Tonnerre percé sur Lee Enfield
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Tonnerre percé sur Lee Enfield
Bonsoir aux sachants. J'ai remarqué que divers modèles de Lee Enfield (Jungle Carbine, n° III Mk 1, n° 1 Mk IV, Ishapore, peu importe) étaient dotés d'un perçage ? orifice ? trou ? sur le coté gauche du tonnerre, ovale sur les MKIII, circulaire sur les autres. Question de néophyte : à quoi ça sert ??
merci de vos réponses éclairées.
merci de vos réponses éclairées.
OTTOVANRUINBEK- Membre averti
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Re: Tonnerre percé sur Lee Enfield
Cela sert à évacuer les gaz en cas de rupture de la douille.
An ix- Futur pilier
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Re: Tonnerre percé sur Lee Enfield
Comme vient de le dire An X, c'est le trou évent destiné à évacuer les gaz dans l'éventualité d'une défaillance de l'étui ou d'une surpression. Les anglais ont eu la bonne idée de le placer à l'opposé de l'extracteur sur les LE, alors qu'ils se sont cassé la nénette à concevoir et fabriquer des extracteurs percés pour le P14 Tout comme les américains sur leur 1903, enfin jusqu'au années 30 où Hatcher a fait déplacer et élargir le dit évent...
Bref, le trou évent est présent sur beaucoup de fusils militaires de l'époque, mais pas toujours, et pas forcément sur les côtés, les Arisaka l'ont sur le dessus, comme l'évent des cétacés.
Bref, le trou évent est présent sur beaucoup de fusils militaires de l'époque, mais pas toujours, et pas forcément sur les côtés, les Arisaka l'ont sur le dessus, comme l'évent des cétacés.
Caudron- Pilier du forum
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Re: Tonnerre percé sur Lee Enfield
OTTOVANRUINBEK a écrit:Bonsoir aux sachants. J'ai remarqué que divers modèles de Lee Enfield (Jungle Carbine, n° III Mk 1, n° 1 Mk IV, Ishapore, peu importe) étaient dotés d'un perçage ? orifice ? trou ? sur le coté gauche du tonnerre, ovale sur les MKIII, circulaire sur les autres. Question de néophyte : à quoi ça sert ??
merci de vos réponses éclairées.
Bonsoir.
Ce dispositif n'est pas propre aux armes britanniques.
Je me suis interrogé sur la raison d'une échancrure fraisée sur le côté droit du boitier de culasse d'un Berthier. Verchère y a parfaitement répondu (voir lien ci dessous).
https://www.tircollection.com/t54179-berthier-mle-16-echancrure-fraisee-sur-boitier-de-culasse
Aghjola- Membre averti
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Date d'inscription : 12/12/2022
Re: Tonnerre percé sur Lee Enfield
Merci de m'avoir éclairé. J'avais aussi pensé à une sécurité en cas de rupture d'étui pour permettre la fuite des gaz, mais je ne comprenais pas pourquoi l'avoir positionnée sur le coté visage d'un tireur droitier. Je n'ai pas pensé au positionnement de l'extracteur, ni encore moins fait le rapprochement avec l'échancrure du Gras modifié M80, qui est aussi du coté gauche.....
Encore merci à tous de vos contributions.
Encore merci à tous de vos contributions.
OTTOVANRUINBEK- Membre averti
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Age : 61
Localisation : Les volcans du centre
Date d'inscription : 06/10/2022
Re: Tonnerre percé sur Lee Enfield
Plutôt contre la rupture d'étui que contre la surpression, car l'étui serait censé supporter les surpressions jusqu'à éclatement du canon ou rupture de la culasse. Mais fin XIXe / début XXe la conception des armes était chroniquement trop optimiste par rapport à la fiabilité des étuis produits en grande série, ce qui a causé des déboires un peu partout...
Il a donc fallu, d'abord après coup (Gras, Lebel, G88) puis dès la conception, prévoir des protections contre les crachements résultant d'une fissure à ras du bourrelet (dont les effets sont bien pires que la rupture à 8 ou 10 mm de la base, encore assez fréquente).
