A propos de la culasse du Lebel
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A propos de la culasse du Lebel
Ayant l'intention de faire parler un de ces vétérans un de ces jours, j'ai regardé de plus près le mécanisme de culasse.
La filiation avec le fusil Gras est évidente, mais tandis que sur celui-ci c'est l'imposante embase du levier d'armement qui bloque la culasse en reposant contre la tranche de la boîte (pas de tenons pour le fusil Gras), pour le Lebel je remarque un léger espace (environ 0,5mm) entre cette embase et ladite tranche.
Ce qui veut dire que sur le Lebel, la fermeture est avant tout assurée par les tenons, et accessoirement par l'embase du levier, "au cas où", un peu comme le fameux 3ème tenon de la culasse Mauser.
Qu'en pensent les lebelistes émérites ?
La filiation avec le fusil Gras est évidente, mais tandis que sur celui-ci c'est l'imposante embase du levier d'armement qui bloque la culasse en reposant contre la tranche de la boîte (pas de tenons pour le fusil Gras), pour le Lebel je remarque un léger espace (environ 0,5mm) entre cette embase et ladite tranche.
Ce qui veut dire que sur le Lebel, la fermeture est avant tout assurée par les tenons, et accessoirement par l'embase du levier, "au cas où", un peu comme le fameux 3ème tenon de la culasse Mauser.
Qu'en pensent les lebelistes émérites ?
TioFred- Membre
- Nombre de messages : 65
Age : 70
Localisation : sudiste du Nord
Date d'inscription : 31/08/2016
Re: A propos de la culasse du Lebel
C'est tout à fait ça, la base du levier étant un tenon de secours.
gégé95- Pilier du forum
- Nombre de messages : 1891
Age : 75
Localisation : Devant ma presse
Date d'inscription : 21/08/2009
Re: A propos de la culasse du Lebel
Je ne suis même pas sûr qu'il était officiellement considéré comme tenon de secours.
Toutefois le traitement thermique correspond à ce qu'il faudrait : trempé dur sur la face arrière, et plus modérément pour le reste (la face de contact étant alors résistante à l'écrasement, tandis que le volume principal risque moins de casser au choc).
Toutefois, ce n'est peut-être pas délibéré pour l'usage en tenon de secours, mais simplement un effet secondaire de la trempe partielle destinée à durcir la rampe hélicoïdale.
La boîte de culasse ne reçoit d'ailleurs pas de traitement particulier en regard du levier (la trempe différenciée, c'est du côté de l'écrou et des tenons).
Il est normal de trouver un jeu entre l'arrière du levier et le boîtier (j'ai peut-être même les tolérances quelque part), sinon cela causerait un appui incertain des tenons de la tête de culasse.
NB : avant de tirer avec un vieux Lebel ou Berthier, il y aurait certains points à examiner (ceux que vérifiaient les armuriers régimentaires).
Quant aux munitions ... on en a pas mal causé sur TCAR !
PS : Si quelqu'un a un jour déniché un Lebel ou Berthier avec les tenons arrachés ou au moins fissurés, ça m'intéresserait beaucoup...
Au passage, je signalerai que quand on décanonne un Lebel ayant tiré il n'y a pas trop longtemps, on voit nettement les traces d'appui des tenons. On constate alors que leur surface est nettement inférieure à la surface totale des tenons, et de leurs appuis.
En conséquence, avant l'arrachement des tenons on risque plutôt de voir apparaître un matage excessif : bavures gênant la manipulation, et augmentation de feuillure provoquant éventuellement des ruptures d'étuis (pour le fonctionnement correct, le tampon masque est facultatif ; mais mieux vaut tout de même qu'il soit en place).
Toutefois le traitement thermique correspond à ce qu'il faudrait : trempé dur sur la face arrière, et plus modérément pour le reste (la face de contact étant alors résistante à l'écrasement, tandis que le volume principal risque moins de casser au choc).
Toutefois, ce n'est peut-être pas délibéré pour l'usage en tenon de secours, mais simplement un effet secondaire de la trempe partielle destinée à durcir la rampe hélicoïdale.
La boîte de culasse ne reçoit d'ailleurs pas de traitement particulier en regard du levier (la trempe différenciée, c'est du côté de l'écrou et des tenons).
Il est normal de trouver un jeu entre l'arrière du levier et le boîtier (j'ai peut-être même les tolérances quelque part), sinon cela causerait un appui incertain des tenons de la tête de culasse.
NB : avant de tirer avec un vieux Lebel ou Berthier, il y aurait certains points à examiner (ceux que vérifiaient les armuriers régimentaires).
Quant aux munitions ... on en a pas mal causé sur TCAR !
PS : Si quelqu'un a un jour déniché un Lebel ou Berthier avec les tenons arrachés ou au moins fissurés, ça m'intéresserait beaucoup...
Au passage, je signalerai que quand on décanonne un Lebel ayant tiré il n'y a pas trop longtemps, on voit nettement les traces d'appui des tenons. On constate alors que leur surface est nettement inférieure à la surface totale des tenons, et de leurs appuis.
