Fusils berthier
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obaneck
Pâtre
Florian45
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Fusils berthier
Bonjour,
Je suis nouveau par ici et je n'y connais absolument rien en arme à feu mais j'ai eu la possibilité d'en acquérir une récemment.
En me renseignant un peu j'ai appris qu'il s'agissait d'un fusil berthier donc français mais voilà je n'en sais pas plus donc si certains pouvez m'éclairer un peu car sur internet on peux vite se perdre dans les infos et parfois certains sites ne disent pas la même chose entre eux.
En autre j'aimerai savoir si il est d'origine, est qu'il est en bon état, est ce qu'il est complet, pour qui dans l'armée était il destiné... etc
J'ai aussi une baïonnette que j'ai depuis bien plus longtemps encore et j'aimerai savoir si les 2 vont ensemble.
J'ai aussi entendu parler du terme "rebronzage" qui a l'air un peu péjoratif, j'aimerai connaître la déf et si c'est le cas ici
Bref comme je l'ai dit je n'y connais rien donc TOUTES les infos sont les biens venus
Je suis nouveau par ici et je n'y connais absolument rien en arme à feu mais j'ai eu la possibilité d'en acquérir une récemment.
En me renseignant un peu j'ai appris qu'il s'agissait d'un fusil berthier donc français mais voilà je n'en sais pas plus donc si certains pouvez m'éclairer un peu car sur internet on peux vite se perdre dans les infos et parfois certains sites ne disent pas la même chose entre eux.
En autre j'aimerai savoir si il est d'origine, est qu'il est en bon état, est ce qu'il est complet, pour qui dans l'armée était il destiné... etc
J'ai aussi une baïonnette que j'ai depuis bien plus longtemps encore et j'aimerai savoir si les 2 vont ensemble.
J'ai aussi entendu parler du terme "rebronzage" qui a l'air un peu péjoratif, j'aimerai connaître la déf et si c'est le cas ici
Bref comme je l'ai dit je n'y connais rien donc TOUTES les infos sont les biens venus
Florian45- Membre
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Age : 27
Date d'inscription : 30/06/2024
Re: Fusils berthier
Je laisserai les spécialistes des Berthier approfondir!
(y'en a ici, & des pas piqués!)
Juste que c'est pas un fusil, mais un mousqueton!
Cat.C = acquisition soumise à déclaration.
Pâtre- Pilier du forum
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Re: Fusils berthier
Bonjour, merci pour la précision et oui la déclaration a était faite bien entendu
Cordialement
Cordialement
Florian45- Membre
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Age : 27
Date d'inscription : 30/06/2024
Re: Fusils berthier
Bonjour Florian,
Rebronzer l’acier d’une arme fait partie de son entretien. Cela se fait une ou deux fois dans la vie de l’arme car ce n’est pas une opération anodine. Il faut démonter intégralement l’arme et en polir l’acier pour obtenir un état de surface le plus proche de la perfection, sans altérer les marquages ni les arêtes, sans déformer les surfaces. Le résultat sera à la hauteur des espérances seulement si toutes ces opérations sont pratiquées par un vrai connaisseur, notamment le polissage qui demande un doigté de brodeuse. On est donc très loin d’un coup de cirage…
Il est clair que tous les composants de l’arme ont le même âge et ont donc souffert les mêmes maux. Traduction : après le travail sur l’acier, il faut refaire le bois pour que l’arme ait un aspect cohérent. En n’oubliant pas que la cohérence doit s’accorder avec l’histoire de l’arme. Tout cela est très subtil…
Tu trouveras tous les avis possibles : depuis l’état jus de grenier jusqu’au neuf absolu en passant par tous les intermédiaires possibles. N’oublies cependant pas le fait que tu es le propriétaire de l’arme, non son dépositaire (sauf le cas d’armes réellement historiques ou très rares). Ainsi, les travaux que tu y auras effectués reflèteront l’attrait que cette arme avait pour toi. Une arme dégueulasse est la preuve du désintérêt total qu’en éprouve son propriétaire. Et certaines réparations malhabiles sont pathétiques mais sont la preuve évidente de la valeur que lui accordait son précédent propriétaire, ainsi :
Il en a fallu du temps pour faire ça ! L’ajustage de la pièce sur le fût brisé avec une scie, une lime, un bout de laiton, des clous… Ce rafistolage fait partie intégrante de l’histoire de cette arme ; ces cicatrices sont les brisques de cet ancien combattant. Et il en a des histoires à raconter, l’ancien…
Mais mon lyrisme m’éloigne de ton Berthier. Dans tous les cas, en voici un célèbre : c’est celui du Chasseur Alpin du Grand Ballon (Haut-Rhin).
Rebronzer l’acier d’une arme fait partie de son entretien. Cela se fait une ou deux fois dans la vie de l’arme car ce n’est pas une opération anodine. Il faut démonter intégralement l’arme et en polir l’acier pour obtenir un état de surface le plus proche de la perfection, sans altérer les marquages ni les arêtes, sans déformer les surfaces. Le résultat sera à la hauteur des espérances seulement si toutes ces opérations sont pratiquées par un vrai connaisseur, notamment le polissage qui demande un doigté de brodeuse. On est donc très loin d’un coup de cirage…
Il est clair que tous les composants de l’arme ont le même âge et ont donc souffert les mêmes maux. Traduction : après le travail sur l’acier, il faut refaire le bois pour que l’arme ait un aspect cohérent. En n’oubliant pas que la cohérence doit s’accorder avec l’histoire de l’arme. Tout cela est très subtil…
Tu trouveras tous les avis possibles : depuis l’état jus de grenier jusqu’au neuf absolu en passant par tous les intermédiaires possibles. N’oublies cependant pas le fait que tu es le propriétaire de l’arme, non son dépositaire (sauf le cas d’armes réellement historiques ou très rares). Ainsi, les travaux que tu y auras effectués reflèteront l’attrait que cette arme avait pour toi. Une arme dégueulasse est la preuve du désintérêt total qu’en éprouve son propriétaire. Et certaines réparations malhabiles sont pathétiques mais sont la preuve évidente de la valeur que lui accordait son précédent propriétaire, ainsi :
Il en a fallu du temps pour faire ça ! L’ajustage de la pièce sur le fût brisé avec une scie, une lime, un bout de laiton, des clous… Ce rafistolage fait partie intégrante de l’histoire de cette arme ; ces cicatrices sont les brisques de cet ancien combattant. Et il en a des histoires à raconter, l’ancien…
Mais mon lyrisme m’éloigne de ton Berthier. Dans tous les cas, en voici un célèbre : c’est celui du Chasseur Alpin du Grand Ballon (Haut-Rhin).
obaneck- Pilier du forum
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Localisation : Près de la Grande Bleue
Date d'inscription : 20/05/2021
Re: Fusils berthier
Merci pour cette définition très clair et pour ces jolis mots bien choisis
Florian45- Membre
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Age : 27
Date d'inscription : 30/06/2024
Re: Fusils berthier
Pour régler tout de suite la question de la bayonnette, oui c'est le bon modèle.
