Suisse Martini , protagoniste du tir à 300 mètres aux Jeux olympiques de Paris de 1900

L'âge d'or du Martini : j'ai trouvé en ligne ces deux belles (et célèbre) photos des tireurs suisses avec leurs fusils Martini...



L'équipe nationale suisse de tir, dominante au 300 mètres et dans le moins dèfini, Staheli, Kellenberg et Roderer, Les deux aus extremitèes portent des Martini, tandise que Kellenberger a un Schmidt Rubin 1989

Une sacrée allure de sportifs d’élite 

mais maintenant vous avez un destin de présage écrit par ces champions suisses et par les Martini. 
Un an avant (1899) prix photo en 1899 aux championnats du monde de tir à Loosduinen en Hollande (je l'hai trouve sur  le forum "Extreme Precision").
 

 Et force est de constater que chacun de ces champions a son propre Martini.

Le SR 1889, aux Jeux Olympiques ?
Je sais qu'il est très précis, mais tout de même...
Plutôt une arme perso ? Ou pour démonstration de tir de vitesse ?

En tout cas, ils ne se croyaient pas obligés de s'affubler de tenues ridicules...

Et voilà l’équipe de Suisse en « route » pour les (sauf erreur) les championnats du monde de 1923…

photo très intéressante Baccardi ! et je pense que les tireurs suisses ont continué avec leurs Martini (aux côtés des Smith Rubin) au moins jusqu'au milieu des années trente lorsque le K31 a changé la donne ! Ce n'est pas un hasard si, même sur les photos souvenirs avancées du grand Stäheli, il a toujours son Martini (il devrait être au Musée de Berne, n'est-ce pas ?)

Fra78 a écrit:En tout cas, ils ne se croyaient pas obligés de s'affubler de tenues ridicules...

  Les précurseurs doivent se retourner dans leur tombe quand on voit toutes les "améliorations" qui ont été faites et pas vraiment dans l'esprit initial.....  

mufasa a écrit:... je pense que les tireurs suisses ont continué avec leurs Martini (aux côtés des Smith Rubin) au moins jusqu'au milieu des années trente lorsque le K31 a changé la donne ! ...

M'étonnerait qu'un fusil standard militaire, fut-ce un K31 (et surtout un SR89, avec sa crosse courte), soit au niveau d'une action Martini avec canon lourd et crosse orthopédique. Sauf épreuve particulière imposant le tir rapide ou l'utilisation d'armes réglementaires.

Verchère a écrit:

mufasa a écrit:... je pense que les tireurs suisses ont continué avec leurs Martini (aux côtés des Smith Rubin) au moins jusqu'au milieu des années trente lorsque le K31 a changé la donne ! ...

M'étonnerait qu'un fusil standard militaire, fut-ce un K31 (et surtout un SR89, avec sa crosse courte), soit au niveau d'une action Martini avec canon lourd et crosse orthopédique. Sauf épreuve particulière imposant le tir rapide ou l'utilisation d'armes réglementaires.

Je suis tout à fait d'accord sur la précision théorique supérieure des Martini, mais je ne connais pas la raison de leur disparition des lignes de tir après la fin des années 30 des compétitions de 300 mètres... c'est pourquoi je pensais à une plus grande confiance du tireur dans le Schmidt Rubin K31.... et de toute façon l'arme compte beaucoup mais l'attitude et l'harmonie avec l'arme sont tout aussi importantes: sur les photos ci-dessus on a encore Kellenberger aux JO de Paris en 1900 qui a réalisé un grand résultat avec son Schmidt Rubin 89

et une autre photo de Stäheli que je ne sais pas dater mais je pense au début du siècle dernier, le tout avec leur Martini...

mufasa a écrit:photo très intéressante Baccardi ! et je pense que les tireurs suisses ont continué avec leurs Martini (aux côtés des Smith Rubin) au moins jusqu'au milieu des années trente lorsque le K31 a changé la donne ! Ce n'est pas un hasard si, même sur les photos souvenirs avancées du grand Stäheli, il a toujours son Martini (il devrait être au Musée de Berne, n'est-ce pas ?)

