un des tout premiers de la série dite « civile ». Il y a pour moi très peu de chances que cette arme ait été vendue sur le marché civil français à l’époque et je pencherai donc plutôt pour un exemplaire ayant été envoyé en Russie en 1914 avec les Musket à levier modèle 1895. Il serait ensuite revenu jusqu’à chez nous par je ne sais quel chemins détournés.
Cet exemplaire est cohérent à l’exception du guidon qui a été changé pour un modèle réglable en dérive et plutôt rudimentaire.
Ce guidon me laisse assez perplexe quant à l’origine supposée russe de cet exemplaire car il laisse supposer que quelqu’un, sans doute un civil, a tiré ou chassé avec cette arme de manière suffisamment assidue pour nécessiter l’ajout d’un organe de visée réglable. Mais cette personne aurait eu besoin de se procurer des munitions ce qui parait compliqué après 1914 et ne le sera que d’avantage après.
A ma grande peine, cet exemplaire ne dispose pas de son extracteur. Celui-ci ayant probablement été perdu lors d’un démontage de la culasse comme cela est arrivé à plus d’un Marines à l’époque. Cette pièce absolument essentielle pour envisager de tirer avec mon Lee-Navy fait l’objet de mes préoccupations depuis quelques mois déjà. Il existe des reproductions aux Etats-Unis mais les vendeurs ne souhaitent pas commercer avec des européens bien qu’il s’agisse d’une pièce non réglementée. Je tente actuellement de me fournir en pièce chez ces revendeurs par le biais de contacts USA et Canada mais c’est pour le moins laborieux… Pour que ça en vaille la peine, j’en profite pour leur commander des pièces dont j’ai besoin pour la restauration de deux Musket 1895 à levier. Un contrat russe et un contrat US tout deux sporterisés mais récupérables.
Je n’ai ni baïonnette ni bretelle pour ce Lee-Navy. Si les bois sont propres et sans fissures, la mécanique montre des traces d’usage notamment au niveau du bronzage très passé par endroit voir carrément absent sur le canon. Cela ne voulant pas nécessairement dire que l’arme a été fortement usagée puisque le bronzage Winchester de l’époque ést à peu près aussi durable qu’un châssis de Lancia des années 60…
Les attributs de cet exemplaire sont relativement cohérents avec ce que suggère le numéro de série :
- Un seul trou d’évent sur le dessus de la culasse.
- Pas de trou d’évent ou de vis sur la gauche du boitier.
- Percuteur en une seule pièce.
- Gâchette sans le galet du deuxième modèle.
- Pas de canal pratiqué sur le haut de la culasse pour désencombrer la visée.
- Pas de protection sur le guidon
Le canon semble avoir été pas mal utilisé mais en plutôt bon état. Bon état voulant ici dire que le fond de rayure est brillant car cela est autrement difficile à jauger sur un canon de type Metford. Les rayures sont notablement effacées juste après la chambre ce qui est compatible avec l’usage de munitions d’époque à la Rifleite.
Mécaniquement tout semble en ordre de marche. La chambre est propre, l’élévateur fonctionne sans accroc et avec une bonne tension, le percuteur est complet, le départ de la détente est franc et régulière et la percussion est franche également. Je peux confirmer qu’il n’est pas possible de fermer la culasse avec douceur. Celle-ci est très fluide tant que le geste est rectiligne mais lorsqu’on arrive au contact de la came, le geste doux se voit opposer une forte résistance. Il faut prendre un peu d’élan et fermer la culasse avec vigueur. Si l’arme est manipulée d’un geste vif, cette transition ne se ressent pas.
Au niveau des marquages, sans un ouvrage de référence, j’admets ne pas être en mesure de les interpréter. Les poinçons Winchester W et WP sont notablement absents.
J’aimerais vraiment pouvoir identifier la signification de ce symbole en étoile qui pourrait être une piste quant au passé de cet exemplaire.
C’est à peine visible mais l’élévateur comporte un marquage 023. Il a l’air gravé avec une pointe fine, ce n’est ni un tampon ni du stylo électrique.
Outre des caractéristiques mécaniques franchement originales et une place intéressante dans l’histoire des Etats-Unis, c’est une arme que je trouve d’une grande élégance dans cette configuration Musket. Je lui trouverais même une forme de flèche ou d’éclair pointé vers l’ennemi. Pour ne rien gâcher la maniabilité, la légèreté et la vivacité de l’action laissent envisager une expérience de tir très plaisante.
Mes excuses d’avance pour les photos, une des mises à jour que je compte faire sera de me procurer un meilleur matériel de photo et un éclairage digne de ce nom.
Cette arme a été acquise auprès de quelqu’un qui en a lui-même hérité. Si la personne en question ne se disait pas spécialement intéressé par les armes anciennes, elle a eu la clairvoyance de se rendre compte qu’il s’agissait de quelque chose de spécial. Je ne peux que lui donner raison et la transaction s’est faite plus ou moins autour des prix pratiqués pour des exemplaires similaires aux USAs. Je n’ai aucun historique de comment cette arme est arrivé en possession de feu son propriétaire.
Il s’agit d’un Musket d’origine numéroté 10023 donc un des tout premiers de la série dite « civile ». Il y a pour moi très peu de chances que cette arme ait été vendue sur le marché civil français à l’époque et je pencherai donc plutôt pour un exemplaire ayant été envoyé en Russie en 1914 avec les Musket à levier modèle 1895. Il serait ensuite revenu jusqu’à chez nous par je ne sais quel chemins détournés.
Cet exemplaire est cohérent à l’exception du guidon qui a été changé pour un modèle réglable en dérive et plutôt rudimentaire.
Ce guidon me laisse assez perplexe quant à l’origine supposée russe de cet exemplaire car il laisse supposer que quelqu’un, sans doute un civil, a tiré ou chassé avec cette arme de manière suffisamment assidue pour nécessiter l’ajout d’un organe de visée réglable. Mais cette personne aurait eu besoin de se procurer des munitions ce qui parait compliqué après 1914 et ne le sera que d’avantage après.
A ma grande peine, cet exemplaire ne dispose pas de son extracteur. Celui-ci ayant probablement été perdu lors d’un démontage de la culasse comme cela est arrivé à plus d’un Marines à l’époque. Cette pièce absolument essentielle pour envisager de tirer avec mon Lee-Navy fait l’objet de mes préoccupations depuis quelques mois déjà. Il existe des reproductions aux Etats-Unis mais les vendeurs ne souhaitent pas commercer avec des européens bien qu’il s’agisse d’une pièce non réglementée. Je tente actuellement de me fournir en pièce chez ces revendeurs par le biais de contacts USA et Canada mais c’est pour le moins laborieux… Pour que ça en vaille la peine, j’en profite pour leur commander des pièces dont j’ai besoin pour la restauration de deux Musket 1895 à levier. Un contrat russe et un contrat US tout deux sporterisés mais récupérables.