La douille (le petit tube coiffant le bout du canon) débordant vers l'arrière au dessus des plaquettes, indique une fabrication (ou une réparation) à partir de 1913. Pour les plaquettes ce n'est pas non plus le montage originel de 1892, mais il y eut tant de variantes que la datation est moins nette.
Les numéros devraient être identiques entre la bayonnette, le fourreau et l'arme ; ce n'est pas le cas, donc ces pièces ont été réunies hors du contexte militaire (vraisemblablement entre juin 40 et maintenant).
Ce "fusil" est un mousqueton modèle 1892, qui armait d'abord les artilleurs, puis les tringlots, puis ... beaucoup de monde ! Son premier engagement sérieux fut peut-être contre les mahdistes, à Fachoda en 1898 ; puis ce furent les tranchées de 14-18, pour presque toutes les troupes hors infanterie (qui utilisait le Lebel ou le 07-15, version longue de ce mousqueton).
Juste avant ou au début la guerre le mousqueton a subi quelques petites modifications, principalement pour l'adapter à la nouvelle munition à balle D (pas visibles sur ces photos, la hausse paraissant de toutes façons avoir été changée un peu plus tard).
Pendant la guerre il a été modifié pour une capacité de 5 coups (Mle M-16), le système de visée a changé, mais ça concerne surtout les armes fabriquées neuves quoique des pièces de nouveau modèle puissent avoir été utilisées en réparation.
Au sortir de la guerre, il était prévu de réviser et moderniser tous les anciens Mle 1892 à 3 coups, pour les transformer à 5 coups et leur apporter toutes les petites modifications, dont plusieurs ne sont d'ailleurs apparues que dans les années 20.
Ce programme n'a pas été systématiquement appliqué, donc on trouve des armes qui n'ont qu'une partie de ces modifications, et celle-ci en est peut-être un exemple.
Peut-être, parce-que la seule modification post-guerre qui saute aux yeux est le quillon rajouté sur l'embouchoir. Or cette pièce s'enlève à chaque démontage, n'est pas numérotée et est interchangeable ; depuis 1892 elles se promènent d'une arme à l'autre pendant les revues d'armes, et ça n'a pas cessé depuis...
La vis d'assemblage de culasse, à large tête, date aussi de la guerre (ou après), mais pas numérotée, alors...
La hausse à gros guidon carré pourrait soit dater d'une réparation pendant la guerre, soit de la modernisation des années 20 (auquel cas le guidon serait plus haut et marqué d'un A, ainsi que la planchette de hausse).
Le battant de bretelle, sous la crosse, est le montage d'origine ; il a donc échappé à la modification (barrette latérale encastrée dans la joue gauche), ainsi que la baguette (supprimée à la fin des années 20, sa rainure bouchée par une languette collée).
La raison de ces modifications incomplètes pourrait simplement être un oubli tout au fond d'un dépôt, l'affectation à une unité pour laquelle ces mises à jour n'étaient pas prioritaires, etc.
Si un N est poinçonné au dessus de la boîte de culasse et du canon, c'est que l'arme a refait surface juste avant la guerre de 40, et qu'on n'avait alors plus le temps ni l'envie (ou le budget) pour faire ce qui avait été omis. Ce N indique une légère retouche de chambre permettant d'utiliser au besoin les cartouches Mle 1932N conçues pour les mitrailleuses (mais ça secoue encore plus).
Car ce mousqueton reculait très brutalement. Il est dérivé de la carabine de cavalerie Mle 1890, dont au moment de son adoption le recul avait été jugé en limite du supportable (acceptable uniquement pour la cavalerie, qui à priori tirait très peu, et qui de toutes façons privilégiait la légèreté).
C'est pourquoi l'infanterie était dotée d'armes plus lourdes. On peut d'ailleurs estimer l'usage prévu de l'arme en comparant les dotations individuelles en munitions : infanterie 120 cartouches (active et réserve), territoriaux 112 cartouches, artilleurs 12 cartouches.
En résumé ... je n'arrive pas à bien lire la lettre précédant le n° mais ça ressemble à un B ; et B 63453 serait cohérent avec une fabrication à Châtellerault (MAC) début 1913, comme l'indique le canon. Peut-être le macaron de crosse en dirait-il plus, ainsi que le n° poinçonné sous le E arrière, sur le méplat sous le canon (n° du mois d'épreuve).
Les collègues n'ont pour l'instant relevé que 3 mousquetons "MAC 1913" (sur 6103 théoriquement fabriqués), les trois marqués de l'énigmatique "MD" (qui pourrait ici signifier "fabriqué avec la modification pour balle D") ; donc en voilà un quatrième...
L'arme semble globalement dans l'état de modification qu'elle aurait eu si on l'avait égarée au milieu des années 20.
Etat moyen +, mais inégal : certaines pièces semblent bien plus rongées, à se demander si elles vont avec (la baguette doit être numérotée comme l'arme, le chien n'est pas numéroté).
Pour en dire plus il faudrait tout voir, sous toutes les coutures, car ce modèle est particulièrement intéressant par la multiplicité des petites modifications successives, pas toujours toutes exécutées.
Intérêt de le rebronzer ?
A mon avis aucun, car si le re-bronzage est envisagé comme une "remise à neuf", cela suppose que l'arme ait un état de surface comme neuf, partout. Et bien que les corrosions soient localisées, un léger polissage ne suffirait pas à les faire disparaître et le "comme neuf" serait raté. En re-surfaçant plus profondément les cotes seraient altérées ; or elles étaient strictement tolérancées, donc encore raté pour le "comme neuf".
