une carabine de match suisse système MARTINI de J. HARTMANN cal.7.5x55
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TIR et COLLECTION Armes Règlementaires :: Armes Non Règlementaires :: Armes présentant un intérêt historique
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une carabine de match suisse système MARTINI de J. HARTMANN cal.7.5x55
« …/… Objets inanimés, avez-vous donc une âme ? »…/…
Clairement, je dirais que oui !
Je vous propose que nous nous penchions collégialement sur une arme qui, si elle n’est pas réglementaire, n’en relève pas moins très hautement du tir et de la collection.
Pas réglementaire, certes, mais néanmoins chambrée dans un des meilleurs calibre réglementaire qui soit, le 7.5x55 suisse.
De plus, pour les inconditionnels winchesteriens du forum, le système que nous allons étudier n’est pas si éloigné de leur « chéries » que ça !
Je dis bien collégialement car l’arme, objet de ce post, est suisse et je propose que nous alimentions ce sujet de façon participative, le forum étant international et notamment bien ancré dans la Confédération.
Par les grâces du forum cette arme se retrouve actuellement dans mes mains.
C'est en fait une carabine HARTMANN & TCAR !
Cette arme n'est pas à moi! Les liens du forum tissés sur la confiance et l'amitié font qu'elle a atterri ici pour une toilette un peu poussée et plus si affinité.
Je me propose de vous en dévoiler tous les charmes intimes et une partie de l’histoire du tir sportif qu’elle représente.
Je vous propose surtout d’alimenter aussi vous-mêmes ce sujet de vos connaissances qui pour beaucoup d’entre vous dépassent largement les miennes.
Chef-d’œuvre d’armurerie, elle concentre tout le savoir de l’époque. Dérivée du système MARTINI, elle se voit greffer sur cette base des instruments d’horlogerie comme système de détente, une canonnerie HAMMERLI digne des rêves les plus fous, un système de visée par dioptre et tunnel de précision et de fabrication ultime et une mise en bois extraordinaire ainsi qu’une plaque de couche réglable pionnière pour l’époque.
Tout d’abord, à quelle discipline était destiné ce bijou ?
Et bien une discipline aujourd’hui quasiment disparue mais qui avait sa place aux jeux olympiques et aux championnats du monde, le 300 mètres carabines 3 positions (debout, à genou, couché ; 40 cartouches par « passe »). Rien que ça !
La discipline apparut aux championnats du monde dès 1897 et fut olympique de 1900 à 1972.
Aujourd'hui, on parle ISSF 300 mètres carabine.
http://www.fftir.org/images/documents/carabine2014_a4_diffusion_a.pdf
Un des intérêts de cette arme, parmi tant d’autre, est qu’elle a une histoire et tout particulièrement une signature : Josias HARTMANN Lausanne. (1893-1982)
Cet homme était un fameux armurier local qui, dès 1923, fut autorisé à travailler sur des armes militaires.
Il est (était) surtout connu en Suisse et ailleurs comme multi-champion du monde (1925, 1927,1929) de la fameuse discipline du 300 mètres trois positions !
Rien ne dit s'il remporta un de ces titres avec cette arme mais une chose est certaine, elle est sortie de son atelier.
La voici donc :
Boitier MARTINI signé J. HARTMANN
Canon lourd HAMMERLI éprouvé « 11 » pour la GP11 – 7.5x55 suisse
Plaque de couche réglable HAMMERLI
Double détente.
Crosse à joue et repose pouce
Dioptre : J. HARTMANN marque déposée.
Poids 8.3 kg
longueur du canon: 72cmlongueur hors tout : 132cm ( ) à creux de crosse: 119cm
Voici donc les préliminaires…
Essayons, avant d’aller plus loin, de nous plonger dans l’histoire de l’armurerie et de la compétition.
+++
Je crois pouvoir dire, sans trop me mouiller, que nos braves amis suisses ainsi que leurs voisins germaniques ont toujours adoré l’armurerie fine et la précision en matière de tir.
Pour le reste, il sont très fort également !
On leur doit les fameuses carabines JAEGER (JAGER) qui étaient à leur époque l’aboutissement de ce qui se faisait de mieux en termes d’armurerie et de précision.
Déjà le canon lourd hyper sophistiqué, une double détente, la crosse « anatomique », etc.
Conçues pour la chasse des grosses bêtes locales, elles équipèrent rapidement des corps réglementaires ainsi que des corps mercenaires qui vendirent aux plus offrants leurs services jusqu’à la guerre d’Indépendance des Etats Unis. Il faut dire qu’elles étaient extraordinairement précises pour l’époque ; sans doute la première arme à feu de « tireur d’élite ». Napoléon lui-même y laissa un bout de sa botte et de son pied à la bataille de RATISBONNE.
De nombreuses armes réglementaires et civiles furent copiées sur ces petits bijoux en simplifiant un peu les choses tout de même.
Il n’est pas étonnant que ces mêmes suisses et allemands continuèrent à cultiver cette tradition de précision, d’excellence armurière et de beauté à travers les âges.
L’apparition des cartouches métalliques, puis de la poudre sans fumée et d’actions dignes de ce nom les firent « gamberger » grandement.
Le système MARTINI (adopté notamment par les anglais réglementairement) attira leur attention. Solide (très), simple, rigide, une mise à feu rapide (courte course du percuteur). Tout ce qu’il faut !
Je passe volontairement l’épisode des systèmes MARTINI utilisant des calibres (gros !!) à poudre noire pour arriver aux évolutions finales de cartouches chargées à la poudre sans fumée.
Et nos amis se « tirent la bourre » comme on dit vulgairement aujourd’hui dès la fin XIXème, début du XXème siècle.
Des suisses en 1899 (vraisemblablement avec des armes chambrées en GP90)
Et nos amis allemands également avec un calibre aujourd’hui disparu mais au combien mythique à l’époque, le 8.15x46R en 1903.
Et on commence à faire du rechargement…..
Et ça marche plutôt pas mal !!!
Oui ! 300 mètres ! Les trois petits jeunes du dessus !
Il n’y a pas que du système MARTINI pur, mais en règle générale le bloc tombant est à la mode. Et on fabrique du beau, du très très beau !
Nous allons donc en rester là pour l'instant, laisser passer un peu les Fêtes avant de passer aux choses sérieuses.
Profitez en tous pour me corriger, apporter votre pierre à l'édifice.