Je n’ai ni baïonnette ni bretelle pour ce Lee-Navy. Si les bois sont propres et sans fissures, la mécanique montre des traces d’usage notamment au niveau du bronzage très passé par endroit voir carrément absent sur le canon. Cela ne voulant pas nécessairement dire que l’arme a été fortement usagée puisque le bronzage Winchester de l’époque ést à peu près aussi durable qu’un châssis de Lancia des années 60…
Les attributs de cet exemplaire sont relativement cohérents avec ce que suggère le numéro de série :
- Un seul trou d’évent sur le dessus de la culasse.
- Pas de trou d’évent ou de vis sur la gauche du boitier.
- Percuteur en une seule pièce.
- Gâchette sans le galet du deuxième modèle.
- Pas de canal pratiqué sur le haut de la culasse pour désencombrer la visée.
- Pas de protection sur le guidon
Le canon semble avoir été pas mal utilisé mais en plutôt bon état. Bon état voulant ici dire que le fond de rayure est brillant car cela est autrement difficile à jauger sur un canon de type Metford. Les rayures sont notablement effacées juste après la chambre ce qui est compatible avec l’usage de munitions d’époque à la Rifleite.
Mécaniquement tout semble en ordre de marche. La chambre est propre, l’élévateur fonctionne sans accroc et avec une bonne tension, le percuteur est complet, le départ de la détente est franc et régulière et la percussion est franche également. Je peux confirmer qu’il n’est pas possible de fermer la culasse avec douceur. Celle-ci est très fluide tant que le geste est rectiligne mais lorsqu’on arrive au contact de la came, le geste doux se voit opposer une forte résistance. Il faut prendre un peu d’élan et fermer la culasse avec vigueur. Si l’arme est manipulée d’un geste vif, cette transition ne se ressent pas.
Au niveau des marquages, sans un ouvrage de référence, j’admets ne pas être en mesure de les interpréter. Les poinçons Winchester W et WP sont notablement absents.
J’aimerais vraiment pouvoir identifier la signification de ce symbole en étoile qui pourrait être une piste quant au passé de cet exemplaire.
C’est à peine visible mais l’élévateur comporte un marquage 023. Il a l’air gravé avec une pointe fine, ce n’est ni un tampon ni du stylo électrique.
Outre des caractéristiques mécaniques franchement originales et une place intéressante dans l’histoire des Etats-Unis, c’est une arme que je trouve d’une grande élégance dans cette configuration Musket. Je lui trouverais même une forme de flèche ou d’éclair pointé vers l’ennemi. Pour ne rien gâcher la maniabilité, la légèreté et la vivacité de l’action laissent envisager une expérience de tir très plaisante.
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Re: Winchester Lee-Navy 1895
---------------------------------------------- Démontage sommaire -------------------------------------------
Extrait du manuel
Je ne démonterai pas la culasse ici par conséquent ce chapitre sera assez limité dans son contenu.
1) Si la culasse est armée et que vous ne souhaitez pas percuter, considérez les 3 leviers à l’arrière sur le côté gauche du boitier. Poussez celui du milieu vers le haut pour déverrouiller la culasse.
2) Le démontage de la culasse a déjà été abordé. Toujours sur les 3 boutons, poussez en position basse celui le plus en avant afin de libérer le passage de la culasse.
A la sortie de la culasse, l’extracteur tombe hors du boitier, ne le perdez pas.
3) Retirez l’embouchoir. Celui est sécurisé par une vis traversante qui le lie à la fois à la crosse et à une encoche sous le canon. L’embouchoir de la Winchester 1895 Musket à levier fonctionne sur le même principe.
4) Retirez la grenadière. Celle-ci est retenue à la crosse par une vis traversante. Si vous avez déjà démonté un Krag Jorgensen US, c’est pareil.
5) Retirez le garde-main. Il est désormais captif uniquement d’une rainure en avant du toner. Pour se faire, mettez la hausse en position dépliée et placez le curseur à mi-hauteur. Avancez le garde-main jusqu’à ce qu’il entre en contact avec la base de la hausse. Il suffit ensuite de le lever jusqu’à ce qu’il ne soit plus en contact avec la base de la hausse. Une fois que c’est fait, tournez le garde-main à 90° pour que l’encoche puisse passer le curseur de hausse puis il peut être enlevé.
6) Dévisser les deux vis de ponter pour pouvoir séparé l’action canonnée, de l’ensemble détente/magasin et de la crosse.
L’arme est démontée et peut être nettoyée et inspectée avant remontage.
C’est une arme plutôt plaisante à démonter et remonter. Outre la bizarrerie mécanique de l’action, ce qui frappe c’est la grande qualité des ajustements. Toutes les pièces, mêmes débarrassées de leurs liaisons mécaniques tiennent ensemble avec juste ce qu’il faut de friction de surfaces. Les vis ont besoin d’un tout petit peu d’encouragements pour être extraites et replacées au contact des taraudages. La séparation du boitier, de la crosse et du magasin est particulièrement plaisant car même dévissé tout tient ensemble mais deux ou trous légers impacts sur le pontet sépare les 3 ensembles.
C’est une fois démonté que l’on réalise la légèreté du profil du canon qui confère au Lee-Navy sa maniabilité.
On appréciera aussi la qualité d’usinage de l’intérieur des bois ou aucune bavure d’outil ne se remarque. Certaines pièces comme la culasse, le levier d’armement, le ressort de gâchette ou même la hausse avec son crantage et ses graduations fines sont de maginifiques usinages qui n’ont rien à envier à ce qui se faisait de mieux dans la production militaire de l’époque, y compris chez les Suisses. C’est peut être subjectif mais je trouve au Lee-Navy une qualité de fabrication supérieur au Musket à levier 1895 pourtant contemporain sur les lignes de fabrication Winchester.
Extrait du manuel
Je ne démonterai pas la culasse ici par conséquent ce chapitre sera assez limité dans son contenu.
1) Si la culasse est armée et que vous ne souhaitez pas percuter, considérez les 3 leviers à l’arrière sur le côté gauche du boitier. Poussez celui du milieu vers le haut pour déverrouiller la culasse.
2) Le démontage de la culasse a déjà été abordé. Toujours sur les 3 boutons, poussez en position basse celui le plus en avant afin de libérer le passage de la culasse.
A la sortie de la culasse, l’extracteur tombe hors du boitier, ne le perdez pas.
3) Retirez l’embouchoir. Celui est sécurisé par une vis traversante qui le lie à la fois à la crosse et à une encoche sous le canon. L’embouchoir de la Winchester 1895 Musket à levier fonctionne sur le même principe.
4) Retirez la grenadière. Celle-ci est retenue à la crosse par une vis traversante. Si vous avez déjà démonté un Krag Jorgensen US, c’est pareil.