Les gaz et grains de poudre enflammés, projetés à très haute vitesse, peuvent longer la culasse et finir dans l'oeil du tireur. Pour vérifier l'effet des protections, la Commission de Versailles entaillait à la lime la base des étuis et le tir était fait sur affût, avec une feuille de papier à la place du visage du tireur ; papier qui pouvait s'en trouver marqué ou même percé à l'emplacement de l'oeil !
Le problème est surtout à gauche, car la fenêtre de chargement / éjection étant généralement très ouverte à droite, les gaz de droite ont tendance à se disperser. Tandis qu'à gauche ils sont contenus entre la culasse et le boîtier, avec même un véritable boulevard si les tenons sont en tête de culasse.
La solution la plus évidente était d'obturer ce passage par un "tenon de bouchage" ; il est incorporé à la tête de culasse du G88, et fut testé courant 1890 sur le Berthier nouvellement adopté (suite à une suggestion d'André Berthier), mais ces solutions ont à l'expérimentation été jugées pires que le mal car ce tenon nécessite forcément des jeux fonctionnels, et donc ne peut pas obturer hermétiquement, ce qui lance les gaz à vitesse encore plus élevée.
Durant l'hiver 90 / 91 on a amélioré le principe du tenon de bouchage, en le plaçant cette fois le plus en arrière possible afin de ménager une chambre de détente à l'avant de la culasse, chambre pourvue de trou(s) d'échappement (2 trous, 1 de chaque côté, étant forcément mieux qu'un seul trou). C'est le principe du tampon-masque de la modif 93 du Lebel, justement mis au point à Versailles, avec lequel le trou d'évent n'a d'ailleurs même pas été jugé nécessaire.
Car dans le même temps, la Commission de Versailles avait constaté que le reliquat des gaz filant le long de la culasse était assez bien stoppé par un élargissement déflecteur à l'arrière de la culasse (manchon à T élargi sur Lebel et Berthier, ailettes ajoutées sur le chien du G88, cloche enveloppante à l'arrière de la culasse de G98).
Le problème est d'ailleurs plus sérieux avec les tenons en tête de culasse et horizontaux à l'ouverture, qui imposent une grosse rainure à gauche, offrant aux gaz un véritable tunnel.
C'est pourquoi sur le Berthier on a conservé le principe de la culasse de Lebel, imposant de démonter la tête de culasse en place pour séparer la culasse, alors qu'une culasse amovible sans démontage avait été testée avec satisfaction en 1890 (et la modif pouvait même être apportée sur les quelques armes déjà fabriquées) ... mais il était nécessaire de prolonger jusqu'à l'arrière les rainures de passage des tenons, et ça s'est avéré catastrophique lors du test des ruptures d'étui !
Autre point noir, l'habituelle rainure de passage de l'éjecteur, par laquelle les gaz s'engouffraient. On a envisagé de la réduire, et même trouvé des solutions pour la supprimer ; sur le G88 elle est d'ailleurs obturée par un éjecteur prisonnier (une petite pièce qui promet d'être bien merdique à faire, d'ailleurs).
Tous ces essais ont débouché sur divers dispositifs de protection, qu'il n'est pas nécessaire de mettre tous en oeuvre simultanément ; donc selon les cas, les pays et la confiance dans les cartouchiers, leur application a été variable. D'autant qu'à partir des années 1900 la fiabilité des étuis s'est bien améliorée, ayant même dans certains cas laissé croire que ces précautions étaient superflues...
PS : c'est pas le tonnerre, qui est percé !
Le "tonnerre", équivalant au "1er renfort" des pièces d'artillerie, correspond à la chambre.
C'est "l'écrou de culasse", qui est percé (le tonnerre percé, c'est pour une neutralisation ancienne-ancienne norme).
Il a donc fallu, d'abord après coup (Gras, Lebel, G88) puis dès la conception, prévoir des protections contre les crachements résultant d'une fissure à ras du bourrelet (dont les effets sont bien pires que la rupture à 8 ou 10 mm de la base, encore assez fréquente).