Oui, en tout cas, la dernière fois que je suis allé au musée, on l’y voyait 

en effet Baccardi, la seule chose que j'ai trouvée sur la carabine Martini est votre post très intéressant sur la Martini Hartmann ci-dessus.... une carabine construite ou assemblée par Rud Elmer, St. Gallen avec un canon marqué G. Widmer, St Gallen, j'imagine en 7,5x53,
5

De la part du général Guy François, qui apporte des précisions et élargit un peu le sujet :

<< ... Évoquons donc nos français dans cette épreuve, catégorie 19, du gigantesque concours de Satory, une de celles qui a compté pour les J.O de 1900.
J'ai utilisé deux publications officielles :
- le règlement du Concours international de tir qui est assez précis et donne le schéma des cibles utilisées,
- le livre détaillant les classements des "Champions et Lauréats" de tous les concours nationaux et internationaux, il y a 392 pages exposant des milliers de noms et de résultats !

Le Match entre nations, catégorie 19, armes libres à 300 mètres prescrit notamment :
- chaque délégué tirera 120 balles (40 debout, 40 à genou, 40 couché),
- tir exécuté sur cible blanche de 1 mètre de diamètre, avec visuel noir de 0,60 m, cible divisée en 10 zones comptant de 10 à 1 point.

Je joins les résultats globaux, le schéma de la cible à 300 mètres et la présentation du meilleur tireur français de cette épreuve, l'adjudant Achille Paroche du 41^e Régiment d'Infanterie qui a réalisé le meilleur score du concours avec 332/400 en tir couché.
L'arme utilisée est un Lebel avec organes de visée concours... "Cocorico" !
A noter la référence au capitaine Moreaux, du 10^e Régiment d'Artillerie, la plus grande figure du tir militaire de l'époque, classé 1^er dans plusieurs disciplines du concours de Satory (Lebel, pistolet, "Roi du Tir", etc...). Un homme qui passait ses permissions à créer des sociétés de tir un peu partout en France... >>








La cible apporte une information complétant utilement les scores.
À noter que pour 300 mètres les zones font 5 cm (contre 4 cm pour la C200).

très intéressant Verchère... et à cette époque, avec les premiers fusils modernes qui venaient d'être adoptés, c'était vraiment, au-delà de la valeur des tireurs, toute une expérience... le 8 mm lebel, contre le 7,5 mm suisse.... Je me souviens avoir lisez que lors du concours de Rome de 1902, les tireurs suisses furent impressionnés par la précision et la régularité du 6,5 mm italien, peu adapté à la guerre mais vraiment à l'aise dans les stands de tir comme tous les 6,5 mm....

Merci Verchère 

On appelle ici cette cible la A5, la seule admise à 300m pour nos concours…

J'ai posé la question des armes utilisées, mais rien ne semble précisé. On peut toutefois penser que "arme nationale" c'est l'arme réglementaire du pays, et "arme libre" c'est ... arme libre.

Tout au plus Guy François sait-il (pour l'avoir en photo) << que Dessirier, 3e au concours de Satory à 200 mètres, avait un Lebel "perso" avec éléments de visée concours.
Le nombre de tireurs a été considérable à Satory, rien que pour les "classés" on trouve 2.318 participants au 200 mètres (armes nationales ou libres) et 300 pour le 300 mètres...et il y a des centaines d'autres tireurs non classés !

Les cartouches mises en vente sur place permettent de se faire une idée des matériels employés :
>>


Vous aurez remarqué qu'en 1900, dans un document tout de même relativement officiel, le fusil Mle 86-93 est appelé "Lebel" et on utilise éventuellement le mot "balle" pour "cartouche". On est tout de même surpris de ne voir que des calibres français et suisses...

toujours au sujet des matchs de tir du début des années 1900 et les fusils "Martini stutzer"  Schutzer", une histoire que je ne connaissais pas... les tireurs américains de la fin des années 1920, fidèles à leur 30-06 mais demandant de monter des canons Springfield (si j'ai bien lu ) sur certaines "actions" Martini et crosses en bois directement importées du Suisse Hammerli...

https://www.rockislandauction.com/detail/89/3322/us-haemmerli-martini-model-1928-international-match-rifle