Un Chassepot par Félix Escoffier

Bonjour à tous, 

Je vous présente l'une de mes dernières acquisitions, un fusil modèle 1866 de fabrication Escoffier.
Si je ne m'abuse, ils ne sont pas très courants…
Sa description :
Arme du second modèle, métal en superbe état, poli blanc et sans traces d’oxydation, bons marquages et poinçons bien nets, arme datée S1870 (MI) au tonnerre. Canon avec excellentes rayures, totalement miroir et quasiment neuf.
Marquage de boîtier de culasse « Manufacture Impériale St-Etienne » précédé de la mention « Fx Escoffier Entrepreneur » et suivi du modèle. Blason à l’aigle surmontant la bannière Chassepot au tonnerre et sur la culasse, avec le numéro 2975 en dessous. Numéro de série K35522 (compatible avec le début de l’année 1870) sur l’arrière de la culasse et sous le boîtier de celle-ci. Numéro de montage X17 sur toutes les pièces métalliques. Poinçons de contrôles et autres, tous bien nets et lisibles. 
Superbe bois clair avec d’infimes traces de manipulation. Macaron bien net et lisible « Félix Escoffier – 1869 (en cercle extérieur) St Etienne Loire (en cercle intérieur) ».
Bonnes garnitures fer, toutes poinçonnées. Poinçons de contrôleurs sur la boîte de culasse.
Arme très homogène et en superbe état, qui n’a jamais été restaurée ou repolie, merci aux collectionneurs des années 70 !!!

Très belle pièce, le metal d'origine est-il poli blanc?

donki1967 a écrit:Très belle pièce, le métal d'origine est-il poli blanc?

Merci donki !
Oui, le métal est poli blanc d'origine.
Là, il n'a visiblement pas été repoli et est resté dans un état de conservation que j'ai rarement vu.

superbe ! je me répète   merci pour le renseignement

Salut Bill.
ton chassepot est absolument remarquable sans faire référence à la production de l'entrepreneur ESCOFFIER .

Escoffier a remonté , ajusté , tous les "rebuts" des pièces en stock , pistolets et fusils qu'il a trouvé à son avènement dans la "MANU" tant pour les revolvers 58 que les chassepot et en ce sens il a bien fait compte tenu de l'usage modique de ces armes à usages civils .

juste quelques exemples ..d'essais et de bricolages .

Salut Nato !
C'est vrai qu'il est pas mal mon Chassepot, c'est ma troisième variante de fusils, un 100% réglo, un civil passé en commission d'épreuve puis en série X, et celui-ci ; le mousqueton d'artillerie en série X complète bien la série…
Mais visiblement je ne suis pas à ton niveau…
Ouah, très beaux exemplaires, bravo pour la richesse de ta collection. 

Salut mon cher Bill  (nous avons en forum un ex..gendarme très érudit)

juste pour souligner le coté "mercantile"  ...non , alimentaire des différents entrepreneurs  et souvent inventeurs..qui  est fort remarquable  de nombreux intellectuels pour souligner l'inventivité de nos artisans régionaux qui  , eux, ont su transmettre ,  par le marteau du maréchal ferrant (roi du village )

Comme je viens de mettre sur un autre sujet :

Quand une arme paraît dans un état si proche de sa finition d'origine, il est utile d'examiner et photographier soigneusement les stries et irrégularités du polissage final, qui sont presque les seuls indices pouvant permettre de déterminer comment c'était fait.
Dans l'espoir d'arriver à reproduire cette apparence en restauration ou sur des pièces de remplacement, plutôt que l'immonde "poli-glace" façon m-d-b qui paraît si à la mode.

Je soulignerais que sur ce Chassepot, il me semble voir la trace du grattage autour de la hausse, pour enlever l'étain ayant débordé de la soudure.
Cela donne un exemple de ce qu'on peut tirer de ces petits indices : si on avait à refaire une telle soudure, il ne faudrait bien sûr pas laisser de bavure apparente, mais pas non plus s'obstiner à faire disparaître les rayures résultant de ce grattage.