En conséquence, avant l'arrachement des tenons on risque plutôt de voir apparaître un matage excessif : bavures gênant la manipulation, et augmentation de feuillure provoquant éventuellement des ruptures d'étuis (pour le fonctionnement correct, le tampon masque est facultatif ; mais mieux vaut tout de même qu'il soit en place).
Re: A propos de la culasse du Lebel
Merci pour ces avis -rassurants- de connaisseurs.
En ce qui concerne la surface de contact entre les tenons et leur portée dans la boîte de culasse, ce n’est pas étonnant lorsqu’on compare les diamètres respectifs de la tête de culasse et de son logement. En pratique, cela signifie qu’au mieux seule la moitié de la surface des tenons est utile...
Quant aux points à vérifier, j’imagine que ce sont les données habituelles en matière de feuillure (j’attends les jauges ad ‘hoc) et de saillie de percuteur. Celle-ci est assez impressionnante, en rapport avec la nécessité de frapper efficacement non seulement l’amorce mais aussi le couvre-amorce ajouté à l'époque pour la sécurité du magasin tubulaire.
Au passage, j’observe que les cartouches manufacturées (qui ne semblent toujours pas réapparues à la vente) ne comportent pas ce fameux couvre-amorce.
De même les cartouches confectionnées sur la base des étuis actuellement commercialisés comporteront cette particularité par rapport à l’origine.
Donc : tir coup par coup préférable, du moins lorsque le général Hiver nous accordera une trêve.
En ce qui concerne la surface de contact entre les tenons et leur portée dans la boîte de culasse, ce n’est pas étonnant lorsqu’on compare les diamètres respectifs de la tête de culasse et de son logement. En pratique, cela signifie qu’au mieux seule la moitié de la surface des tenons est utile...
Quant aux points à vérifier, j’imagine que ce sont les données habituelles en matière de feuillure (j’attends les jauges ad ‘hoc) et de saillie de percuteur. Celle-ci est assez impressionnante, en rapport avec la nécessité de frapper efficacement non seulement l’amorce mais aussi le couvre-amorce ajouté à l'époque pour la sécurité du magasin tubulaire.
Au passage, j’observe que les cartouches manufacturées (qui ne semblent toujours pas réapparues à la vente) ne comportent pas ce fameux couvre-amorce.
De même les cartouches confectionnées sur la base des étuis actuellement commercialisés comporteront cette particularité par rapport à l’origine.
Donc : tir coup par coup préférable, du moins lorsque le général Hiver nous accordera une trêve.
TioFred- Membre
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Age : 70
Localisation : sudiste du Nord
Date d'inscription : 31/08/2016
Re: A propos de la culasse du Lebel
TioFred a écrit:....
Donc : tir coup par coup préférable, ....
Pour faire des économies? :twisted:
Regarde la forme de la munition 8Lebel, la façon dont elle se positionne dans le tube magasin...
Après, c'est de la statistique: qu'une pointe se trouve en face d'une amorce+qu'un choc important fasse que cette pointe percute violemment cette amorce...
Mais c'est vrais que j'ai gouté au délicieux bruit du claquement de l'auget lors de l'alimentation en répétition de mon Lebel...
Pâtre- Pilier du forum
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Localisation : Besançon (25)
Date d'inscription : 20/11/2013
Re: A propos de la culasse du Lebel
Les douilles que l'on trouve actuellement comportent bien un sillon circulaire autour de l'amorce. Quand elles sont dans le magasin tubulaire elles penchent vers l'avant et la pointe de la balle se mets dans le sillon de celle qui est devant elle. Ceci devrait éviter les percussion accidentelles, même en l'absence de couvre amorce.
gégé95- Pilier du forum
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Date d'inscription : 21/08/2009
Re: A propos de la culasse du Lebel
Personne ne s'est plaint de percussions accidentelles dans le magasin, avec les douilles PPU du second type (qui ont la gorge type "am"). Par contre, avec les PPU premier type ou les 348 reformées, vaut peut-être mieux pas utiliser le magasin (ou monter des balles à bout rond méplaté).
Surface d'appui des tenons : elle est surtout amputée par les rampes hélicoïdales de fermeture, qui sont taillées dans les épaulement d'appui du boîtier. Car l'arrondi sur lequel frotte l'embase du levier d'armement ne peut pas conduire la fermeture jusqu'au bout, justement à cause du jeu nécessaire derrière l'embase de levier.
Jeu qui (déjà dit) est nécessaire pour que le contact des tenons soit franc, tout en permettant l'interchangeabilité des culasses sans exiger de tolérances de fabrication trop serrées (coûteuses).
Ci-dessous, ma liste de contrôles (dressée pour les Berthier, mais pour le 86-93 c'est généralement identique)
Alésage (plats de rayures) : 7.98 à 8.10
Entrée de chambre : 14.3 maxi
Trou de percuteur : 3.5 maxi
Type du percuteur et manchon : standard ou A (existe aussi un B, non cité en 1905)
Saillie du percuteur (avec des amorces Boxer LR modernes, une saillie de 1.5 mm suffit largement)
- sans le ressort : 2.5 à 3.3
- différence sans et avec ressort (jeu du manchon) : 0.3 à 0.8
Le jeu au manchon augmente la saillie sous l’effet du ressort. En cas d’excès, l’Instruction de 1905 interdit de raccourcir la pointe, la seule option étant le montage d’un manchon A (celui-ci présente des ailettes épaissies diminuant le jeu, ce qui recule le percuteur). Si le manchon A convient, le talon du percuteur est poinçonné de cette lettre.