Amis helvètes sortez vos grimoires, les vielles revues, consultez les anciens de vos clubs... Faites parler cette carabine.
Tâchons également de trouver un joli portrait de ce bon Josias HARTMANN. Pour l'occasion et par respect, j'ai mis un de ses amis et équipiers de championnats, M. ZIMMERMANN, autre ténor des pas de tir comme avatar.
Dernière édition par fcrozet le Mar 06 Jan 2015, 15:27, édité 1 fois
Quod erat demonstrandum
fcrozet- Pilier du forum
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Re: une carabine de match suisse système MARTINI de J. HARTMANN cal.7.5x55
Wunderbar !
On en redemande !
On en redemande !
Non nobis Domine, non nobis, sed Nomini Tuo da Gloriam.
http://winchester-lsg.forumotion.com/
http://prehistoire-xixeme.forumactif.org/
CLOSDELIF- Pilier du forum
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Re: une carabine de match suisse système MARTINI de J. HARTMANN cal.7.5x55
fcrozet a écrit:« …/… Objets inanimés, avez-vous donc une âme ? »…/…Clairement, je dirais que oui !Nous allons donc en rester là pour l'instant, laisser passer un peu les Fêtes avant de passer aux choses sérieuses.
On frise l'indigestion de magnifique arme!
Digérons un peu avant d'en reprendre!
Plus sérieusement, beauté étourdissante!
Certain que cette arme est d'une précision époustouflante.
Heureux est son propriétaire.
Pâtre- Pilier du forum
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Re: une carabine de match suisse système MARTINI de J. HARTMANN cal.7.5x55
En 1934 eut lieu à Fribourg (CH) un tir fédéral, grosse bastringue réunissant des milliers de tireurs pour une grande fête et compétition de tir. Le prochain aura d'ailleurs lieu en 2015 en Valais.
A l'occasion de celui de 1934, de nombreuses publications ont été réalisées. L'une d'elle s'est appelée "Le tir en Suisse" retrace rapidement l'histoire du tir en Suisse.
On y trouve quelques pages écrites par Hartmann sous le titre "Souvenir d'un matcheur" et que je vous retranscris:
"Né dans le petit village de Says, mon lieu d'origine, sur le "Hochwang" dans les montagnes des Grisons, je suis de tout mon coeur et resterai toujours un enfant de cet incomparable pays si riche en beautés, pays aux montagnes sublimes, aux sommets éclatants de lumière, aux sites pitoresques et variés, où les villages tapis dans les vallées alternent avec les vieux châteaux perchés ici et là, évoquant les époques d'un passé romanesque, disparu pour toujours. J'aime ce beau pays et son histoire, j'aime ses habitants d'un caractère un peu spécial, rudes et francs, libres et fiers.
C'est donc dans ce pays unique que j'ai passé ma première jeunesse, fréquentant d'abord l'école de mon village et ensuite l'école cantonale de Coire. Je ne puis décrire ici les souvenirs d'enfance que j'ai emportés de ces merveilleux temps passés; il y en aurait trop, je n'en finirais plus. Mieux vaut donc ne pas commencer.
De bonne heure déjà deux passions germèrent dans mon coeur. C'étaient la passion pour les armes à feu et la passion pour la chasse aux chamois. Pour les armes, l'exemple me fut donné par mon père qui les collectionnait avec ardeur et possédait pour son seul plaisir un véritable arsenal et un grand stock de munitions. Il était vétéran de 1871 et avait participé à l'occupation des frontières comme Chasseur de gauche. A 7 ans, je maniais le Peabody et le Vetterli aussi bien qu'une recrue sortant de l'école; une année plus tard, je commençais à tirer avec ces armes et depuis ce moment, la passion du tir me posséda de plus en plus.
A l'âge de 15 ans, je lus pour la première fois le roman "Le Roi de la Bernina". Ce roman, célèbre pendant une période assez longue, dédié au plus grand chasseur de chamois de tous les temps, fit sur mon âme d'adolescent une impression irrésistible. Je n'avais plus qu'un rêve: devenir semblable à ce grand, à cet unique chasseur qu'était Markus Baltram, si merveilleusement dépeint et caractérisé par l'auteur. La belle figure de ce rude enfant de l'Engadine me poursivait continuellement. Je puis dire que jour et nuit elle demeurait incrustée dans mon âme. Le seul désir que j'avais était de lui ressembler un jour en tout et pour tout. Cette pensée m'avait saisi au plus profond de mon être et il n'était pas en mon pouvoir de m'en défaire. Un pèlerinage au point de départ de ses exploits, Pontresina, village blotti au pied de la majestueuse Bernina, ne fit qu'augmenter ma passion pour mon héros. C'est avec un sentiment de respectueuse admiration que je contemplai sa vieille demeure. Je le vis en imagination parmi ses armes et ses trophées. Je le vis dans son atelier d'armurier monter les carabines de son invention, artisan réfléchi, rude et mystérieux, grand coeur sous une écorce de vieux chêne, dur, mais splendide comme la montagne qu'il aimait et qui l'aimait. Que dire de plus ? J'étais devenu exclave de mon rêve: Markus Baltram m'avait jeté un sort.
Malgré cela, je devais me rendre à l'évidence: rêve et réalité étaient deux notions divergentes. Etre chasseur de chamois pour le seul plaisir n'était pas réalisable. Il me fallait donc choisir une existence qui, par la suite, me permettrait de me rapprocher le plus possible de mon idole, au moins d'une certaine façon, car vivre la vie au complet à l'image de Baltram était impossible. La vie avait trop changé depuis son époque.
Après l'achèvement de mes écoles, je choisis le métier d'armurier, que je pratique aujourd'hui encore avec goût et plaisir, puisqu'il correspond avec ma passion pour les armes et pour le tir.
Ma carrière de tireur a commencé en même temps que mon apprentissage d'armurier. Huit jours après je gagnais ma première couronne. Avant mon entrée à l'Ecole de recrues, j'ai maintes fois obtenu la maîtrise aux tirs cantonaux. A mon grand regret, je n'ai pas eu, à ce moment-là, l'occasion d'acquérir la maîtrise fédérale, car, on s'en souvient, le Tir fédéral qui aurait dû avoir lieu à Lausanne en 1913 fut renvoyé. Dans les maîtrises cantonales je me classai dès le début parmi les grands fusils, de sorte qu'à ce moment, j'aurais été qualifié pour participer aux matchs internationaux si la guerre n'était pas survenue.