Tous ces petits défauts donnent les bases d'un travail "d'archéologie expérimentale armurière", qui reste à faire...

très belle arme , bravo et dans un superbe état 

Verchère a écrit:Comme je viens de mettre sur un autre sujet :

Quand une arme paraît dans un état si proche de sa finition d'origine, il est utile d'examiner et photographier soigneusement les stries et irrégularités du polissage final, qui sont presque les seuls indices pouvant permettre de déterminer comment c'était fait.
Dans l'espoir d'arriver à reproduire cette apparence en restauration ou sur des pièces de remplacement, plutôt que l'immonde "poli-glace" façon m-d-b qui paraît si à la mode.

Je soulignerais que sur ce Chassepot, il me semble voir la trace du grattage autour de la hausse, pour enlever l'étain ayant débordé de la soudure.
Cela donne un exemple de ce qu'on peut tirer de ces petits indices : si on avait à refaire une telle soudure, il ne faudrait bien sûr pas laisser de bavure apparente, mais pas non plus s'obstiner à faire disparaître les rayures résultant de ce grattage.

Tous ces petits défauts donnent les bases d'un travail "d'archéologie expérimentale armurière", qui reste à faire...

Bonjour à tous 
Effectivement, le poli-glacé c'est pas terrible… ceci dit, j'ai dans ma collection, une ou deux pièces qui sans jamais avoir été retravaillées, en sont très proches, le polissage devait être très soigné en manufacture, mais j'ignore quel était le procédé employé.
Je n'avais pas remarqué la trace de grattage autour de la hausse, mais effectivement il est bien là.
Petite précision supplémentaire, les traces jaunâtres que l'on peu voir à divers endroits, sont un restant de graisse de vieille collection ; l'arme en était recouverte quand je l'ai eue, j'en ai laissé un peu pour le côté patine...

La veille graisse c'est bien pour la patine, mais pas forcément pour la conservation.
J'ai un beau Rolling-Block Grec (en fait gréco-égyptien), trouvé dans une vieille cache d'armes encore partiellement graissé. Et après nettoyage, les taches de graisse sont restées matérialisées par des auréoles, traces d'attaques chimiques...

Verchère a écrit:La veille graisse c'est bien pour la patine, mais pas forcément pour la conservation.

Bonjour 
Bien d'accord avec toi, mais cela faisait partie des habitudes des vieux collectionneurs…
J'ai rentré tout un lot de Chassepots, Gras et autres, tout était beurré de graisse depuis environ trente ans.
Visiblement la graisse devait être d'une certaine qualité, elle n'a pas laissé de taches sur les pièces que j'ai déjà nettoyées.

Le problème n'est pas de mettre de la graisse, c'est plutôt bien (quoique le bois n'aime pas trop que ça bave) ; mais il faut la remplacer de temps çà autres (tous les ans c'est trop, tous les 50 ans c'est peut-être pas assez, en tous cas il faut le faire avant ... qu'il ne soit trop tard).
Et "remplacer" ne veut pas dire re-graisser : il faut tout démonter et tout nettoyer à fond, comme pour une revue DIT.

Bonsoir à tous ..
merci Bill ta production est remarquable .

ET , pour le noble Verchère je produits deux Chassepots , fabriqués presque dans le même mois de la même année aux matricules régimentaires remarquables  et qui proviennent de la même origine , un bureau de Général , tout ce verbiage , juste pour apporter à Verchère quelques éléments d'analyse du polissage dont il détient les secrets mécaniques .
Merci  Verchère

3008nato a écrit:... apporter à Verchère quelques éléments d'analyse du polissage dont il détient les secrets mécaniques . ...

Justement non, je ne les détiens pas ; c'est pourquoi je les cherche avec un tel acharnement.

Car vous conviendrez bien que ces polissages d'époque n'ont strictement rien à voir avec les méfaits des "polisseurs fous" qui sévissent de nos jours. Ce n'est pas qu'une question de respect des formes : l'état de surface de ces objets inanimés est radicalement différent, et donc l'éclat et la couleur.
Le drill intensif, ça marque à vie...