Si certaines parties blanchies "tirent le regard", un coup de bronzage à froid, sans aucun polissage mais simplement un dégraissage soigné, suffira à estomper leur éclat. Juste sur les parties blanchies, en débordant un peu autour mais en insistant de moins en moins de façon à ce que le raccord soit progressif avec le bronzage d'origine subsistant.
Si l'idée de rebronzer est uniquement pour améliorer la conservation, en stockage dans une habitation normale c'est tout à fait inutile, il suffit de huiler légèrement de temps à autres et d'éviter de manipuler avec des mains moites. De toutes façons le bronzage ne prémunit pas contre l'apparition de points de corrosion (condensation ou traces de sueur) et il faut huiler quand même.
Dans un local de stockage très défavorable, ni bronzage, ni huile, ni même graisse consistante ne suffisent ; mais un emballage étanche sous léger vide est parfait (arme préalablement légèrement huilée, et enveloppe étanche protégée des souris par une boîte en tôle).
La douille (le petit tube coiffant le bout du canon) débordant vers l'arrière au dessus des plaquettes, indique une fabrication (ou une réparation) à partir de 1913. Pour les plaquettes ce n'est pas non plus le montage originel de 1892, mais il y eut tant de variantes que la datation est moins nette.
Les numéros devraient être identiques entre la bayonnette, le fourreau et l'arme ; ce n'est pas le cas, donc ces pièces ont été réunies hors du contexte militaire (vraisemblablement entre juin 40 et maintenant).
Ce "fusil" est un mousqueton modèle 1892, qui armait d'abord les artilleurs, puis les tringlots, puis ... beaucoup de monde ! Son premier engagement sérieux fut peut-être contre les mahdistes, à Fachoda en 1898 ; puis ce furent les tranchées de 14-18, pour presque toutes les troupes hors infanterie (qui utilisait le Lebel ou le 07-15, version longue de ce mousqueton).
Juste avant ou au début la guerre le mousqueton a subi quelques petites modifications, principalement pour l'adapter à la nouvelle munition à balle D (pas visibles sur ces photos, la hausse paraissant de toutes façons avoir été changée un peu plus tard).
Pendant la guerre il a été modifié pour une capacité de 5 coups (Mle M-16), le système de visée a changé, mais ça concerne surtout les armes fabriquées neuves quoique des pièces de nouveau modèle puissent avoir été utilisées en réparation.
Au sortir de la guerre, il était prévu de réviser et moderniser tous les anciens Mle 1892 à 3 coups, pour les transformer à 5 coups et leur apporter toutes les petites modifications, dont plusieurs ne sont d'ailleurs apparues que dans les années 20.
Ce programme n'a pas été systématiquement appliqué, donc on trouve des armes qui n'ont qu'une partie de ces modifications, et celle-ci en est peut-être un exemple.
Peut-être, parce-que la seule modification post-guerre qui saute aux yeux est le quillon rajouté sur l'embouchoir. Or cette pièce s'enlève à chaque démontage, n'est pas numérotée et est interchangeable ; depuis 1892 elles se promènent d'une arme à l'autre pendant les revues d'armes, et ça n'a pas cessé depuis...
La vis d'assemblage de culasse, à large tête, date aussi de la guerre (ou après), mais pas numérotée, alors...
La hausse à gros guidon carré pourrait soit dater d'une réparation pendant la guerre, soit de la modernisation des années 20 (auquel cas le guidon serait plus haut et marqué d'un A, ainsi que la planchette de hausse).
Le battant de bretelle, sous la crosse, est le montage d'origine ; il a donc échappé à la modification (barrette latérale encastrée dans la joue gauche), ainsi que la baguette (supprimée à la fin des années 20, sa rainure bouchée par une languette collée).
La raison de ces modifications incomplètes pourrait simplement être un oubli tout au fond d'un dépôt, l'affectation à une unité pour laquelle ces mises à jour n'étaient pas prioritaires, etc.
Si un N est poinçonné au dessus de la boîte de culasse et du canon, c'est que l'arme a refait surface juste avant la guerre de 40, et qu'on n'avait alors plus le temps ni l'envie (ou le budget) pour faire ce qui avait été omis. Ce N indique une légère retouche de chambre permettant d'utiliser au besoin les cartouches Mle 1932N conçues pour les mitrailleuses (mais ça secoue encore plus).
Car ce mousqueton reculait très brutalement. Il est dérivé de la carabine de cavalerie Mle 1890, dont au moment de son adoption le recul avait été jugé en limite du supportable (acceptable uniquement pour la cavalerie, qui à priori tirait très peu, et qui de toutes façons privilégiait la légèreté).
C'est pourquoi l'infanterie était dotée d'armes plus lourdes. On peut d'ailleurs estimer l'usage prévu de l'arme en comparant les dotations individuelles en munitions : infanterie 120 cartouches (active et réserve), territoriaux 112 cartouches, artilleurs 12 cartouches.
En résumé ... je n'arrive pas à bien lire la lettre précédant le n° mais ça ressemble à un B ; et B 63453 serait cohérent avec une fabrication à Châtellerault (MAC) début 1913, comme l'indique le canon. Peut-être le macaron de crosse en dirait-il plus, ainsi que le n° poinçonné sous le E arrière, sur le méplat sous le canon (n° du mois d'épreuve).
Les collègues n'ont pour l'instant relevé que 3 mousquetons "MAC 1913" (sur 6103 théoriquement fabriqués), les trois marqués de l'énigmatique "MD" (qui pourrait ici signifier "fabriqué avec la modification pour balle D") ; donc en voilà un quatrième...
L'arme semble globalement dans l'état de modification qu'elle aurait eu si on l'avait égarée au milieu des années 20.
Etat moyen +, mais inégal : certaines pièces semblent bien plus rongées, à se demander si elles vont avec (la baguette doit être numérotée comme l'arme, le chien n'est pas numéroté).
Pour en dire plus il faudrait tout voir, sous toutes les coutures, car ce modèle est particulièrement intéressant par la multiplicité des petites modifications successives, pas toujours toutes exécutées.
Intérêt de le rebronzer ?