Dès que les matchs internationaux reprirent, je fis partie de l'équipe. En 1921 à Lyon, en 1922 à Milan, en 1924 à Reims, en 1925 à St-Gall, en 1927 à Rome, en 1928 à Loosduinen, en 1929 à Stockholm, en 1930 à Anvers et en 1933 à Grenade.
L'historique de ces matchs et leur résultats sont visibles dans un autre article de cette revue. Je signalerai seulement que, malgré mes résultats aux tirs d'entraînement, je fus sous toutes sortes de prétextes émiminé du match de 1931; il y avait un préféré du chef d'équipe de l'époque, qui devait emporter le championnat du monde, et pour cela mon concours était gênant. En me reprochant toutes sortes de futilités et en me traitant de tout au monde, on ne me permit pas de participer au match, bien que mes résultats aient toujours dépassé ceux de mes collègues. Et pourtant, j'avais obtenu les records du monde en 1925 avec 1109 pts à St-Gall et en 1929 avec 1114 pts à Stockholm. Je pourrais signaler encore bien d'autres injustices dont j'ai eu à souffrir, créés par la partialité du dit chef d'équipe, qui en mettant l'intérêt de la cause au second plan, cherchait à me handicaper sitôt que l'occasion se présentait.
Malgré ces pénibles souvenirs, mon ardeur pour le beau sport du tir, ni l'amour pour ma chère patrie n'ont subi de baisse. (...)"
Josias Hartmann
A l'occasion de celui de 1934, de nombreuses publications ont été réalisées. L'une d'elle s'est appelée "Le tir en Suisse" retrace rapidement l'histoire du tir en Suisse.
On y trouve quelques pages écrites par Hartmann sous le titre "Souvenir d'un matcheur" et que je vous retranscris:
"Né dans le petit village de Says, mon lieu d'origine, sur le "Hochwang" dans les montagnes des Grisons, je suis de tout mon coeur et resterai toujours un enfant de cet incomparable pays si riche en beautés, pays aux montagnes sublimes, aux sommets éclatants de lumière, aux sites pitoresques et variés, où les villages tapis dans les vallées alternent avec les vieux châteaux perchés ici et là, évoquant les époques d'un passé romanesque, disparu pour toujours. J'aime ce beau pays et son histoire, j'aime ses habitants d'un caractère un peu spécial, rudes et francs, libres et fiers.
C'est donc dans ce pays unique que j'ai passé ma première jeunesse, fréquentant d'abord l'école de mon village et ensuite l'école cantonale de Coire. Je ne puis décrire ici les souvenirs d'enfance que j'ai emportés de ces merveilleux temps passés; il y en aurait trop, je n'en finirais plus. Mieux vaut donc ne pas commencer.
De bonne heure déjà deux passions germèrent dans mon coeur. C'étaient la passion pour les armes à feu et la passion pour la chasse aux chamois. Pour les armes, l'exemple me fut donné par mon père qui les collectionnait avec ardeur et possédait pour son seul plaisir un véritable arsenal et un grand stock de munitions. Il était vétéran de 1871 et avait participé à l'occupation des frontières comme Chasseur de gauche. A 7 ans, je maniais le Peabody et le Vetterli aussi bien qu'une recrue sortant de l'école; une année plus tard, je commençais à tirer avec ces armes et depuis ce moment, la passion du tir me posséda de plus en plus.
A l'âge de 15 ans, je lus pour la première fois le roman "Le Roi de la Bernina". Ce roman, célèbre pendant une période assez longue, dédié au plus grand chasseur de chamois de tous les temps, fit sur mon âme d'adolescent une impression irrésistible. Je n'avais plus qu'un rêve: devenir semblable à ce grand, à cet unique chasseur qu'était Markus Baltram, si merveilleusement dépeint et caractérisé par l'auteur. La belle figure de ce rude enfant de l'Engadine me poursivait continuellement. Je puis dire que jour et nuit elle demeurait incrustée dans mon âme. Le seul désir que j'avais était de lui ressembler un jour en tout et pour tout. Cette pensée m'avait saisi au plus profond de mon être et il n'était pas en mon pouvoir de m'en défaire. Un pèlerinage au point de départ de ses exploits, Pontresina, village blotti au pied de la majestueuse Bernina, ne fit qu'augmenter ma passion pour mon héros. C'est avec un sentiment de respectueuse admiration que je contemplai sa vieille demeure. Je le vis en imagination parmi ses armes et ses trophées. Je le vis dans son atelier d'armurier monter les carabines de son invention, artisan réfléchi, rude et mystérieux, grand coeur sous une écorce de vieux chêne, dur, mais splendide comme la montagne qu'il aimait et qui l'aimait. Que dire de plus ? J'étais devenu exclave de mon rêve: Markus Baltram m'avait jeté un sort.
Malgré cela, je devais me rendre à l'évidence: rêve et réalité étaient deux notions divergentes. Etre chasseur de chamois pour le seul plaisir n'était pas réalisable. Il me fallait donc choisir une existence qui, par la suite, me permettrait de me rapprocher le plus possible de mon idole, au moins d'une certaine façon, car vivre la vie au complet à l'image de Baltram était impossible. La vie avait trop changé depuis son époque.
Après l'achèvement de mes écoles, je choisis le métier d'armurier, que je pratique aujourd'hui encore avec goût et plaisir, puisqu'il correspond avec ma passion pour les armes et pour le tir.
Ma carrière de tireur a commencé en même temps que mon apprentissage d'armurier. Huit jours après je gagnais ma première couronne. Avant mon entrée à l'Ecole de recrues, j'ai maintes fois obtenu la maîtrise aux tirs cantonaux. A mon grand regret, je n'ai pas eu, à ce moment-là, l'occasion d'acquérir la maîtrise fédérale, car, on s'en souvient, le Tir fédéral qui aurait dû avoir lieu à Lausanne en 1913 fut renvoyé. Dans les maîtrises cantonales je me classai dès le début parmi les grands fusils, de sorte qu'à ce moment, j'aurais été qualifié pour participer aux matchs internationaux si la guerre n'était pas survenue.
Dès que les matchs internationaux reprirent, je fis partie de l'équipe. En 1921 à Lyon, en 1922 à Milan, en 1924 à Reims, en 1925 à St-Gall, en 1927 à Rome, en 1928 à Loosduinen, en 1929 à Stockholm, en 1930 à Anvers et en 1933 à Grenade.