Les gaz et grains de poudre enflammés, projetés à très haute vitesse, peuvent longer la culasse et finir dans l'oeil du tireur. Pour vérifier l'effet des protections, la Commission de Versailles entaillait à la lime la base des étuis et le tir était fait sur affût, avec une feuille de papier à la place du visage du tireur ; papier qui pouvait s'en trouver marqué ou même percé à l'emplacement de l'oeil !
Le problème est surtout à gauche, car la fenêtre de chargement / éjection étant généralement très ouverte à droite, les gaz de droite ont tendance à se disperser. Tandis qu'à gauche ils sont contenus entre la culasse et le boîtier, avec même un véritable boulevard si les tenons sont en tête de culasse.
La solution la plus évidente était d'obturer ce passage par un "tenon de bouchage" ; il est incorporé à la tête de culasse du G88, et fut testé courant 1890 sur le Berthier nouvellement adopté (suite à une suggestion d'André Berthier), mais ces solutions ont à l'expérimentation été jugées pires que le mal car ce tenon nécessite forcément des jeux fonctionnels, et donc ne peut pas obturer hermétiquement, ce qui lance les gaz à vitesse encore plus élevée.
Durant l'hiver 90 / 91 on a amélioré le principe du tenon de bouchage, en le plaçant cette fois le plus en arrière possible afin de ménager une chambre de détente à l'avant de la culasse, chambre pourvue de trou(s) d'échappement (2 trous, 1 de chaque côté, étant forcément mieux qu'un seul trou). C'est le principe du tampon-masque de la modif 93 du Lebel, justement mis au point à Versailles, avec lequel le trou d'évent n'a d'ailleurs même pas été jugé nécessaire.
Car dans le même temps, la Commission de Versailles avait constaté que le reliquat des gaz filant le long de la culasse était assez bien stoppé par un élargissement déflecteur à l'arrière de la culasse (manchon à T élargi sur Lebel et Berthier, ailettes ajoutées sur le chien du G88, cloche enveloppante à l'arrière de la culasse de G98).
Le problème est d'ailleurs plus sérieux avec les tenons en tête de culasse et horizontaux à l'ouverture, qui imposent une grosse rainure à gauche, offrant aux gaz un véritable tunnel.
C'est pourquoi sur le Berthier on a conservé le principe de la culasse de Lebel, imposant de démonter la tête de culasse en place pour séparer la culasse, alors qu'une culasse amovible sans démontage avait été testée avec satisfaction en 1890 (et la modif pouvait même être apportée sur les quelques armes déjà fabriquées) ... mais il était nécessaire de prolonger jusqu'à l'arrière les rainures de passage des tenons, et ça s'est avéré catastrophique lors du test des ruptures d'étui !
Autre point noir, l'habituelle rainure de passage de l'éjecteur, par laquelle les gaz s'engouffraient. On a envisagé de la réduire, et même trouvé des solutions pour la supprimer ; sur le G88 elle est d'ailleurs obturée par un éjecteur prisonnier (une petite pièce qui promet d'être bien merdique à faire, d'ailleurs).
Tous ces essais ont débouché sur divers dispositifs de protection, qu'il n'est pas nécessaire de mettre tous en oeuvre simultanément ; donc selon les cas, les pays et la confiance dans les cartouchiers, leur application a été variable. D'autant qu'à partir des années 1900 la fiabilité des étuis s'est bien améliorée, ayant même dans certains cas laissé croire que ces précautions étaient superflues...
PS : c'est pas le tonnerre, qui est percé !
Le "tonnerre", équivalant au "1er renfort" des pièces d'artillerie, correspond à la chambre.
C'est "l'écrou de culasse", qui est percé (le tonnerre percé, c'est pour une neutralisation ancienne-ancienne norme).
Petite collection de documents anciens et récents : http://p.lacour.malvaux.free.fr/Arquebuses.htm
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