A mon avis aucun, car si le re-bronzage est envisagé comme une "remise à neuf", cela suppose que l'arme ait un état de surface comme neuf, partout. Et bien que les corrosions soient localisées, un léger polissage ne suffirait pas à les faire disparaître et le "comme neuf" serait raté. En re-surfaçant plus profondément les cotes seraient altérées ; or elles étaient strictement tolérancées, donc encore raté pour le "comme neuf".
Si certaines parties blanchies "tirent le regard", un coup de bronzage à froid, sans aucun polissage mais simplement un dégraissage soigné, suffira à estomper leur éclat. Juste sur les parties blanchies, en débordant un peu autour mais en insistant de moins en moins de façon à ce que le raccord soit progressif avec le bronzage d'origine subsistant.
Si l'idée de rebronzer est uniquement pour améliorer la conservation, en stockage dans une habitation normale c'est tout à fait inutile, il suffit de huiler légèrement de temps à autres et d'éviter de manipuler avec des mains moites. De toutes façons le bronzage ne prémunit pas contre l'apparition de points de corrosion (condensation ou traces de sueur) et il faut huiler quand même.
Dans un local de stockage très défavorable, ni bronzage, ni huile, ni même graisse consistante ne suffisent ; mais un emballage étanche sous léger vide est parfait (arme préalablement légèrement huilée, et enveloppe étanche protégée des souris par une boîte en tôle).
Petite collection de documents anciens et récents : http://p.lacour.malvaux.free.fr/Arquebuses.htm
Re: Fusils berthier
...moi j'adore quand un p'tit jeune présente un Berthier !
...en voilà un qui commence la collection par le bon bout !
Florian, ce qui est sûr c'est que tu es au meilleur endroit pour avoir des réponses à tes questions (...et même à celles que tu ne te poses pas !)
Alors oui, avant le tien, il n'y avait que 4 mousquetons datés de 1913 d'enregistrés dans nos tableaux: ce fut une année de petite production.
Ta responsabilité est donc grande car toutes les informations concernant les marquages et la configuration sont précieuses pour ce genre d'année de vaches maigres.
En théorie sur le flanc droit de la crosse, tu devrais trouver une estampille de réception qui était appliquée après le contrôle final de l'arme : on y trouve les lettres MA au centre (pour Manufacture d'Armes), le mois de réception à 12h, l'année de réception à 6h, l'initiale du directeur de la manufacture vers 8h, L'initiale de la manufacture vers 10h et l'initiale du contrôle principal vers 3h
Comme ici:
Ou là:
Dans le cas de ton mousqueton il y a un petit risque que la crosse ne soit pas celle d'origine car à l'emplacement du numéro de série j'ai un peu l'impression (sans certitude) que le bois est un peu creusé pour effacer un ancien numéro: pas de panique, c'était réglementaire et il arrivait que dans la longue des Berthier il faille remplacer la crosse.
Si toutefois le macaron de réception est toujours visible (ou tout du moins déchiffrable, même partiellement) il s'agit d'une information capitale susceptible de nous permettre de mieux cerner la production de cette année.
A défaut, il existe un autre marquage placé sous le canon qui permet de connaître le mois au cours duquel le canon a été éprouvé: on peut tabler que l'arme fut terminée entre 1 à 3 mois après cette épreuve:
...le nombre compris entre 1 et 12 est gravé sur le méplat juste sous les "E".
Bronzage/rebronzage: ton mousqueton ne semble pas avoir besoin de rebronzage.
En revanche, certaines pièces qui semble "sombres" sur tes photos ne doivent pas être bronzées.
Là encore, pas de panique: il peu s'agir d'une légère oxydation due à l'âge et/ou au contact avec la sueur.
La culasse doit "rester en blanc", un peu comme ici (même si là ça brille beaucoup trop !):
Pareil pour les renforts de crosse dont on a une
tête ci-dessus sur le col de cygne de la crosse.
La plaque de couche aussi doit être "en blanc":
Le battant de bretelle à pivot sous crosse aussi:
Bon, tout cela est un peu trop brillant, trop poli et il vaudrait mieux essayer de retrouver un blanc mat un peu comme ici:
Ah, j'oubliais: il faudrait aussi refaire la photo qui montre le côté gauche du tonnerre car les poinçons sont peu lisibles:
Et
Et pour terminer, vérifier si la baguette porte le même numéro que l'arme...
...en voilà un qui commence la collection par le bon bout !
Florian, ce qui est sûr c'est que tu es au meilleur endroit pour avoir des réponses à tes questions (...et même à celles que tu ne te poses pas !)
Alors oui, avant le tien, il n'y avait que 4 mousquetons datés de 1913 d'enregistrés dans nos tableaux: ce fut une année de petite production.
Ta responsabilité est donc grande car toutes les informations concernant les marquages et la configuration sont précieuses pour ce genre d'année de vaches maigres.
En théorie sur le flanc droit de la crosse, tu devrais trouver une estampille de réception qui était appliquée après le contrôle final de l'arme : on y trouve les lettres MA au centre (pour Manufacture d'Armes), le mois de réception à 12h, l'année de réception à 6h, l'initiale du directeur de la manufacture vers 8h, L'initiale de la manufacture vers 10h et l'initiale du contrôle principal vers 3h
Comme ici:
Ou là:
Dans le cas de ton mousqueton il y a un petit risque que la crosse ne soit pas celle d'origine car à l'emplacement du numéro de série j'ai un peu l'impression (sans certitude) que le bois est un peu creusé pour effacer un ancien numéro: pas de panique, c'était réglementaire et il arrivait que dans la longue des Berthier il faille remplacer la crosse.
Si toutefois le macaron de réception est toujours visible (ou tout du moins déchiffrable, même partiellement) il s'agit d'une information capitale susceptible de nous permettre de mieux cerner la production de cette année.
A défaut, il existe un autre marquage placé sous le canon qui permet de connaître le mois au cours duquel le canon a été éprouvé: on peut tabler que l'arme fut terminée entre 1 à 3 mois après cette épreuve:
...le nombre compris entre 1 et 12 est gravé sur le méplat juste sous les "E".
Bronzage/rebronzage: ton mousqueton ne semble pas avoir besoin de rebronzage.