L'historique de ces matchs et leur résultats sont visibles dans un autre article de cette revue. Je signalerai seulement que, malgré mes résultats aux tirs d'entraînement, je fus sous toutes sortes de prétextes émiminé du match de 1931; il y avait un préféré du chef d'équipe de l'époque, qui devait emporter le championnat du monde, et pour cela mon concours était gênant. En me reprochant toutes sortes de futilités et en me traitant de tout au monde, on ne me permit pas de participer au match, bien que mes résultats aient toujours dépassé ceux de mes collègues. Et pourtant, j'avais obtenu les records du monde en 1925 avec 1109 pts à St-Gall et en 1929 avec 1114 pts à Stockholm. Je pourrais signaler encore bien d'autres injustices dont j'ai eu à souffrir, créés par la partialité du dit chef d'équipe, qui en mettant l'intérêt de la cause au second plan, cherchait à me handicaper sitôt que l'occasion se présentait.
Malgré ces pénibles souvenirs, mon ardeur pour le beau sport du tir, ni l'amour pour ma chère patrie n'ont subi de baisse. (...)"
Josias Hartmann
"Laudamus veteres sed nostris utimur annis "
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Re: une carabine de match suisse système MARTINI de J. HARTMANN cal.7.5x55
Et puisqu'on a mentionné ci-dessus un autre très grand tireur suisse littéralement idolâtré, Konrad Staehli, voici quelques clichés pris à son sujet, cet aprè-midi au musée suisse des tireurs, à Berne.
Sa statue de cire, rien de moins
Sa statue de cire, rien de moins
"Laudamus veteres sed nostris utimur annis "
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Re: une carabine de match suisse système MARTINI de J. HARTMANN cal.7.5x55
Voici d'ailleurs le palmarès des matchs internationaux de leur création en 1897 jusqu'à 1933, puisque ce palmarès est tiré de petit livre cité ci-dessus et édité en 1934.
Vous noterez 4 victoires consécutives de Nordamerika entre 1921 et 1924, et savez-vous pourquoi ?? Parce que les ricains "trichaient". Ils avaient découvert qu'en tenant l'arme avec une sangle qui passait autour du bras, ça tirait mieux. Les européens refusaient cette modernisation mais ne parvenaient pas à la faire interdire réglementairement. Résultat, les européens (les suisses quoi...) ont dû céder "leur" première place pendant ces 4 ans.
Il y avait un autre secret bien gardé aux victoires suisses. La munition, spécialement préparée pour les matchs internationaux. De la GP11 bien sûr, mais "encore meilleure"
Vous noterez 4 victoires consécutives de Nordamerika entre 1921 et 1924, et savez-vous pourquoi ?? Parce que les ricains "trichaient". Ils avaient découvert qu'en tenant l'arme avec une sangle qui passait autour du bras, ça tirait mieux. Les européens refusaient cette modernisation mais ne parvenaient pas à la faire interdire réglementairement. Résultat, les européens (les suisses quoi...) ont dû céder "leur" première place pendant ces 4 ans.
Il y avait un autre secret bien gardé aux victoires suisses. La munition, spécialement préparée pour les matchs internationaux. De la GP11 bien sûr, mais "encore meilleure"
"Laudamus veteres sed nostris utimur annis "
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Re: une carabine de match suisse système MARTINI de J. HARTMANN cal.7.5x55
Merci Thierry pour ce premier témoignage.
Un homme des montagnes . Chasseur de chamois!
et un peu en conflit avec sa hiérarchie vers la fin ....mais les caprices de divas!!!
bon pour la "bible" dont il parle, je vais avoir du mal!
https://books.google.fr/books?id=vYKiAAAAQBAJ&pg=PA44&lpg=PA44&dq=Markus+Baltram&source=bl&ots=Ekrw-U_2zt&sig=v7tEaN6j1EAvLdGauQoFZ-fNixU&hl=fr&sa=X&ei=sOaeVMzlA5DwaJrFgsgD&ved=0CBsQ6AEwAQ#v=onepage&q=Markus%20Baltram&f=false
Un homme des montagnes . Chasseur de chamois!
et un peu en conflit avec sa hiérarchie vers la fin ....mais les caprices de divas!!!
bon pour la "bible" dont il parle, je vais avoir du mal!
https://books.google.fr/books?id=vYKiAAAAQBAJ&pg=PA44&lpg=PA44&dq=Markus+Baltram&source=bl&ots=Ekrw-U_2zt&sig=v7tEaN6j1EAvLdGauQoFZ-fNixU&hl=fr&sa=X&ei=sOaeVMzlA5DwaJrFgsgD&ved=0CBsQ6AEwAQ#v=onepage&q=Markus%20Baltram&f=false
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Re: une carabine de match suisse système MARTINI de J. HARTMANN cal.7.5x55
Et de la GP11 qui tire mieux que de la GP11
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Re: une carabine de match suisse système MARTINI de J. HARTMANN cal.7.5x55
fcrozet a écrit:Merci Thierry pour ce premier témoignage.
Un homme des montagnes . Chasseur de chamois!
et un peu en conflit avec sa hiérarchie vers la fin ....mais les caprices de divas!!!
bon pour la "bible" dont il parle, je vais avoir du mal!
https://books.google.fr/books?id=vYKiAAAAQBAJ&pg=PA44&lpg=PA44&dq=Markus+Baltram&source=bl&ots=Ekrw-U_2zt&sig=v7tEaN6j1EAvLdGauQoFZ-fNixU&hl=fr&sa=X&ei=sOaeVMzlA5DwaJrFgsgD&ved=0CBsQ6AEwAQ#v=onepage&q=Markus%20Baltram&f=false
La , en vieil allemand et écrit en gothique
"Laudamus veteres sed nostris utimur annis "
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Re: une carabine de match suisse système MARTINI de J. HARTMANN cal.7.5x55
Baccardi a écrit:fcrozet a écrit:Merci Thierry pour ce premier témoignage.
Un homme des montagnes . Chasseur de chamois!
et un peu en conflit avec sa hiérarchie vers la fin ....mais les caprices de divas!!!
bon pour la "bible" dont il parle, je vais avoir du mal!
https://books.google.fr/books?id=vYKiAAAAQBAJ&pg=PA44&lpg=PA44&dq=Markus+Baltram&source=bl&ots=Ekrw-U_2zt&sig=v7tEaN6j1EAvLdGauQoFZ-fNixU&hl=fr&sa=X&ei=sOaeVMzlA5DwaJrFgsgD&ved=0CBsQ6AEwAQ#v=onepage&q=Markus%20Baltram&f=false
La , en vieil allemand et écrit en gothique
Ben pourtant! Il va falloir traduire!! C'est le jeu.