5) Retirez le garde-main. Il est désormais captif uniquement d’une rainure en avant du toner. Pour se faire, mettez la hausse en position dépliée et placez le curseur à mi-hauteur. Avancez le garde-main jusqu’à ce qu’il entre en contact avec la base de la hausse. Il suffit ensuite de le lever jusqu’à ce qu’il ne soit plus en contact avec la base de la hausse. Une fois que c’est fait, tournez le garde-main à 90° pour que l’encoche puisse passer le curseur de hausse puis il peut être enlevé.
6) Dévisser les deux vis de ponter pour pouvoir séparé l’action canonnée, de l’ensemble détente/magasin et de la crosse.
L’arme est démontée et peut être nettoyée et inspectée avant remontage.
C’est une arme plutôt plaisante à démonter et remonter. Outre la bizarrerie mécanique de l’action, ce qui frappe c’est la grande qualité des ajustements. Toutes les pièces, mêmes débarrassées de leurs liaisons mécaniques tiennent ensemble avec juste ce qu’il faut de friction de surfaces. Les vis ont besoin d’un tout petit peu d’encouragements pour être extraites et replacées au contact des taraudages. La séparation du boitier, de la crosse et du magasin est particulièrement plaisant car même dévissé tout tient ensemble mais deux ou trous légers impacts sur le pontet sépare les 3 ensembles.
C’est une fois démonté que l’on réalise la légèreté du profil du canon qui confère au Lee-Navy sa maniabilité.
On appréciera aussi la qualité d’usinage de l’intérieur des bois ou aucune bavure d’outil ne se remarque. Certaines pièces comme la culasse, le levier d’armement, le ressort de gâchette ou même la hausse avec son crantage et ses graduations fines sont de maginifiques usinages qui n’ont rien à envier à ce qui se faisait de mieux dans la production militaire de l’époque, y compris chez les Suisses. C’est peut être subjectif mais je trouve au Lee-Navy une qualité de fabrication supérieur au Musket à levier 1895 pourtant contemporain sur les lignes de fabrication Winchester.
seschomaru- Membre expert
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Re: Winchester Lee-Navy 1895
------------------------------------------- Conseils de rechargement ----------------------------------------
Cette partie sera largement complétée une fois que j’aurais fait mes premiers tirs. Pour l’instant il s’agit ici de regrouper mes connaissances actuelles sur ce calibre et son rechargement.
Avant de commencer il me parait nécessaire de préciser la relative dangerosité du rechargement de ce calibre. Le Lee-Navy est tristement connue dans la communauté des collectionneurs/rechargeurs pour avoir causé la mort d’un tireur/rechargeur expérimenté le 29 Juin 2002 et a bien failli couter la vie à un autre le 02 Novembre 2014. Fidèle à son professionnalisme et à sa volonté d’user de sa notoriété pour que les informations importantes circulent, Ian McColllum a écrit il y a quelques années un article dissertant sur les causes possibles de l’accident le plus récent car celui-ci a été assez bien documenté : https://www.forgottenweapons.com/winchester-lee-navy-safety/
J’ai suivi en détails les nombreuses discussions qui ont eu lieu autour de cet incident à la recherche d’un maximum de données pour me forger ma propre opinion sur les causes possibles de cette impressionnante séparation entre le boitier et le canon. Je ne pouvais pas envisager de conserver cette belle arme sans l’utiliser au tir, il me paraissait donc primordiale de comprendre qu’est-ce qu’il avait bien pu se passer et comment l’éviter.
Heureusement, il semblerait que la cause des deux incidents soit liée à l’utilisation d’étuis de 30-40Krag pour former des étuis de 6mm Lee-Navy. Le 30-40Krag est un étui à bourrelet avec des parois autour du culot relativement fines. Ces parois fines sont un héritage des cartouches de 40-70 dont la pression de fonctionnement était relativement faible donc cette fine paroi n’était pas sollicitée outre mesure. Le 30-40 Krag à beau passer à la poudre sans fumée il ne s’agit pas non plus d’un foudre de guerre et sa pression d’épreuve de 45 000psi (3100 bars) reste relativement contenu. Cependant, même avec cette modeste pression, on constate que l’étui est déjà aux limites de ce qu’il peut encaisser. Pour preuve, les tentatives de l’Army d’augmenter la vitesse de son chargement en balle ronde de 220gr de 2000fps à 2200fps se soldent par une forte augmentation du nombre de ruptures de culots.
La conversion en 6mm Lee-Navy nécessite de supprimer le bourrelet et de creuser une gorge d’extracteur dans la base de l’étui ce qui a pour effet d’affaiblir encore un peu plus la base de l’étui.
On remarque également la différence de diamètre à la base au-dessus du bourrelet ou de la gorge d’extracteur. 11.61mm pour le 30-40Krag contre 11.25mm pour le 6mm Lee-Navy. Selon que l’arme pour laquelle on recharge présente une chambre plus ou moins serrée il pourra être nécessaire d’ajuster ce diamètre ce qui affinera encore les parois de la base de l’étui de 30-40 Krag. A défaut, un gonflement du culot lors du fireforming laissera envisager une faible durabilité des étuis avec un détachement imminent du culot.
Il convient de considérer ensuite le fait que la pression jugée normale de fonctionnement du Lee-Navy égale la pression d’épreuve du 30-40Krag et que la pression d’épreuve du 6mm atteint, elle, 60000psi (4100 bars).
Il convient pour finir de considérer la découpe pratiquée sur la face du canon pour indexer l’extracteur qui laisse une surface non négligeable de la base de l’étui non supportée par les parois de la chambre.
Cette combinaison de facteurs laisse à penser que bien que la proximité des deux étuis soit plutôt intéressante, l’utilisation du 30-40Krag (conçu pour une pression modeste) pour refaire des étuis de 6mm Lee-Navy (calibre à haute pression) moyennant affaiblissement de l’étui de départ est loin d’être une solution optimale. Les ingrédients sont réunis pour que la probabilité de rupture de culot augmente considérablement. Or, c’est justement une des critiques majeures qui est faite au Lee-Navy dans sa configuration 1er type. Il est difficile de savoir si les explosions de boitiers qui se sont produisent sur le terrain à l’époque ont été aussi radicales que celle arrivées à ces deux rechargeurs mais des ruptures de boitiers sont arrivés à cause de rupture de culots et de la mauvaise aptitude de l’arme à évacuer les gaz lorsque cela arrive. Winchester s’efforça d’ailleurs par le biais des modifications du 2ème type de rendre l’arme plus apte à sécuriser se tireur vis-à-vis de ce type d’incident. A noter d’ailleurs que les deux armes ayant explosé étaient toutes deux des exemplaires du 1er type.