En revanche, certaines pièces qui semble "sombres" sur tes photos ne doivent pas être bronzées.
Là encore, pas de panique: il peu s'agir d'une légère oxydation due à l'âge et/ou au contact avec la sueur.
La culasse doit "rester en blanc", un peu comme ici (même si là ça brille beaucoup trop !):
Pareil pour les renforts de crosse dont on a une
tête ci-dessus sur le col de cygne de la crosse.
La plaque de couche aussi doit être "en blanc":
Le battant de bretelle à pivot sous crosse aussi:
Bon, tout cela est un peu trop brillant, trop poli et il vaudrait mieux essayer de retrouver un blanc mat un peu comme ici:
Ah, j'oubliais: il faudrait aussi refaire la photo qui montre le côté gauche du tonnerre car les poinçons sont peu lisibles:
Et
Et pour terminer, vérifier si la baguette porte le même numéro que l'arme...
Dernière édition par FUEGO le Lun 1 Juil - 20:33, édité 1 fois
FUEGO- Pilier du forum
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Re: Fusils berthier
...ce ne serait pas plutôt le contraire ?obaneck a écrit: N’oublies cependant pas le fait que tu es le propriétaire de l’arme, non son dépositaire (sauf le cas d’armes réellement historiques ou très rares).
Ces objet ont vocation à nous survivre et à être transmis aux générations futures : nous en sommes donc dépositaires et très temporairement propriétaires.
Et dans ce cas il s'agit bien d'une arme historique et non pas d'un biniou en plastique comme il s'en fabrique de nos jours.
FUEGO- Pilier du forum
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Re: Fusils berthier
Hé bien ça, ça s’appelle se faire coucouner !
Pour l’ami Fuego, que je salue au passage : pleinement en accord avec toi pour les machins en plastique avec de l’inox à tous les étages. Ces trucs sont voués à la disparition dans une déchèterie quelconque.
Je pensais que mon texte n’impliquait pas vraiment la crosse peinte en rose et les parties métalliques rutilantes comme un pare-chocs (d’avant). Une restauration suppose un cortex en état de fonctionnement conventionnel et du goût. Le simple fait que Florian s’informe de ce qu’il a prouve son intérêt pour cette arme ; à partir de là, non, il ne le peindra certainement pas en rose. Et s’il trouve un gisement de Berthier oublié, il ne les soudera pas entre eux pour en faire un lustre.
Maintenant, il est certain qu’une restauration respectueuse ou un nettoyage approfondi est aussi la preuve que le propriétaire de l’arme tient à transmettre un patrimoine tout en se faisant plaisir. Il agit donc ainsi comme un dépositaire.
Pour l’ami Fuego, que je salue au passage : pleinement en accord avec toi pour les machins en plastique avec de l’inox à tous les étages. Ces trucs sont voués à la disparition dans une déchèterie quelconque.
Je pensais que mon texte n’impliquait pas vraiment la crosse peinte en rose et les parties métalliques rutilantes comme un pare-chocs (d’avant). Une restauration suppose un cortex en état de fonctionnement conventionnel et du goût. Le simple fait que Florian s’informe de ce qu’il a prouve son intérêt pour cette arme ; à partir de là, non, il ne le peindra certainement pas en rose. Et s’il trouve un gisement de Berthier oublié, il ne les soudera pas entre eux pour en faire un lustre.
Maintenant, il est certain qu’une restauration respectueuse ou un nettoyage approfondi est aussi la preuve que le propriétaire de l’arme tient à transmettre un patrimoine tout en se faisant plaisir. Il agit donc ainsi comme un dépositaire.
obaneck- Pilier du forum
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Re: Fusils berthier
Bon, tu auras compris que je te chambrais un peu !
...en toute amitié.
C'est vrai que c'est important que Florian ne fasse pas n'importe quoi en matière de restauration avec son mousqueton (...le même genre d'erreur que nous avons tous fait à un moment ou un autre)
...en toute amitié.
C'est vrai que c'est important que Florian ne fasse pas n'importe quoi en matière de restauration avec son mousqueton (...le même genre d'erreur que nous avons tous fait à un moment ou un autre)
FUEGO- Pilier du forum
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Re: Fusils berthier
La baguette ne porte pas de numéro de série, en plus de cela elle est assez abimé
Florian45- Membre
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Re: Fusils berthier
Pourriez vous me montrer à quoi ressemble un porte baïonnette en cuir pour ce modèle? J'aimerai compléter ma baillonette
Florian45- Membre
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Date d'inscription : 30/06/2024
Re: Fusils berthier
En quelle année ? Car celui des artilleurs en 1918 est bien différent de celui qu'ils avaient en 1893 (et qui était un ensemble indémontable, ceinturon + porte-bayonnette). Et il y eut peut-être des modèles intermédiaires (j'ai surtout creusé la question de celui en vigueur au moment de l'adoption du mousqueton).Florian45 a écrit:Pourriez vous me montrer à quoi ressemble un porte baïonnette en cuir pour ce modèle? J'aimerai compléter ma baillonette
Les tringlots, initialement ça devait ressembler à celui des artilleurs.
Les gendarmes, différent des artilleurs, assez voisin de celui des biffins, qui deviendra la disposition usuelle (certes, leur arme était une carabine de gendarmerie Mle 1890, mais ça revient au même).
Et les fantassins qui avaient un mousqueton 92, je ne sais pas ! En fait peu nombreux : en 1900, peut-être uniquement les conducteurs de mulets des chasseurs alpins... (le manuel ne dit que "conducteurs d'animaux", mais je suis certain qu'ils n'avaient alors pas de chiens de traîneau, et les boeufs n'ont tout de même pas le pied très sûr).
Les cavaliers, qui ont reçu des bayonnettes au début de la guerre de 14, je sais pas non plus (pour l'instant).
Durant la guerre toutes ces différences, spécificités d'Armes et traditions, se sont lissées et les modèles ont progressivement été unifiés.
Et si on veut réunir tous les détails de toutes les versions de tous les équipements, c'est un bien gros travail !
NB : les manufactures d'armes, qui dépendaient de l'Artillerie, fournissaient les armes : mousquetons, bayonnettes et fourreaux.