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fcrozet- Pilier du forum
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Re: une carabine de match suisse système MARTINI de J. HARTMANN cal.7.5x55
vous avez dit HARTMANN mon colonel ?
de grande qualité , comme toutes les armes de tir suisse , sans oublier surtout andréa TANNER , je trouve personnellement la Hartmann un peu trop lourde du nez pour le tir debout ...et de même assez compliquée à tirer couché ..
j'en appelle aux tireurs Suisses pour savoir si la discipline : 30 coups debout et 30 coups à genou existe toujours ?
puisque tu toilettes des pensionnaires , un de mes amis possède une Hartmann un peu délaissée ...
de grande qualité , comme toutes les armes de tir suisse , sans oublier surtout andréa TANNER , je trouve personnellement la Hartmann un peu trop lourde du nez pour le tir debout ...et de même assez compliquée à tirer couché ..
j'en appelle aux tireurs Suisses pour savoir si la discipline : 30 coups debout et 30 coups à genou existe toujours ?
puisque tu toilettes des pensionnaires , un de mes amis possède une Hartmann un peu délaissée ...
3008nato- Pilier du forum
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Re: une carabine de match suisse système MARTINI de J. HARTMANN cal.7.5x55
Dès que j'en aurais fini avec celle-ci et que nous aurons vu son potentiel , c'est bien volontiers que je donnerais un petit coup de jeune à celle de ton ami
Celle que j'ai en pension fait ses 8.3kg
Pour m'être essayé au 300 mètres ISSF il y a ... je me doutes du challenge...que je ne reléverai d'ailleurs pas. Les essais se feront sur appuis!!!
Celle que j'ai en pension fait ses 8.3kg
Pour m'être essayé au 300 mètres ISSF il y a ... je me doutes du challenge...que je ne reléverai d'ailleurs pas. Les essais se feront sur appuis!!!
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fcrozet- Pilier du forum
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Date d'inscription : 20/02/2012
Que du beau!
Salut,
Belle présentation d'une arme que bien des Suisses rêveraient d'avoir dans leur collection. J'ai une question -de détail- au sujet de ce fameux canon Hämmerli. Quels sont ses marquages? Le petit marteau dans un cercle, le "T" au centre d'une étoile à 4 branches, ou tout simplement "Hämmerli" en toutes lettres?
Amitiés,
A+,
le Jef-l'enfer-se-cache-dans-les-détails-et-moi-je-m'y-perds... :koenfeu:
Belle présentation d'une arme que bien des Suisses rêveraient d'avoir dans leur collection. J'ai une question -de détail- au sujet de ce fameux canon Hämmerli. Quels sont ses marquages? Le petit marteau dans un cercle, le "T" au centre d'une étoile à 4 branches, ou tout simplement "Hämmerli" en toutes lettres?
Amitiés,
A+,
le Jef-l'enfer-se-cache-dans-les-détails-et-moi-je-m'y-perds... :koenfeu:
Jef.ch- Pilier du forum
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Re: une carabine de match suisse système MARTINI de J. HARTMANN cal.7.5x55
Cher jef ch
ce n'est pour l'instant qu'une mise en bouche.
d ici peu, la belle va vous délivrer ses détails et charmes les plus intimes.
Elle sera mise entièrement nue!
ce n'est pour l'instant qu'une mise en bouche.
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Quod erat demonstrandum
fcrozet- Pilier du forum
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Re: une carabine de match suisse système MARTINI de J. HARTMANN cal.7.5x55
Pour répondre à Nato, oui, on tire encore ce que nous appelons:
- la maîtrise 3 positions, 60 coups, soit 20 coups par position debout, à genou, couché et
- la maîtrise 2 positions, 60 coups, soit 30 coups à genou et 30 coups couché
- la maîtrise 3 positions, 60 coups, soit 20 coups par position debout, à genou, couché et
- la maîtrise 2 positions, 60 coups, soit 30 coups à genou et 30 coups couché
"Laudamus veteres sed nostris utimur annis "
Baccardi- Administrateur
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Re: une carabine de match suisse système MARTINI de J. HARTMANN cal.7.5x55
Extraordinaire sujet ! J'adore l'action Martini et là, je suis royalement servi ! Vivement la suite !
C'est pas la ferraille qui commande !!!
(traduction un peu primaire de la domination de l'Homme sur la matière)
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Re: une carabine de match suisse système MARTINI de J. HARTMANN cal.7.5x55
:Hi !:lolo!
Avec un géant de la Martini je vais me sentir épaulé
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Quod erat demonstrandum
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Re: une carabine de match suisse système MARTINI de J. HARTMANN cal.7.5x55
fcrozet a écrit::Hi !:lolo!
Avec un géant de la Martini je vais me sentir épaulé
Tu es bien aimable .
Cependant, si l'on compare à ces extraordinaires carabines suisses, mon custom fait plutôt penser à une machine agricole !!!
C'est pas la ferraille qui commande !!!
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lolo577- Pilier du forum
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Re: une carabine de match suisse système MARTINI de J. HARTMANN cal.7.5x55
La foule en délire réclamant du sang, des tripes et des photos crues nous allons nous y atteler !
Mais avant, pour tenter d’être en peu précis, il faudrait essayer de dater cette arme !
Le système MARTINI a été utilisé en Suisse assez tôt pour faire des carabines de match dans les calibres successifs adoptés par la Confédération :
· Le 10.4x38 vetterli
· Le 7.5x53 (GP90)
· Le 7.5x55 (GP11)
Cette arme étant chambrée pour la GP11 si l’on en croit son marquage elle serait donc postérieure à l’adoption de de cette munition soit à partir de 1912. (Peut-être un peu postérieurement pour les armes civiles)
Papi HARTMANN ayant commencé à être particulièrement actif au milieu des années 1920 ont affine un peu dans la fourchette deuxième moitié années 1920, années 30.
Une photo de l’équipe suisse au championnat du monde à Rome en 1935 (ils se sont pris la pâtée ! 3ème) nous montre des armes ayant un design et une configuration très approchants de celle qui nous intéresse.
L’équipe était composée de l’immense Karl Zimmerman, d’Otto Horber, Jakob Reich, Albert Salzman et de Ernst Tellenbach.