En analysant un peu plus le deuxième incident chronologiquement, j’attire votre attention sur la position de la réservation pour l’indexation de l’extracteur visible sur la photo ci-dessus… et la comparer à la photo suivante :
Vue du reste du boitier joliment banané tel le juxtaposé d’Elmer chassant Bugs Bunny. La culasse est toujours verrouillée et a fait son boulot
On peut en déduire sans trop de doutes que la partie non supportée de l’étui à l’endroit de cette réservation a constitué le point faible de départ de la rupture. A titre d’information supplémentaire, le tireur ayant subi ce deuxième incident a confirmé son rechargement :
- Etuis 30-40Krag transformé
- Amorces Winchester LR
- Charge de 30grs (1.95g) d’IMR4895 (donnée pour équivalente de de la N133 ou de la Tu3000)
- Ogives Nosler Partition 100gr .243
A part l’usage d’étuis d’origine 30-40Krags rien ne laisse envisager un danger particulier. La charge de poudre est loin de remplir un étui de 6mm Lee-Navy et l’ogive est d’un diamètre adapté. Le tireur précise d’ailleurs qu’il a tiré sans problèmes une cartouche de ce rechargement sans signes de surpression avant l’explosion. L’autopsie de son Lee-Navy n’a révélé aucuns dégâts sur le canon autre que le filetage en partie arraché. Pas de baguage du canon, il est donc raisonnable de penser qu’aucune surpression n’est survenue à l’occasion du trajet de l’ogive ans le canon.
Tout ça pour dire que les étuis de 30-40Krag sont plutôt déconseillés… On leur préfèrera des étuis de 220 Swift dont les dimensions sont plus proches du 6mm Lee-Navy (le 220 Siwft est après tout un dérivé du 6mm Lee-Navy légèrement plus court, à demi-bourrelet et retreint pour une ogive de 223).
La conception de l’étui de 220 Swift est aussi beaucoup plus sécurisante car il s’agit d’un calibre bien pêchu sans pitié pour les canons, propulsant une ogive de 60gr à 1112m/s ou de 40gr à 1284m/s!!!. Il produit sans difficultés des pressions de 4000bars et donné pour une pression max de 4300bars. L’objectif de ce calibre créé en 1935 est de produire une trajectoire suffisamment tendue pour engager de petits animaux de la taille de chiens de prairie de 0 à 350m sans compensation de la chute de balle. Un laser!
Il est raisonnable de penser que l’étui de 220 Siwft ne souffrira pas des mêmes limites de résistance au culot que celui de 30-40Krag.
Les tables de rechargement du Lee-Navy sont quasi inexistantes, le calibre n’étant plus produit depuis longtemps et aucune arme ne l’utilisant n’a été fabriquée en série depuis la 1ère guerre mondiale. La seule et donc meilleure source d’informations sérieuses à ma connaissance est un article de l’édition de Novembre 2014 de American Rifleman. Si vous parvenez à ne pas vous faire submerger par la profusion de publicités toutes plus machos et stéréotypées les unes que les autres vous avertissant de la fin du monde imminente vous motivant à l’achat d’un compensateur pour Glock 44, vous trouverez à partir de la page 48 ce qui constitue le meilleur travail de recherche et d’essais autour de ce calibre. Outre les tribulations sur les étuis, les ogives et les défauts de l’arme vous trouverez la table suivante :
Outre un groupe d’une précision intéressante (même si 3 coups est un échantillon insuffisant), les valeurs de vitesse indique un chargement à 32.0gr d’IMR4895 avec une ogive de 100gr qui se rapproche bien des caractéristiques de la cartouche militaire.
Comme il s’agit de ma meilleure base, j’ai prévu de l’utiliser avec les précautions nécessaire sachant que j’utiliserai des étuis de 220 Swift modifiés et de la Vitha N133 (il est nécessaire de le rappeler : l’équivalence de poudre est à employer avec prudence et intelligence). Les ogives Nosler risquent d’être difficiles à approvisionner et seront sans doute coûteuses. Des ogives Hornady ou Lapua autour de 100grs feront l’affaire. J’aimerais cependant éviter les ogives à profil fuyant car je redoute de devoir les siéger assez haut dans l’étui pour ne pas causer de problèmes au chargement qui est à la base prévu pour des ogives rondes très longues. J’ai ce même problème sur mon Mannlicher hollandais en 6.5x53.5R qui nécessite de siéger 9mm au-dessus de la gorge de sertissage sinon impossible d’approvisionner correctement depuis la lame chargeur. Des ogives Lapua Mega pourraient être les plus adaptées bien que coûteuses elles aussi. Pour la charge de poudre j’envisage 29.0grs à 32.0grs de N133.
Le jeu d’outil n’est disponible que sur commande chez CH4D.
A suivre une fois que j’ai ce fichu extracteur…
Cette partie sera largement complétée une fois que j’aurais fait mes premiers tirs. Pour l’instant il s’agit ici de regrouper mes connaissances actuelles sur ce calibre et son rechargement.
Avant de commencer il me parait nécessaire de préciser la relative dangerosité du rechargement de ce calibre. Le Lee-Navy est tristement connue dans la communauté des collectionneurs/rechargeurs pour avoir causé la mort d’un tireur/rechargeur expérimenté le 29 Juin 2002 et a bien failli couter la vie à un autre le 02 Novembre 2014. Fidèle à son professionnalisme et à sa volonté d’user de sa notoriété pour que les informations importantes circulent, Ian McColllum a écrit il y a quelques années un article dissertant sur les causes possibles de l’accident le plus récent car celui-ci a été assez bien documenté : https://www.forgottenweapons.com/winchester-lee-navy-safety/
J’ai suivi en détails les nombreuses discussions qui ont eu lieu autour de cet incident à la recherche d’un maximum de données pour me forger ma propre opinion sur les causes possibles de cette impressionnante séparation entre le boitier et le canon. Je ne pouvais pas envisager de conserver cette belle arme sans l’utiliser au tir, il me paraissait donc primordiale de comprendre qu’est-ce qu’il avait bien pu se passer et comment l’éviter.
Heureusement, il semblerait que la cause des deux incidents soit liée à l’utilisation d’étuis de 30-40Krag pour former des étuis de 6mm Lee-Navy. Le 30-40Krag est un étui à bourrelet avec des parois autour du culot relativement fines. Ces parois fines sont un héritage des cartouches de 40-70 dont la pression de fonctionnement était relativement faible donc cette fine paroi n’était pas sollicitée outre mesure. Le 30-40 Krag à beau passer à la poudre sans fumée il ne s’agit pas non plus d’un foudre de guerre et sa pression d’épreuve de 45 000psi (3100 bars) reste relativement contenu. Cependant, même avec cette modeste pression, on constate que l’étui est déjà aux limites de ce qu’il peut encaisser. Pour preuve, les tentatives de l’Army d’augmenter la vitesse de son chargement en balle ronde de 220gr de 2000fps à 2200fps se soldent par une forte augmentation du nombre de ruptures de culots.
