Question identification Mousqueton Berthier

EKAERGOS a écrit:Pour rester dans le cadre du présent sujet il faudra m'éclairer ;à moins que j'ai raté un épisode ;sur le fait qu'une culasse de "Lebel " 1886/93 puisse se retrouver sur un "Berthier" alors que les tenons de verrouillages diffèrent de 90° . (Culasse 86/93 avec une "tête mobile" de Berthier ????

Salut

La "culasse" de notre ami est un gros bricolage: c'est une culasse de lebel sans tête, et il se trouve qu'une tête de culasse de berthier peut s'emboiter approximativement à la place. Elle ne tient pas mais est plus ou moins bloquée par la vis de démontage de la culasse.

Donc on peut monter et manoeuvrer cette "culasse" à condition que le mécanisme d'alimentation soit absent (comme l'a montré Verchère), mais le tir est bien évidemment impossible. c'est juste pour mettre au dessus de la cheminée et faire bô de pas trop près.

Par ailleurs, il semblerait que le filetage femelle de la queue de boitier de culasse soit obstrué?! Par un morceau de vis cassé ou autre?

  J'avions pas tout compris

Effectivement, "Berthier" paraît avoir été inconnu des militaires du XXe siècle.
C'était pourtant le terme utilisé à tous les niveaux (ministère, STA, MAS, etc.) durant l'étude, tout au moins pendant la première moitié ; progressivement il devient "fusil à chargeur", puis "fusil à chargeur n° 1" (quand la MAS propose un n° 2), mais "Berthier " est encore utilisé par le ministère en décembre 1889 (on dit toutefois plutôt "carabine proposée par M. Berthier," plus que "carabine Berthier").

Ensuite, selon l'usage français, une fois adoptée la carabine porte exclusivement le nom donné par le ministre, et aucun autre (carabine de cavalerie Mle 1890, ou "de cuirassiers", parfois on trouve encore "de cavalerie légère" par opposition aux cuirassiers). Le cas du "Lebel" est particulier, ce fusil ayant fait l'objet d'un tel battage que son appellation a échappé à tout contrôle (Lebel n'a pourtant présidé qu'à la mise au point du projectile, le maître d'oeuvre du fusil Mle 1886 étant en réalité le Col Gras).

Mais malgré la grande évolution depuis le prototype présenté par A. Berthier (l'arme est réellement méconnaissable), la paternité de Berthier est officiellement reconnue (contre l'avis du Col Gras, qui dirigeait les manufactures, auxquelles on doit sans doute la refonte complète de l'arme). Il s'agit certainement de la MAS, mais les détails de la seconde moitié de 1889 sont encore bien vagues.

Par ailleurs, si Berthier semble ensuite disparaître du tableau, c'est peut-être que sa carrière a fait un grand pas et que ses relations avec l'armée (et/ou les affaires étrangères) ont changé de niveau, passant en dessous de la ligne observable...


Que le tir soit impossible avec un Berthier affublé d'un cylindre de culasse de Lebel, je n'en mettrais pas ma main à couper (ni ma gueule à cramer).
Il faut avoir une gâchette, certes, mais on peut toujours limer l'éjecteur du mécanisme Berthier (qui en fait ne doit plus grand chose à Berthier). D'ailleurs cet éjecteur est démontable...
N'oubliez pas que sur ce genre de fusil (ou Lebel, Gras, G88, etc.) on peut même tirer sans la tête de culasse ; une seule fois certes, car si on en réchappe on ne doit pas avoir envie de recommencer.

majkejevrosime a écrit:Par ailleurs, il semblerait que le filetage femelle de la queue de boitier de culasse soit obstrué?! Par un morceau de vis cassé ou autre?

Oui, j’ai passé sur ce détail. Pas seulement cassée, d’abord entamée, semble-t-il, par un sagouin avec une scie à métaux qui a laissé plein de traces croisées sur le dessous de la « queue de culasse » (la queue du boîtier de culasse si on veut être plus correct).