Je dirais donc une arme des années 30 !
NB : j’ai envoyé naïvement le n° du canon par mail chez HAMMERLI (maintenant Walther !!). On verra s’ils ont gardé des archives….
Quelques photos de la bête pour assouvir les impatients (photos du propriétaire – copyright !! )
Mais avant, pour tenter d’être en peu précis, il faudrait essayer de dater cette arme !
Le système MARTINI a été utilisé en Suisse assez tôt pour faire des carabines de match dans les calibres successifs adoptés par la Confédération :
· Le 10.4x38 vetterli
· Le 7.5x53 (GP90)
· Le 7.5x55 (GP11)
Cette arme étant chambrée pour la GP11 si l’on en croit son marquage elle serait donc postérieure à l’adoption de de cette munition soit à partir de 1912. (Peut-être un peu postérieurement pour les armes civiles)
Papi HARTMANN ayant commencé à être particulièrement actif au milieu des années 1920 ont affine un peu dans la fourchette deuxième moitié années 1920, années 30.
Une photo de l’équipe suisse au championnat du monde à Rome en 1935 (ils se sont pris la pâtée ! 3ème) nous montre des armes ayant un design et une configuration très approchants de celle qui nous intéresse.
L’équipe était composée de l’immense Karl Zimmerman, d’Otto Horber, Jakob Reich, Albert Salzman et de Ernst Tellenbach.
Je dirais donc une arme des années 30 !
NB : j’ai envoyé naïvement le n° du canon par mail chez HAMMERLI (maintenant Walther !!). On verra s’ils ont gardé des archives….
Quelques photos de la bête pour assouvir les impatients (photos du propriétaire – copyright !! )
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Re: une carabine de match suisse système MARTINI de J. HARTMANN cal.7.5x55
hello tous!superbe sujet!un grand merci à tous les intervenants,c'est passionnant!encore...
Michel gaschen- Membre expert
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Re: une carabine de match suisse système MARTINI de J. HARTMANN cal.7.5x55
Et comme pour toute messe ( ou pour tout sacrifice si tout se passe mal ) il faut un autel, le voici...
les têtes des tournevis ont été préparées, etc. Tout est prêt
on va essayer de remettre tout ça au gout du jour!
les têtes des tournevis ont été préparées, etc. Tout est prêt
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Re: une carabine de match suisse système MARTINI de J. HARTMANN cal.7.5x55
Et nous passons ensuite à l’effeuillage !
Première constatation l’arme a servi et a du « vécu » !
Sa finition me laisse songeur, notamment en matière de traitement des surfaces métalliques.
Au premier plan, une vision sur le grand abdominal de votre serviteur après explosion de la bête.
Apparemment, je dis bien apparemment, celle-ci n’ont pas été bronzées ce qui est étrange pour une arme de match de cette qualité où on cherche généralement une finition susceptible d’éliminer les reflets ? ( voir boitier 3008 NATO du même armurier)
On voit bien que le canon, dans sa partie protégée par le garde main est poli miroir blanc d’origine, le reste étant blanc également mais tiré à l’abrasif (boitier + canon). S’agit-il d’une finition sommaire d’un matcheur pressé ou des stigmates d’une restauration/nettoyage peu scrupuleuse ?
Car cette arme a été restaurée ou du moins « manipulée »
Les bois ont été revernis (assez mal d’ailleurs ! je vois mal M. HARTAMNN laisser sortir de son armurerie un bois vernis au pinceau (on voit les croisements des couches) .Plutôt du style vernis au tampon ou gomme laque le Monsieur !
Les bois présentent des chocs d’usage ainsi que les parties métalliques sans exagération.
Côté droit, la crosse présente une fissure que je qualifierais de structurelle (tension, séchage, dilatation, etc.). Elle est unilatérale, ancienne (elle a subi une tentative de rebouchage ancien) et ne semble pas évolutive.
Côté droit une petite « nécrose » au niveau d’un nœud a fait l’objet également d’un rebouchage ancien assez grossier et le vernis n’a pas tenu !
La visserie également a été attaquée par une brute épaisse qui apparemment a mis un moment à comprendre le fonctionnement d’une contre-vis demi-lune.
Les parties métalliques présentent quelques petites traces d’oxydation, d’abrasion et sont revêtues d’une fine gangue d’huile jaune-brunâtre séchée. Notez que le boitier est marqué au nom de ce bon M. HARTMANN.
Le levier d’armement à volutes ainsi que la plaque de couche réglable (dont la partie supérieure est démontable) semblent d’un « essence » métallique différente !
Notez également au passage les marquages et la marque de cette plaque de couche.
Et le support cranté de la plaque de couche :
Le canon est très encombré. Mon endoscope qui en a profité pour rendre l’âme ne m’a donné que cette image ! Des résidus, du bleu, du vert, du jaune brunâtre, soit un mélange de résidus de poudre, de cuivre et d’huile séchée.
Ce sera donc la première opération : la remise en état du canon pour essais au tir. Et il y a du boulot.
Les rayures semblent cependant bien présentes, mais il va falloir contrôler sur toute la longueur, prendre des empreintes, mesurer, etc.
Ce ne sera pas une partie de plaisir, car nettoyer correctement un canon match sur une action MARTINI (et oui, on ne peut pas travailler par l’arrière !) sans le démonter ??? (On verra plus tard)
L’extérieur du canon et ses marquages :
Le dioptre est un « modèle déposé » J. HARTMANN
Il est emboité et articulé sur le côté gauche du boitier sur une platine qui permet 4 réglages. L’axe d’emboitement de la platine est « pointé ». la platine se bloque sur le boitier par une vis traversière.
C’est un « six holes aperture » comme diraient nos amis anglais.
Et l’embase du tunnel, lui-même monté sur queue d’aronde, est frettée sur le canon.
Enfin, pour finir en beauté pour aujourd’hui, le mécanisme de double détente, recto et verso !
Il ne présente aucun marquage.
De l’horlogerie fine ! (m’enfin, Suisse quoi !). Je suis resté plus d’une heure à l’étudier la loupe d’horloger à l’œil ! Une merveille.
Première étape donc, un contrôle et une remise en état du canon (diamètre à fond et à plat de rayures, état de la prise de rayure, de la sortie de canon, de la chambre).
Juste un grand nettoyage du reste (dégraissage/décrassage vapeur, essence F, ultrasons)
Remontage et tir.