La conversion en 6mm Lee-Navy nécessite de supprimer le bourrelet et de creuser une gorge d’extracteur dans la base de l’étui ce qui a pour effet d’affaiblir encore un peu plus la base de l’étui.
On remarque également la différence de diamètre à la base au-dessus du bourrelet ou de la gorge d’extracteur. 11.61mm pour le 30-40Krag contre 11.25mm pour le 6mm Lee-Navy. Selon que l’arme pour laquelle on recharge présente une chambre plus ou moins serrée il pourra être nécessaire d’ajuster ce diamètre ce qui affinera encore les parois de la base de l’étui de 30-40 Krag. A défaut, un gonflement du culot lors du fireforming laissera envisager une faible durabilité des étuis avec un détachement imminent du culot.
Il convient de considérer ensuite le fait que la pression jugée normale de fonctionnement du Lee-Navy égale la pression d’épreuve du 30-40Krag et que la pression d’épreuve du 6mm atteint, elle, 60000psi (4100 bars).
Il convient pour finir de considérer la découpe pratiquée sur la face du canon pour indexer l’extracteur qui laisse une surface non négligeable de la base de l’étui non supportée par les parois de la chambre.
Cette combinaison de facteurs laisse à penser que bien que la proximité des deux étuis soit plutôt intéressante, l’utilisation du 30-40Krag (conçu pour une pression modeste) pour refaire des étuis de 6mm Lee-Navy (calibre à haute pression) moyennant affaiblissement de l’étui de départ est loin d’être une solution optimale. Les ingrédients sont réunis pour que la probabilité de rupture de culot augmente considérablement. Or, c’est justement une des critiques majeures qui est faite au Lee-Navy dans sa configuration 1er type. Il est difficile de savoir si les explosions de boitiers qui se sont produisent sur le terrain à l’époque ont été aussi radicales que celle arrivées à ces deux rechargeurs mais des ruptures de boitiers sont arrivés à cause de rupture de culots et de la mauvaise aptitude de l’arme à évacuer les gaz lorsque cela arrive. Winchester s’efforça d’ailleurs par le biais des modifications du 2ème type de rendre l’arme plus apte à sécuriser se tireur vis-à-vis de ce type d’incident. A noter d’ailleurs que les deux armes ayant explosé étaient toutes deux des exemplaires du 1er type.
En analysant un peu plus le deuxième incident chronologiquement, j’attire votre attention sur la position de la réservation pour l’indexation de l’extracteur visible sur la photo ci-dessus… et la comparer à la photo suivante :
Vue du reste du boitier joliment banané tel le juxtaposé d’Elmer chassant Bugs Bunny. La culasse est toujours verrouillée et a fait son boulot
On peut en déduire sans trop de doutes que la partie non supportée de l’étui à l’endroit de cette réservation a constitué le point faible de départ de la rupture. A titre d’information supplémentaire, le tireur ayant subi ce deuxième incident a confirmé son rechargement :
- Etuis 30-40Krag transformé
- Amorces Winchester LR
- Charge de 30grs (1.95g) d’IMR4895 (donnée pour équivalente de de la N133 ou de la Tu3000)
- Ogives Nosler Partition 100gr .243
A part l’usage d’étuis d’origine 30-40Krags rien ne laisse envisager un danger particulier. La charge de poudre est loin de remplir un étui de 6mm Lee-Navy et l’ogive est d’un diamètre adapté. Le tireur précise d’ailleurs qu’il a tiré sans problèmes une cartouche de ce rechargement sans signes de surpression avant l’explosion. L’autopsie de son Lee-Navy n’a révélé aucuns dégâts sur le canon autre que le filetage en partie arraché. Pas de baguage du canon, il est donc raisonnable de penser qu’aucune surpression n’est survenue à l’occasion du trajet de l’ogive ans le canon.
Tout ça pour dire que les étuis de 30-40Krag sont plutôt déconseillés… On leur préfèrera des étuis de 220 Swift dont les dimensions sont plus proches du 6mm Lee-Navy (le 220 Siwft est après tout un dérivé du 6mm Lee-Navy légèrement plus court, à demi-bourrelet et retreint pour une ogive de 223).
La conception de l’étui de 220 Swift est aussi beaucoup plus sécurisante car il s’agit d’un calibre bien pêchu sans pitié pour les canons, propulsant une ogive de 60gr à 1112m/s ou de 40gr à 1284m/s!!!. Il produit sans difficultés des pressions de 4000bars et donné pour une pression max de 4300bars. L’objectif de ce calibre créé en 1935 est de produire une trajectoire suffisamment tendue pour engager de petits animaux de la taille de chiens de prairie de 0 à 350m sans compensation de la chute de balle. Un laser!
Il est raisonnable de penser que l’étui de 220 Siwft ne souffrira pas des mêmes limites de résistance au culot que celui de 30-40Krag.
Les tables de rechargement du Lee-Navy sont quasi inexistantes, le calibre n’étant plus produit depuis longtemps et aucune arme ne l’utilisant n’a été fabriquée en série depuis la 1ère guerre mondiale. La seule et donc meilleure source d’informations sérieuses à ma connaissance est un article de l’édition de Novembre 2014 de American Rifleman. Si vous parvenez à ne pas vous faire submerger par la profusion de publicités toutes plus machos et stéréotypées les unes que les autres vous avertissant de la fin du monde imminente vous motivant à l’achat d’un compensateur pour Glock 44, vous trouverez à partir de la page 48 ce qui constitue le meilleur travail de recherche et d’essais autour de ce calibre. Outre les tribulations sur les étuis, les ogives et les défauts de l’arme vous trouverez la table suivante :
Outre un groupe d’une précision intéressante (même si 3 coups est un échantillon insuffisant), les valeurs de vitesse indique un chargement à 32.0gr d’IMR4895 avec une ogive de 100gr qui se rapproche bien des caractéristiques de la cartouche militaire.
Comme il s’agit de ma meilleure base, j’ai prévu de l’utiliser avec les précautions nécessaire sachant que j’utiliserai des étuis de 220 Swift modifiés et de la Vitha N133 (il est nécessaire de le rappeler : l’équivalence de poudre est à employer avec prudence et intelligence). Les ogives Nosler risquent d’être difficiles à approvisionner et seront sans doute coûteuses. Des ogives Hornady ou Lapua autour de 100grs feront l’affaire. J’aimerais cependant éviter les ogives à profil fuyant car je redoute de devoir les siéger assez haut dans l’étui pour ne pas causer de problèmes au chargement qui est à la base prévu pour des ogives rondes très longues. J’ai ce même problème sur mon Mannlicher hollandais en 6.5x53.5R qui nécessite de siéger 9mm au-dessus de la gorge de sertissage sinon impossible d’approvisionner correctement depuis la lame chargeur. Des ogives Lapua Mega pourraient être les plus adaptées bien que coûteuses elles aussi. Pour la charge de poudre j’envisage 29.0grs à 32.0grs de N133.