Les bretelles, porte-fourreaux et cartouchières sont des équipements, associés à l'uniforme, et relevant de l'Intendance : pas le même service, pas les mêmes lignes budgétaires. Selon les cas, une unité qui recevait des armes d'un type nouveau, pouvait en même temps recevoir les nouveaux équipements qui allaient avec, ou le budget pour les faire fabriquer directement, ou des directives pour modifier les anciens modèles en stock ... ou se débrouillaient avec ce qu'ils avaient.
PS : pour CE mousqueton, en admettant qu'il ait été immédiatement distribué, début 1914 ça aurait vraisemblablement été le "ceinturon à pendant" (ensemble indissociable) ; fin 1918 c'était le modèle qu'on voit partout...
Il n'est pas de mon ressort de rentrer dans les détails de l'équipement, y-en a d'autres qui s'y connaissent beaucoup mieux.
Petite collection de documents anciens et récents : http://p.lacour.malvaux.free.fr/Arquebuses.htm
Re: Fusils berthier
...il y a forcément un marquage sous le canon, mais c'est pour être exact "sous le tonnerre" (la partie en forme de cône sur laquelle il y a B (F) (L) , B 63453 et MAC 1913) : il faut donc séparer la crosse de la partie métallique pour pouvoir y accéder.
Comme de toutes façons il faut démonter ton arme car il y souvent des attaques de rouilles sur certaines parties cachées par le bois, c'est l'occasion de s'y mettre.
Encore une fois, pas de panique: un Berthier c'est facile à démonter et c'est aidé par les concepteurs.
- les vis à encoches n'ont pas besoin d'être dévissées pour un démontage simple.
- Un simple tournevis plat à lame de 6mm est suffisant et il n'y a que 3 vis à enlever pour séparer la crosse de l'action (4 si on retire la culasse du boîtier).
1) Reculer partiellement la culasse, enlever la vis qui maintient la tête mobile, faire pivoter la tête mobile avec les doigts de manière à ce qu'elle se désengage du corps de culasse (pour cela, il faut que le verrou gauche soit en face d'un évidement pratiqué dans le boîtier). La culasse peut dès lors être retirée du boîtier.
2) Dévisser la vis située à l'arrière du pontet puis la vis transversale située du côté arrière droit du boîtier et les retirer. L'ensemble pontet/élévateur/détente se retire en le pivotant sur un axe situé à l'avant de celui-ci.
3) L'enlèvement du pontet libère l'accès à la vis de queue de culasse qui solidarise la crosse avec l'action : la dévisser et l'enlever.
4) Presser le ressort avant et retirer l'embouchoir, presser le ressort de grenadière et retirer la grenadière.
La crosse et l'ensemble canon/boîtier peuvent à ce moment être séparés.
Remontage dans l'ordre inverse.
...fastoche
FUEGO- Pilier du forum
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Re: Fusils berthier
Ah j'oubliais: le B est le code du fournisseur d'acier du canon : Bedel Père et fils et Cie.
Le (F) dans le premier cercle est l'initiale du Lt. Colonel Marie, Lucien, Adolphe, Nicolas Franiatte qui fut directeur de MAC du 25 Septembre 1909 au 22 Avril 1914.
Le (L )dans dans le deuxième cercle est l'initiale du Contrôleur principal des armes à feu de la MAC, malheureusement inconnu pour cette époque.
Le (F) dans le premier cercle est l'initiale du Lt. Colonel Marie, Lucien, Adolphe, Nicolas Franiatte qui fut directeur de MAC du 25 Septembre 1909 au 22 Avril 1914.
Le (L )dans dans le deuxième cercle est l'initiale du Contrôleur principal des armes à feu de la MAC, malheureusement inconnu pour cette époque.
FUEGO- Pilier du forum
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Re: Fusils berthier
Pour le démontage, j'ajouterais 2 ou 3 trucs :
1) Inutile d'enlever complètement la vis de tête de culasse : il suffit de la dévisser jusqu'à ce que la tête de vis soit entièrement sortie de son chambrage. Ça évite de l'égarer.
Il est parfois difficile de faire tourner la tête de culasse pour la déboîter, d'autant qu'il n'y a pas beaucoup de prise. On peut s'aider en tournant à la main le manchon moleté à l'arrière de la culasse, ce qui entraîne le percuteur et après un peu de jeu la tête de culasse (tourner à la main, car la fente du manchon n'est qu'un indicateur de position, et n'a pas la profondeur suffisante sur un tournevis).
2) Pour dévisser et ôter (puis remettre) la vis transversale, avec l'autre main serrer le pontet contre la boîte de culasse, ce qui annule la tension donnée par le ressort de gâchette et rend la vis plus libre.
4) A faire partiellement avant le 3) : enlever complètement l'embouchoir, et libérer la grenadière en l'avançant seulement de quelques centimètres, jusqu'à ce qu'elle ait du jeu, puis la ramener légèrement en arrière, juste ce qu'il faut pour qu'elle tienne toute seule. Ceci au cas où le fût soit légèrement cintré, car alors le serrage des boucles provoque une tension sur la vis de queue de culasse et rend son dévissage plus dur. La grenadière doit tout de même rester à forcement très léger, au cas où par maladresse l'arme échappe des mains, pour éviter que la vis ne supporte alors tout le porte-à-faux.
Mais avant de démonter autre chose on doit d'abord s'assurer qu'elle n'est pas bloquée et qu'on pourra la tirer à la main ... sinon demander ici comment faire, c'était un problème courant et pas mal de crosses ont été esquintées en procédant trop brutalement.
Et comme dit plus haut, on ne touche pas aux vis nécessitant une clef à ergots : c'étaient des démontages réservés aux armuriers, à n'effectuer que pour procéder à des réparations. En collection il n'y a aucune raison de le faire, sauf si on voit poindre de la rouille au raccord ; idem pour la plaque de couche et le battant de bretelle (au cas où, vérifier que l'une des vis porte bien un coup de pointeau, en regard du même coup de pointeau sur la pièce ; dans le cas contraire, marquer la vis. Car elles ne sont interchangeables que neuves ; une fois mises en place les têtes étaient relimées pour faire disparaître toute aspérité).