Après, REFLEXION ! Pour une restauration la plus raisonnée et respectueuse possible de cette vénérable, avec vos conseils.
Tout ceci ne fait donc que commencer !
Première constatation l’arme a servi et a du « vécu » !
Sa finition me laisse songeur, notamment en matière de traitement des surfaces métalliques.
Au premier plan, une vision sur le grand abdominal de votre serviteur après explosion de la bête.
Apparemment, je dis bien apparemment, celle-ci n’ont pas été bronzées ce qui est étrange pour une arme de match de cette qualité où on cherche généralement une finition susceptible d’éliminer les reflets ? ( voir boitier 3008 NATO du même armurier)
On voit bien que le canon, dans sa partie protégée par le garde main est poli miroir blanc d’origine, le reste étant blanc également mais tiré à l’abrasif (boitier + canon). S’agit-il d’une finition sommaire d’un matcheur pressé ou des stigmates d’une restauration/nettoyage peu scrupuleuse ?
Car cette arme a été restaurée ou du moins « manipulée »
Les bois ont été revernis (assez mal d’ailleurs ! je vois mal M. HARTAMNN laisser sortir de son armurerie un bois vernis au pinceau (on voit les croisements des couches) .Plutôt du style vernis au tampon ou gomme laque le Monsieur !
Les bois présentent des chocs d’usage ainsi que les parties métalliques sans exagération.
Côté droit, la crosse présente une fissure que je qualifierais de structurelle (tension, séchage, dilatation, etc.). Elle est unilatérale, ancienne (elle a subi une tentative de rebouchage ancien) et ne semble pas évolutive.
Côté droit une petite « nécrose » au niveau d’un nœud a fait l’objet également d’un rebouchage ancien assez grossier et le vernis n’a pas tenu !
La visserie également a été attaquée par une brute épaisse qui apparemment a mis un moment à comprendre le fonctionnement d’une contre-vis demi-lune.
Les parties métalliques présentent quelques petites traces d’oxydation, d’abrasion et sont revêtues d’une fine gangue d’huile jaune-brunâtre séchée. Notez que le boitier est marqué au nom de ce bon M. HARTMANN.
Le levier d’armement à volutes ainsi que la plaque de couche réglable (dont la partie supérieure est démontable) semblent d’un « essence » métallique différente !
Notez également au passage les marquages et la marque de cette plaque de couche.
Et le support cranté de la plaque de couche :
Le canon est très encombré. Mon endoscope qui en a profité pour rendre l’âme ne m’a donné que cette image ! Des résidus, du bleu, du vert, du jaune brunâtre, soit un mélange de résidus de poudre, de cuivre et d’huile séchée.
Ce sera donc la première opération : la remise en état du canon pour essais au tir. Et il y a du boulot.
Les rayures semblent cependant bien présentes, mais il va falloir contrôler sur toute la longueur, prendre des empreintes, mesurer, etc.
Ce ne sera pas une partie de plaisir, car nettoyer correctement un canon match sur une action MARTINI (et oui, on ne peut pas travailler par l’arrière !) sans le démonter ??? (On verra plus tard)
L’extérieur du canon et ses marquages :
Le dioptre est un « modèle déposé » J. HARTMANN
Il est emboité et articulé sur le côté gauche du boitier sur une platine qui permet 4 réglages. L’axe d’emboitement de la platine est « pointé ». la platine se bloque sur le boitier par une vis traversière.
C’est un « six holes aperture » comme diraient nos amis anglais.
Et l’embase du tunnel, lui-même monté sur queue d’aronde, est frettée sur le canon.
Enfin, pour finir en beauté pour aujourd’hui, le mécanisme de double détente, recto et verso !
Il ne présente aucun marquage.
De l’horlogerie fine ! (m’enfin, Suisse quoi !). Je suis resté plus d’une heure à l’étudier la loupe d’horloger à l’œil ! Une merveille.
Première étape donc, un contrôle et une remise en état du canon (diamètre à fond et à plat de rayures, état de la prise de rayure, de la sortie de canon, de la chambre).
Juste un grand nettoyage du reste (dégraissage/décrassage vapeur, essence F, ultrasons)
Remontage et tir.
Après, REFLEXION ! Pour une restauration la plus raisonnée et respectueuse possible de cette vénérable, avec vos conseils.
Tout ceci ne fait donc que commencer !
Quod erat demonstrandum
fcrozet- Pilier du forum
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Re: une carabine de match suisse système MARTINI de J. HARTMANN cal.7.5x55
Quelques observations...
La conception de cette magnifique carabine Hartmann diffère largement de celle de l'action Martini "classique" (celle de son avatar le plus courant le classique et réglementaire Martini-Henry).
- L'architecture générale de l'action est particulière. Son mon custom basé sur une classique action Greener, le mécanisme de détente est placé en avant du levier de manoeuvre de bloc de culasse. C'est le pontet qui vient fermer le bas du boîtier. Sur la carabine Hartmann, le mécanisme de détente est rejeté en arrière du levier probablement pour des raisons d'ergonomie (?). C'est donc une plaque rectangulaire qui viens fermer le bas du boîtier.
- Visiblement, sur la carabine Hartmann, le boîtier de culasse semble avoir été (magnifiquement !) usiné dans la masse. Sur mon custom, cette pièce est issue de fonderie puis usinée partiellement. Les pressions élevées générées par la GP 11 ont imposé l'utilisation d'un acier de haute qualité mécanique. Cette qualité est impossible à obtenir en fonderie. Il y a un gros travail d'usinage sur le boîtier et la carabine devait être très onéreuse.
- Le dioptre est magnifique ! Les queues d'aronde sont équipées de système de rattrapage permettant d'éliminer tous les jeux.
- Selon moi, l'extracteur constitue le gros point faible de cette action conçue initialement pour des cartouches à bourrelet. Sur la carabine Hartmann et sauf erreur de ma part, il doit présenter une certaine élasticité pour laisser passer le corps de la douille et ensuite se loger dans la gorge du culot. C'est pour cela que l'on peut observer un jeu entre l'extracteur et la face interne du boîtier. En outre, il n'agit que sur un seul côté de la douille et sa course est limitée comme sur tous les Martini. Je suis donc circonspect quant à l'aptitude de cet extracteur à sortir une douille coincée dans la chambre. A titre de comparaison, une autre photo de mon custom qui permet de voir l'extracteur en fourche qui permet une action bilatérale sue le culot de la douille. Il faut toutefois relativiser ce défaut sur une arme de tir à la cible utilisant des cartouches de qualité.