Le jeu d’outil n’est disponible que sur commande chez CH4D.
A suivre une fois que j’ai ce fichu extracteur…
seschomaru- Membre expert
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Re: Winchester Lee-Navy 1895
--------------------------- Médias d’intérêts sur le Winchester Lee-Navy 1895 -----------------------
Si cette arme est relativement inconnue chez nous, tout amateur de l’armement militaire américain au de la fin du 19ème siècle est familier du modèle. De plus malgré une durée de vie en service plutôt courte, le Lee-Navy dispose d’une histoire riche et profitante de l’archivage exhaustif de la firme Winchester. De nombreux auteurs ont écrit en détail à son sujet et cet article ne prétend pas être plus qu’un résumé et une vulgarisation en langue française de ces travaux.
Les ouvrages :
« The Winchester-Lee Rifle », Eugene Myszkowski, Excalibur Publications. Seul et unique ouvrage dédié exclusivement à cette arme. 200 pages bourrées de détails sur le développement et approfondissant les variantes. Contient notamment des détails sur les 30 exemplaires civils montés usine avec optique Winchester. Tiré à très peu d’exemplaires, je le cherche depuis longtemps et je vais sans doute continuer pour un moment.
« Rifles of the U.S. Navy & Marine Corps » John D. McAulay
« United States Muskets, Rifles, and Carbines » by Col. Arcadi Gluckman 1948
Les liens :
https://winchestercollector.org/models/model-1895-lee/
https://www.americanrifleman.org/content/the-model-1895-lee-navy-background-value/
https://usmcweaponry.com/m1895-lee-navy/
Rapport d’incident sur l’accident ayant causé la mort d’un rechargeur au Lee-Navy 1895. Analyse des causes possibles et réflexion sur la dangerosité inhérente au mécanisme :
https://www.forgottenweapons.com/winchester-lee-navy-safety/
Forgotten Weapons présente de multiples vidéos sur cette arme :
https://www.youtube.com/watch?v=3BtY5N41q_E
https://www.youtube.com/watch?v=bH5xUzYgPEw
https://www.youtube.com/watch?v=x-3yBlStpoc
Dans un style plus typiquement… américain
https://www.youtube.com/watch?v=zWEtnVlWTzs
Seule vidéo de tir pleine charge (du moins tant que je ne peux pas tirer avec le mienJ)
https://www.youtube.com/watch?v=KDkiB49LSF8
--------------------------------------------------------------Fin--------------------------------------------------------
Je vous remercie d’avoir lu totalement ou en partie ce gros pavé.
Il va sans dire que toutes les informations données dans cet article peuvent être utilisées à votre guise. Les informations de rechargement sont données en partant du principe que toute personne lisant cet article est un adulte responsable ou un trompe-la-mort qui prend ses responsabilités
S’il y a des photos, des schémas ou des documents référencés que vous souhaitez obtenir, faites-moi un PM et je vous les communiquerai dans la mesure de mes capacités.
Si cette arme est relativement inconnue chez nous, tout amateur de l’armement militaire américain au de la fin du 19ème siècle est familier du modèle. De plus malgré une durée de vie en service plutôt courte, le Lee-Navy dispose d’une histoire riche et profitante de l’archivage exhaustif de la firme Winchester. De nombreux auteurs ont écrit en détail à son sujet et cet article ne prétend pas être plus qu’un résumé et une vulgarisation en langue française de ces travaux.
Les ouvrages :
« The Winchester-Lee Rifle », Eugene Myszkowski, Excalibur Publications. Seul et unique ouvrage dédié exclusivement à cette arme. 200 pages bourrées de détails sur le développement et approfondissant les variantes. Contient notamment des détails sur les 30 exemplaires civils montés usine avec optique Winchester. Tiré à très peu d’exemplaires, je le cherche depuis longtemps et je vais sans doute continuer pour un moment.
« Rifles of the U.S. Navy & Marine Corps » John D. McAulay
« United States Muskets, Rifles, and Carbines » by Col. Arcadi Gluckman 1948
Les liens :
https://winchestercollector.org/models/model-1895-lee/
https://www.americanrifleman.org/content/the-model-1895-lee-navy-background-value/
https://usmcweaponry.com/m1895-lee-navy/
Rapport d’incident sur l’accident ayant causé la mort d’un rechargeur au Lee-Navy 1895. Analyse des causes possibles et réflexion sur la dangerosité inhérente au mécanisme :
https://www.forgottenweapons.com/winchester-lee-navy-safety/
Forgotten Weapons présente de multiples vidéos sur cette arme :
https://www.youtube.com/watch?v=3BtY5N41q_E
https://www.youtube.com/watch?v=bH5xUzYgPEw
https://www.youtube.com/watch?v=x-3yBlStpoc
Dans un style plus typiquement… américain
https://www.youtube.com/watch?v=zWEtnVlWTzs
Seule vidéo de tir pleine charge (du moins tant que je ne peux pas tirer avec le mienJ)
https://www.youtube.com/watch?v=KDkiB49LSF8
--------------------------------------------------------------Fin--------------------------------------------------------
Je vous remercie d’avoir lu totalement ou en partie ce gros pavé.
Il va sans dire que toutes les informations données dans cet article peuvent être utilisées à votre guise. Les informations de rechargement sont données en partant du principe que toute personne lisant cet article est un adulte responsable ou un trompe-la-mort qui prend ses responsabilités
S’il y a des photos, des schémas ou des documents référencés que vous souhaitez obtenir, faites-moi un PM et je vous les communiquerai dans la mesure de mes capacités.
seschomaru- Membre expert
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Re: Winchester Lee-Navy 1895
Excellent !
C'est exhaustif, et les comparaisons et parallèles avec d'autres mécanismes sont particulièrement intéressants.
Pour le JO, une commande spéciale CH4D est-elle réellement plus économique qu'une commande chez TPM ?
(dont les frais de port seront certainement bien plus faibles, et sans problèmes de douane).
Il faut poser la question par mail, en précisant si une table de dimensions "officielle" est disponible (même SAAMI et non CIP ; la table SFM de 1898 étant mieux que rien mais pas forcément "cartouche maxi").
Au simple vu des photos, l'extracteur ne me semble pas si inabordable...
Mais c'est sûr que sans plans cotés ni pièce-modèle, ça peut imposer des interprétations aléatoires.
C'est exhaustif, et les comparaisons et parallèles avec d'autres mécanismes sont particulièrement intéressants.
Pour le JO, une commande spéciale CH4D est-elle réellement plus économique qu'une commande chez TPM ?
(dont les frais de port seront certainement bien plus faibles, et sans problèmes de douane).