L'artilleur qui aurait perçu ton mousqueton tout neuf début 1914, aurait mis la baïonnette sur ce ceinturon :
Photo issue du site de l'antiquaire Bertrand Malvaux
Baïonnette à gauche, cartouchière à droite, et une seconde cartouchière identique dans le dos (2 chargeurs, soit 6 cartouches, dans chacune).
Malheureusement la baïonnette n'y figure pas ; sur l'annonce suivante elle y est, mais attention c'est une copie ... erronée (une couture à l'envers, ce qui met la baïonnette à droite (ou la boucle dans le dos). A noter que cette bayo est d'avant 1913 (la douille plus courte que sur la tienne).
1) Inutile d'enlever complètement la vis de tête de culasse : il suffit de la dévisser jusqu'à ce que la tête de vis soit entièrement sortie de son chambrage. Ça évite de l'égarer.
Il est parfois difficile de faire tourner la tête de culasse pour la déboîter, d'autant qu'il n'y a pas beaucoup de prise. On peut s'aider en tournant à la main le manchon moleté à l'arrière de la culasse, ce qui entraîne le percuteur et après un peu de jeu la tête de culasse (tourner à la main, car la fente du manchon n'est qu'un indicateur de position, et n'a pas la profondeur suffisante sur un tournevis).
2) Pour dévisser et ôter (puis remettre) la vis transversale, avec l'autre main serrer le pontet contre la boîte de culasse, ce qui annule la tension donnée par le ressort de gâchette et rend la vis plus libre.
4) A faire partiellement avant le 3) : enlever complètement l'embouchoir, et libérer la grenadière en l'avançant seulement de quelques centimètres, jusqu'à ce qu'elle ait du jeu, puis la ramener légèrement en arrière, juste ce qu'il faut pour qu'elle tienne toute seule. Ceci au cas où le fût soit légèrement cintré, car alors le serrage des boucles provoque une tension sur la vis de queue de culasse et rend son dévissage plus dur. La grenadière doit tout de même rester à forcement très léger, au cas où par maladresse l'arme échappe des mains, pour éviter que la vis ne supporte alors tout le porte-à-faux.
Mais avant de démonter autre chose on doit d'abord s'assurer qu'elle n'est pas bloquée et qu'on pourra la tirer à la main ... sinon demander ici comment faire, c'était un problème courant et pas mal de crosses ont été esquintées en procédant trop brutalement.
Et comme dit plus haut, on ne touche pas aux vis nécessitant une clef à ergots : c'étaient des démontages réservés aux armuriers, à n'effectuer que pour procéder à des réparations. En collection il n'y a aucune raison de le faire, sauf si on voit poindre de la rouille au raccord ; idem pour la plaque de couche et le battant de bretelle (au cas où, vérifier que l'une des vis porte bien un coup de pointeau, en regard du même coup de pointeau sur la pièce ; dans le cas contraire, marquer la vis. Car elles ne sont interchangeables que neuves ; une fois mises en place les têtes étaient relimées pour faire disparaître toute aspérité).
L'artilleur qui aurait perçu ton mousqueton tout neuf début 1914, aurait mis la baïonnette sur ce ceinturon :
Photo issue du site de l'antiquaire Bertrand Malvaux
Baïonnette à gauche, cartouchière à droite, et une seconde cartouchière identique dans le dos (2 chargeurs, soit 6 cartouches, dans chacune).
Malheureusement la baïonnette n'y figure pas ; sur l'annonce suivante elle y est, mais attention c'est une copie ... erronée (une couture à l'envers, ce qui met la baïonnette à droite (ou la boucle dans le dos). A noter que cette bayo est d'avant 1913 (la douille plus courte que sur la tienne).
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fusil Berthier
Peut-être hors sujet , Souvenirs liés au Berthier :
Quand j'étais soldat - en 1954 ... - l'instruction se faisait avec l'US M1 mais pour
le tir c'était le mousqueton Berthier. Peut être pour épuiser les mun. de 14-18 !
Il était redouté pour son puissant recul et le soir en chambrée c'était expo et concours
d'épaules bleues ....
Quand j'étais soldat - en 1954 ... - l'instruction se faisait avec l'US M1 mais pour
le tir c'était le mousqueton Berthier. Peut être pour épuiser les mun. de 14-18 !
Il était redouté pour son puissant recul et le soir en chambrée c'était expo et concours
d'épaules bleues ....
picanto- Membre averti
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Localisation : gard
Date d'inscription : 07/12/2020
Re: Fusils berthier
Tu ne te souviens pas de la couleur des balles ?
On avait repris la fabrication des cartouches Mle 1932N (balles blanc-argenté au lieu de cuivre sombre pour les balles D).
Grâce à une poudre plus lente, les 32N tiraient la balle lourde de 15 grammes presque à la même vitesse que la balle D de 12.8 g, donc ça devait reculer encore plus !
On avait repris la fabrication des cartouches Mle 1932N (balles blanc-argenté au lieu de cuivre sombre pour les balles D).
Grâce à une poudre plus lente, les 32N tiraient la balle lourde de 15 grammes presque à la même vitesse que la balle D de 12.8 g, donc ça devait reculer encore plus !
Petite collection de documents anciens et récents : http://p.lacour.malvaux.free.fr/Arquebuses.htm
Re : Fusils Berthier
Mon cher Verchère
Non je ne me souviens pas . A l'époque j'étais peu observateur de ces choses là.
J'ajoute qu'on nous faisait tirer en position couchée, en appui sur les coudes !
Bonjour le confort ... Donc il ne me reste que les sensations ...
Non je ne me souviens pas . A l'époque j'étais peu observateur de ces choses là.
J'ajoute qu'on nous faisait tirer en position couchée, en appui sur les coudes !