NB : Tu as posté les photos de l'arme démontée pendant que j'écrivais. C'est de la "vieille" mécanique mais quelle qualité !
La conception de cette magnifique carabine Hartmann diffère largement de celle de l'action Martini "classique" (celle de son avatar le plus courant le classique et réglementaire Martini-Henry).
- L'architecture générale de l'action est particulière. Son mon custom basé sur une classique action Greener, le mécanisme de détente est placé en avant du levier de manoeuvre de bloc de culasse. C'est le pontet qui vient fermer le bas du boîtier. Sur la carabine Hartmann, le mécanisme de détente est rejeté en arrière du levier probablement pour des raisons d'ergonomie (?). C'est donc une plaque rectangulaire qui viens fermer le bas du boîtier.
- Visiblement, sur la carabine Hartmann, le boîtier de culasse semble avoir été (magnifiquement !) usiné dans la masse. Sur mon custom, cette pièce est issue de fonderie puis usinée partiellement. Les pressions élevées générées par la GP 11 ont imposé l'utilisation d'un acier de haute qualité mécanique. Cette qualité est impossible à obtenir en fonderie. Il y a un gros travail d'usinage sur le boîtier et la carabine devait être très onéreuse.
- Le dioptre est magnifique ! Les queues d'aronde sont équipées de système de rattrapage permettant d'éliminer tous les jeux.
- Selon moi, l'extracteur constitue le gros point faible de cette action conçue initialement pour des cartouches à bourrelet. Sur la carabine Hartmann et sauf erreur de ma part, il doit présenter une certaine élasticité pour laisser passer le corps de la douille et ensuite se loger dans la gorge du culot. C'est pour cela que l'on peut observer un jeu entre l'extracteur et la face interne du boîtier. En outre, il n'agit que sur un seul côté de la douille et sa course est limitée comme sur tous les Martini. Je suis donc circonspect quant à l'aptitude de cet extracteur à sortir une douille coincée dans la chambre. A titre de comparaison, une autre photo de mon custom qui permet de voir l'extracteur en fourche qui permet une action bilatérale sue le culot de la douille. Il faut toutefois relativiser ce défaut sur une arme de tir à la cible utilisant des cartouches de qualité.
NB : Tu as posté les photos de l'arme démontée pendant que j'écrivais. C'est de la "vieille" mécanique mais quelle qualité !
C'est pas la ferraille qui commande !!!
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lolo577- Pilier du forum
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Re: une carabine de match suisse système MARTINI de J. HARTMANN cal.7.5x55
Tu as tout à fait raison d'évoquer cet extracteur.
je pense que l'acier dans lequel cette pièce a été travaillée doit être très bon mais son travail unilatéral m'inquiète aussi.
je pense que lors du grand démontage je ferai une prise de côtes de cette pièce ou un moulage au KAZOU!
l'architecture est différente avec ce décalage du système de double détente à l'arrière.
Il doit donc y avoir un système de renvoi depuis le mécanisme interne au boitier. ( sur la photo de NATO on voit une came qui dépasse)
Avant de procéder au démontage de l'action proprement dite je vais investiguer un peu plus pour comprendre.
Déjà que le démontage/remontage d'une action MARTINI simple est parfois , je vais y aller à pas feutrés.
je n'ai pas trouvé de tutoriel HARTMAN rifle disassembly/reassembly dans Google
quelques rares photos de mécanismes proches néanmoins.
je pense que l'acier dans lequel cette pièce a été travaillée doit être très bon mais son travail unilatéral m'inquiète aussi.
je pense que lors du grand démontage je ferai une prise de côtes de cette pièce ou un moulage au KAZOU!
l'architecture est différente avec ce décalage du système de double détente à l'arrière.
Il doit donc y avoir un système de renvoi depuis le mécanisme interne au boitier. ( sur la photo de NATO on voit une came qui dépasse)
Avant de procéder au démontage de l'action proprement dite je vais investiguer un peu plus pour comprendre.
Déjà que le démontage/remontage d'une action MARTINI simple est parfois , je vais y aller à pas feutrés.
je n'ai pas trouvé de tutoriel HARTMAN rifle disassembly/reassembly dans Google
quelques rares photos de mécanismes proches néanmoins.
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fcrozet- Pilier du forum
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Les 2 marques??? :-)
Salut,
Une remarque: ce stutzer porte les 2 marquages des Hämmerli. L'ancien, l'étoile à 4 branches est celui de Jeannot Hämmerli et aurait été utilisé jusqu'en 1922.
Le nouveau -le petit marteau dans un cercle- est celui de son fils Rudolf. Actif dans l'armurerie familiale dès 1912, mais surtout qui en repris les rênes en 1921. Je vais devoir aller déranger un vieil armurier bernois pour qu'il plonge dans ses grimoires et me dise de quand exactement date le second marquage.
AMHA, on peut déjà s'avancer à prédire une date de fabrication entre 1912 et 1923. Et il sera peut-être possible de réduire la fourchette(?)
Je suis en plein travail de rédaction d'une présentation de mes mq en petit calibre, je plonge dans ces histoires et ces sagas familiales depuis quelques jours. C'est passionnant.
En lien, quelques dates de référence:
http://www.muzzle.de/Reportagen/Hammerli_Historie/hammerli_historie.html
Amitiés,
A+,
le Jef-merci-pour-ce-..."partage"!
Une remarque: ce stutzer porte les 2 marquages des Hämmerli. L'ancien, l'étoile à 4 branches est celui de Jeannot Hämmerli et aurait été utilisé jusqu'en 1922.
Le nouveau -le petit marteau dans un cercle- est celui de son fils Rudolf. Actif dans l'armurerie familiale dès 1912, mais surtout qui en repris les rênes en 1921. Je vais devoir aller déranger un vieil armurier bernois pour qu'il plonge dans ses grimoires et me dise de quand exactement date le second marquage.
AMHA, on peut déjà s'avancer à prédire une date de fabrication entre 1912 et 1923. Et il sera peut-être possible de réduire la fourchette(?)
Je suis en plein travail de rédaction d'une présentation de mes mq en petit calibre, je plonge dans ces histoires et ces sagas familiales depuis quelques jours. C'est passionnant.
En lien, quelques dates de référence:
http://www.muzzle.de/Reportagen/Hammerli_Historie/hammerli_historie.html
Amitiés,
A+,
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Jef.ch- Pilier du forum
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