Il faut poser la question par mail, en précisant si une table de dimensions "officielle" est disponible (même SAAMI et non CIP ; la table SFM de 1898 étant mieux que rien mais pas forcément "cartouche maxi").
Au simple vu des photos, l'extracteur ne me semble pas si inabordable...
Mais c'est sûr que sans plans cotés ni pièce-modèle, ça peut imposer des interprétations aléatoires.
Petite collection de documents anciens et récents : http://p.lacour.malvaux.free.fr/Arquebuses.htm
Re: Winchester Lee-Navy 1895
Superbe sujet très complet et richement illustré
Certainement LA référence en français traitant du Winchester Lee Navy 1895.
Un grand merci à Seschomaru
Certainement LA référence en français traitant du Winchester Lee Navy 1895.
Un grand merci à Seschomaru
ducat78- Pilier du forum
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Re: Winchester Lee-Navy 1895
tout pareil !
moi qui ai un problème avec l'anglais, là, je me régale !
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Pas de chichis, appelez moi SUPER !
WICHITA- Modérateur
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Re: Winchester Lee-Navy 1895
Je viens de découvrir ce post' , ne pouvant pas parcourir en totalité tous les sujets , et Bien Chapeau et toutes mes félicitations pour cet excellent sujet ...
joselito- Modérateur
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Localisation : FTA Bully Chti !
Date d'inscription : 29/05/2011
Re: Winchester Lee-Navy 1895
magnifique post et de plus historique ...
bravo et merci
bravo et merci
3008nato- Pilier du forum
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Re: Winchester Lee-Navy 1895
Merci de vos retours. En rédigeant cet article je me suis rendu compte au fur et à mesure de quelques incohérences dans mes connaissances sur cette arme, le mettre par écrit aura été l'occasion de tout remettre un peu en ordre dans mon esprit et comparer les diverses sources d'informations disponibles. J'espère pouvoir compléter la partie rechargement l'année prochaine car c'est selon moi l'information la plus importante à communiquer aux propriétaires de ces armes et à ceux qui en envisagent l'acquisition.
Je crois comprendre que l'ouvrage principale que je mets en référence contient beaucoup de détails très intéressant, encore faut-il pouvoir mettre la main dessus.
@Verchere A ce niveau ce n'est plus une question de moyens pour acquérir le jeu d'outil mais plutôt de commodité. CH4D propose déjà le JO dans ce calibre, ce n'est qu'une question de 16 à 22 semaines pour le recevoir (22 semaines étant ce que j'ai dû attendre pour mon JO en 8x50R Mannlicher). Cela étant dit, j'ai vu que TPM propose désormais un JO en 10.75x68 (je pense à l'origine une demande d'un propriétaire de MAS Fournier). Il y a visiblement une démarche d'ouverture aux demandes un peu farfelues pour des calibres obscures. Je ne manquerai pas de les consulter bien que je n'ai pas trouvé les cotes SAAMI pour ce calibre. J'en profiterai pour leur faire une demande sur un JO d'ampleur pour un autre de mes projets : le 13x92SR. J'en reparlerai ici bientôt.
Pour l'extracteur, un plan coté sera ma solution de repli. Cette impossibilité de commander cette petite pièce pourtant disponible et produite en reproduction est extrêmement frustrante! Les plans je peux les faire moi-même, je fais un peu de DAO dans le cadre de mon boulot. Il me faut juste un exemplaire de la pièce. Je songe demander à la Galerie de Mars pour un prêt de leur extracteur mais je n'obtiens généralement aucune réponse de leur part. J'avais déjà essayé d'obtenir de leur part des plans pour un garde-main de RSC1917 mais sans succès.
Je crois comprendre que l'ouvrage principale que je mets en référence contient beaucoup de détails très intéressant, encore faut-il pouvoir mettre la main dessus.
@Verchere A ce niveau ce n'est plus une question de moyens pour acquérir le jeu d'outil mais plutôt de commodité. CH4D propose déjà le JO dans ce calibre, ce n'est qu'une question de 16 à 22 semaines pour le recevoir (22 semaines étant ce que j'ai dû attendre pour mon JO en 8x50R Mannlicher). Cela étant dit, j'ai vu que TPM propose désormais un JO en 10.75x68 (je pense à l'origine une demande d'un propriétaire de MAS Fournier). Il y a visiblement une démarche d'ouverture aux demandes un peu farfelues pour des calibres obscures. Je ne manquerai pas de les consulter bien que je n'ai pas trouvé les cotes SAAMI pour ce calibre. J'en profiterai pour leur faire une demande sur un JO d'ampleur pour un autre de mes projets : le 13x92SR. J'en reparlerai ici bientôt.
Pour l'extracteur, un plan coté sera ma solution de repli. Cette impossibilité de commander cette petite pièce pourtant disponible et produite en reproduction est extrêmement frustrante! Les plans je peux les faire moi-même, je fais un peu de DAO dans le cadre de mon boulot. Il me faut juste un exemplaire de la pièce. Je songe demander à la Galerie de Mars pour un prêt de leur extracteur mais je n'obtiens généralement aucune réponse de leur part. J'avais déjà essayé d'obtenir de leur part des plans pour un garde-main de RSC1917 mais sans succès.
seschomaru- Membre expert
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Re: Winchester Lee-Navy 1895
Très bel article d'une arme rare et intéressante, merci du partage
My two cents sur ce levier à 10 positions sur un des premiers schémas: ça ne permettrait pas de limiter le nombre de munitions à monter? J'imagine bien un truc du genre "sur ordre de l'officier, pour un tir de 6 cartouches..." Le tireur met le levier sur 6, et donc tire 6 fois sans qu'une seule cartouche de trop n'ait été tirée.
My two cents sur ce levier à 10 positions sur un des premiers schémas: ça ne permettrait pas de limiter le nombre de munitions à monter? J'imagine bien un truc du genre "sur ordre de l'officier, pour un tir de 6 cartouches..." Le tireur met le levier sur 6, et donc tire 6 fois sans qu'une seule cartouche de trop n'ait été tirée.
Caym- Pilier du forum
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Re: Winchester Lee-Navy 1895
C'est ce que je pense aussi. La lecture (pénible) du texte du brevet de 1894 suggère que ce soit le cas. Ca serait une sorte de limiteur de course pour l'élévateur. Par exemple avec un chargeur plein à 10 cartouches, si tu mets le levier sur 7 l'arme te permet de tirer 3 cartouches depuis le chargeur puis l'élévateur bloque la montée des munitions. A ce stade, si tu gardes le levier sur 7 tu peux alimenter cartouche par cartouche depuis le haut et ton chargeur de 7 cartouches restera en réserve. Heureusement que ca a été abandonné. J'imagine le pauvre Marines qui rends son Trapdoor pour un Lee-Navy avec un curseur de chargeur. Cramage de fusible garanti aux premiers combats, entraînement préalable ou pas.