Bonjour le confort ... Donc il ne me reste que les sensations ...
picanto- Membre averti
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Age : 91
Localisation : gard
Date d'inscription : 07/12/2020
Re: Fusils berthier
Pour les goussets de baïonnette, en plus de celui d'artilleur fixé à demeure sur le ceinturon présenté par Verchère, on trouve ceux-ci :
Celui originellement prévu pour la baïonnette 1874 Gras :
Celui prévu pour la baïonnette 1886 ''lebel". Pour que ça rentre, le cuir est réglementairement entaillé à l'arrière :
Comme on le voit, ces deux solutions sont surtout des adaptations, car non initialement prévues pour la baïonnette mdle 1892. A sa sortie, le mousqueton 1892 est uniquement destiné aux artilleurs qui ont donc un ceinturon avec gousset spécifique. Mais le faible encombrement du mousqueton par rapport au fusil d'infanterie "lebel" le fera rapidement distribuer à d'autres troupes : génie, mitrailleurs etc... Et là rien n'était prévu, d'où les réutilisations/adaptations de goussets prévus pour d'autres lames. Et visiblement ça ne posait pas plus de problème que ça, car il faudra attendre 1915 pour voir apparaitre un modèle spécifique, celui-ci :
destiné à la cavalerie, car celle-ci touche des mousquetons à la place de la carabine à partir de cette date. Hors, avec le mousqueton arrive aussi la baïonnette, qu'il n'y avait pas avant sur la carabine. Les régiments de cavalerie n'ayant jamais eu de baïonnettes avant 1915, il n'existe aucun ancien modèle dans les stocks à modifier, il a donc fallut en créer un nouveau.
Ce gousset modèle 1915 sera ensuite généralisé à toute l'armée après la guerre.
Il existe aussi un modèle spécifique à la gendarmerie :
d'abord destiné à recevoir la baïonnette mdle 1890 de gendarmerie, il recevront ensuite la baïonnette mdle 1892 quand elle sera en dotation dans la gendarmerie.
Et enfin, pour être complet, le baudrier en cuir rouge utilisé par les spahis :
PS : jusqu'en 1914, les goussets sont en cuir "retourne" (la face lisse à l'intérieur) noir, puis à partir de fin 1914/début 1915 la fasse lisse est à l’extérieur, et la couleur est laissée fauve/naturel. Sans compter les fabrications de guerre ersatz en toile, rivetés à la place des coutures etc...
Celui originellement prévu pour la baïonnette 1874 Gras :
Celui prévu pour la baïonnette 1886 ''lebel". Pour que ça rentre, le cuir est réglementairement entaillé à l'arrière :
Comme on le voit, ces deux solutions sont surtout des adaptations, car non initialement prévues pour la baïonnette mdle 1892. A sa sortie, le mousqueton 1892 est uniquement destiné aux artilleurs qui ont donc un ceinturon avec gousset spécifique. Mais le faible encombrement du mousqueton par rapport au fusil d'infanterie "lebel" le fera rapidement distribuer à d'autres troupes : génie, mitrailleurs etc... Et là rien n'était prévu, d'où les réutilisations/adaptations de goussets prévus pour d'autres lames. Et visiblement ça ne posait pas plus de problème que ça, car il faudra attendre 1915 pour voir apparaitre un modèle spécifique, celui-ci :
destiné à la cavalerie, car celle-ci touche des mousquetons à la place de la carabine à partir de cette date. Hors, avec le mousqueton arrive aussi la baïonnette, qu'il n'y avait pas avant sur la carabine. Les régiments de cavalerie n'ayant jamais eu de baïonnettes avant 1915, il n'existe aucun ancien modèle dans les stocks à modifier, il a donc fallut en créer un nouveau.
Ce gousset modèle 1915 sera ensuite généralisé à toute l'armée après la guerre.
Il existe aussi un modèle spécifique à la gendarmerie :
d'abord destiné à recevoir la baïonnette mdle 1890 de gendarmerie, il recevront ensuite la baïonnette mdle 1892 quand elle sera en dotation dans la gendarmerie.
Et enfin, pour être complet, le baudrier en cuir rouge utilisé par les spahis :
PS : jusqu'en 1914, les goussets sont en cuir "retourne" (la face lisse à l'intérieur) noir, puis à partir de fin 1914/début 1915 la fasse lisse est à l’extérieur, et la couleur est laissée fauve/naturel. Sans compter les fabrications de guerre ersatz en toile, rivetés à la place des coutures etc...
https://www.facebook.com/Les-mitrailleurs-107219878172756
Recherche tout accessoires pour FM chauchat et mitrailleuses hotchkiss 1914 / St Etienne 1907
Lestat- Pilier du forum
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Age : 37
Date d'inscription : 08/06/2010
Re: Fusils berthier
Merci à tous pour tous vos gentil retour, cela m'a bien aidé, je ne sais pas si je vais le démonter car j'ai peur de ne pas réussir à le remonter ou de l'abîmer mais en tous cas je vais faire en sorte de lui donner une place de choix dans ma collection.
C'est un plaisir de pouvoir parler à d'autre passionnée d'antiquité militaire. Je suis relativement jeune et c'est vrai que la plupart des gens de mon âge ne partage pas mes passions donc c'est simpas d'avoir pu échanger.
Merci !!
C'est un plaisir de pouvoir parler à d'autre passionnée d'antiquité militaire. Je suis relativement jeune et c'est vrai que la plupart des gens de mon âge ne partage pas mes passions donc c'est simpas d'avoir pu échanger.
Merci !!
Florian45- Membre
- Nombre de messages : 10
Age : 27
Date d'inscription : 30/06/2024
Re: Fusils berthier
Du coup lestat... Le modèle 1915 n'est pas vraiment anachronique par rapport à mon mousqueton ?
Si j'en équipe ma baïonnette et que je met celle ci sur mon mousqueton, cela reste il cohérent ?
Si j'en équipe ma baïonnette et que je met celle ci sur mon mousqueton, cela reste il cohérent ?
Florian45- Membre
- Nombre de messages : 10
Age : 27
Date d'inscription : 30/06/2024
Re: Fusils berthier
Tout dépend de qui a perçu ce mousqueton, de quand, et des types d'équipements que l'unité avait en stock à ce moment. Autrement dit, presque tout est possible (d'ailleurs, si c'était un vélocipédiste d'état-major d'artillerie, il n'avait même pas de baïonnette).
Le démontage / nettoyage / graissage est quasi-indispensable pour s'assurer de la bonne conservation future d'une arme ; tout au moins le démontage "corps de troupe", celui qui est décrit dans les manuels militaires, et que même un breton était théoriquement capable d'effectuer...
Le démontage / nettoyage / graissage est quasi-indispensable pour s'assurer de la bonne conservation future d'une arme ; tout au moins le démontage "corps de troupe", celui qui est décrit dans les manuels militaires, et que même un breton était théoriquement capable d'effectuer...
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