D'ailleurs, l'étude de ce même brevet révèle que l'arme devait utiliser non pas un magasin comme je l'ai écrit mais une lame chargeur introduite depuis le bas avec une griffe de maintien (68) :
Tiens tiens, elle ressemble drôlement à quelque chose qu'on connait tout les deux cette lame, d'autant plus qu'elle est insérée par le bas.
Bref, il va y avoir pas mal de mises à jour à faire concernant le design original. Mais il faut que je me farcisse le texte des 3 brevets initiaux et ca ca nécessite un état d'esprit particulier car c'est écrit de manière à ce que t'ai pas envie de le lire.
D'ailleurs, l'étude de ce même brevet révèle que l'arme devait utiliser non pas un magasin comme je l'ai écrit mais une lame chargeur introduite depuis le bas avec une griffe de maintien (68) :
Tiens tiens, elle ressemble drôlement à quelque chose qu'on connait tout les deux cette lame, d'autant plus qu'elle est insérée par le bas.
Bref, il va y avoir pas mal de mises à jour à faire concernant le design original. Mais il faut que je me farcisse le texte des 3 brevets initiaux et ca ca nécessite un état d'esprit particulier car c'est écrit de manière à ce que t'ai pas envie de le lire.
seschomaru- Membre expert
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Re: Winchester Lee-Navy 1895
@seschomaru : bravo pour cet article hyper complet et bien détaillé. Rarement vu un article aussi complet sur le forum.
Au sujet du Lee-Navy lui-même par contre, je serai plus dubitatif.
Je trouve ce fusil inutilement compliqué pour une arme réglementaire et disgracieux. Son magasin était déjà désuet par rapport à celui détachable du système Lee qu'on trouvait depuis 1888 sur le Lee-Metford britannique.
Sa toute petite carrière dans l'US Navy montre qu'il n'a pas apporté satisfaction, tout comme d'autres avant lui (le Winchester-Hotchkiss ou encore le Remington-Lee) qui n'ont connu qu'une adoption éphémère. Insatisfaction de l'arme en elle même, mais aussi de sa cartouche qui ne sera pas reconduite.
Il faut dire que son petit projectile de 6mm devait quand même manquer de puissance d'arrêt.
Le Lee Navy reste une curiosité dans le long arsenal successif de la Navy qui a toujours voulu se démarquer de l'US Army (sans doute trop?)
- Trapdoor et Rolling-block en .50-70
- Winchester-Hotchkiss et Remington-Lee en .45-70
- Lee Navy 6mm
- Krag-Jorgensen .30-40 Army
- Springfield M1903 .30-06 (là, on en était revenu aux fondamentaux en copiant le système Mauser, et celui-là aura la belle carrière qu'on lui connait)
Au sujet du Lee-Navy lui-même par contre, je serai plus dubitatif.
Je trouve ce fusil inutilement compliqué pour une arme réglementaire et disgracieux. Son magasin était déjà désuet par rapport à celui détachable du système Lee qu'on trouvait depuis 1888 sur le Lee-Metford britannique.
Sa toute petite carrière dans l'US Navy montre qu'il n'a pas apporté satisfaction, tout comme d'autres avant lui (le Winchester-Hotchkiss ou encore le Remington-Lee) qui n'ont connu qu'une adoption éphémère. Insatisfaction de l'arme en elle même, mais aussi de sa cartouche qui ne sera pas reconduite.
Il faut dire que son petit projectile de 6mm devait quand même manquer de puissance d'arrêt.
Le Lee Navy reste une curiosité dans le long arsenal successif de la Navy qui a toujours voulu se démarquer de l'US Army (sans doute trop?)
- Trapdoor et Rolling-block en .50-70
- Winchester-Hotchkiss et Remington-Lee en .45-70
- Lee Navy 6mm
- Krag-Jorgensen .30-40 Army
- Springfield M1903 .30-06 (là, on en était revenu aux fondamentaux en copiant le système Mauser, et celui-là aura la belle carrière qu'on lui connait)
François
"Je demande d'emmener avec moi 600 hommes de la Légion étrangère afin de pouvoir, le cas échéant, mourir convenablement"... (Général Gallieni à Madagascar).
oxi81- Pilier du forum
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Localisation : Entre la mer et le ciel des Corbières
Date d'inscription : 14/11/2010
Re: Winchester Lee-Navy 1895
Ok donc il faudrait en fait faire une soustraction en plein milieu du combat pour savoir combien de cartouches tu laisses dans le magasin... pratique!
Sinon concernant la cadence de tir élevée du Lee-Navy par rapport à ses contemporains, je viens de tomber par hasard sur ça:
Tir en 1 minute:
- Lee-Navy 36
- Krag 27
- Winch 1895 20
Tir en 2 minutes:
- Lee 55
- Krag 39
- Winch 25
(la source tu la connais!)
Sinon concernant la cadence de tir élevée du Lee-Navy par rapport à ses contemporains, je viens de tomber par hasard sur ça:
Tir en 1 minute:
- Lee-Navy 36
- Krag 27
- Winch 1895 20
Tir en 2 minutes:
- Lee 55
- Krag 39
- Winch 25
(la source tu la connais!)
Caym- Pilier du forum
- Nombre de messages : 2392
Age : 39
Localisation : Au phare ouest
Date d'inscription : 14/09/2017
Re: Winchester Lee-Navy 1895
Bonsoir
Vraiment un super boulot sur ce post, qui vraiment complet sur ce magnifique fusil.
bravo.
Vraiment un super boulot sur ce post, qui vraiment complet sur ce magnifique fusil.
bravo.
steph16- Membre averti
- Nombre de messages : 143
Age : 40
Date d'inscription : 29/01/2020
Re: Winchester Lee-Navy 1895
Super article!
Pour copier l'extracteur, si un jour tu passes en Bretagne, on peut s'arranger (ou je peux te l'envoyer, même si )
Pour copier l'extracteur, si un jour tu passes en Bretagne, on peut s'arranger (ou je peux te l'envoyer, même si )
Joedu29- Membre confirmé
- Nombre de messages : 460
Age : 34
Date d'inscription : 22/06/2020
Re: Winchester Lee-Navy 1895
Le tiens est superbe Joe. Et en plus c'est un contrat Navy, le top!
Je garde ton offre en mémoire. On a un contact en commun vers la Bretagne, il n'est pas impossible que je passe un de ces jours.
Je prendrais mon pied à coulisse et un bout de papier. Comme toi je préfère ne pas le faire transiter par la Poste.
Je garde ton offre en mémoire. On a un contact en commun vers la Bretagne, il n'est pas impossible que je passe un de ces jours.
Je prendrais mon pied à coulisse et un bout de papier. Comme toi je préfère ne pas le faire transiter par la Poste.
seschomaru- Membre expert
- Nombre de messages : 616
Age : 33
Localisation : Bas-Rhin
Date d'inscription : 23/09/2020
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