Spires du ressort de percuteur : 20
Longueur du ressort au repos : 70 mini
Dureté du ressort ??? (je n'ai pas encore étudié ce point)
Jeu de la tête mobile, vis serrée à bloc : nul
En fait, sur Berthier un léger jeu n'est pas dramatique. Mais sur Lebel on devra prendre garde aux chocs contre l'auget, qui peuvent ébranler l'assemblage de la tête mobile.
Jeu de la hausse : nul
Feuillure au bourrelet : 2 à 2.35
Feuillure à l’épaulement : vérifiée dans la visite réglementaire avec une jauge « cartouche maxi ».
La vérification militaire ne se préoccupe pas d’un excès de jeu à l’épaulement, qui est sans grandes conséquences (la cartouche étant calée par le bourrelet). Mais en rechargement cela se traduit par un refoulement de l’épaulement, très préjudiciable à la longévité des étuis.
Je la vérifie à l’aide d’une jauge coulissante de Ø 10.50, butant à mi-épaulement et faisant ainsi abstraction des congés de raccordement. Soit la distance entre la cuvette de tir et le point de l’épaulement présentant un diamètre de 10.50, les tenons de verrouillage étant fermement retenus au contact.
Mes cotes de référence mini/maxi sont incertaines : calculées à partir des tables de construction de 1886 et 1915, qui séparent la tolérance de longueur de corps et celle de l’épaisseur de bourrelet, sans spécifier si leurs mini ou maxi sont cumulables… Les valeurs de feuillure qui suivent sont donc plutôt destinées à une comparaison avec des cartouches insérées dans un gabarit avec étranglement de 10.50 mm.
Feuillure au Ø 10.50 : 39.30 à 39.75
Surface d'appui des tenons : elle est surtout amputée par les rampes hélicoïdales de fermeture, qui sont taillées dans les épaulement d'appui du boîtier. Car l'arrondi sur lequel frotte l'embase du levier d'armement ne peut pas conduire la fermeture jusqu'au bout, justement à cause du jeu nécessaire derrière l'embase de levier.
Jeu qui (déjà dit) est nécessaire pour que le contact des tenons soit franc, tout en permettant l'interchangeabilité des culasses sans exiger de tolérances de fabrication trop serrées (coûteuses).
Ci-dessous, ma liste de contrôles (dressée pour les Berthier, mais pour le 86-93 c'est généralement identique)
Alésage (plats de rayures) : 7.98 à 8.10
Entrée de chambre : 14.3 maxi
Trou de percuteur : 3.5 maxi
Type du percuteur et manchon : standard ou A (existe aussi un B, non cité en 1905)
Saillie du percuteur (avec des amorces Boxer LR modernes, une saillie de 1.5 mm suffit largement)
- sans le ressort : 2.5 à 3.3
- différence sans et avec ressort (jeu du manchon) : 0.3 à 0.8
Le jeu au manchon augmente la saillie sous l’effet du ressort. En cas d’excès, l’Instruction de 1905 interdit de raccourcir la pointe, la seule option étant le montage d’un manchon A (celui-ci présente des ailettes épaissies diminuant le jeu, ce qui recule le percuteur). Si le manchon A convient, le talon du percuteur est poinçonné de cette lettre.
Spires du ressort de percuteur : 20
Longueur du ressort au repos : 70 mini
Dureté du ressort ??? (je n'ai pas encore étudié ce point)
Jeu de la tête mobile, vis serrée à bloc : nul
En fait, sur Berthier un léger jeu n'est pas dramatique. Mais sur Lebel on devra prendre garde aux chocs contre l'auget, qui peuvent ébranler l'assemblage de la tête mobile.
Jeu de la hausse : nul
Feuillure au bourrelet : 2 à 2.35
Feuillure à l’épaulement : vérifiée dans la visite réglementaire avec une jauge « cartouche maxi ».
La vérification militaire ne se préoccupe pas d’un excès de jeu à l’épaulement, qui est sans grandes conséquences (la cartouche étant calée par le bourrelet). Mais en rechargement cela se traduit par un refoulement de l’épaulement, très préjudiciable à la longévité des étuis.
Je la vérifie à l’aide d’une jauge coulissante de Ø 10.50, butant à mi-épaulement et faisant ainsi abstraction des congés de raccordement. Soit la distance entre la cuvette de tir et le point de l’épaulement présentant un diamètre de 10.50, les tenons de verrouillage étant fermement retenus au contact.
Mes cotes de référence mini/maxi sont incertaines : calculées à partir des tables de construction de 1886 et 1915, qui séparent la tolérance de longueur de corps et celle de l’épaisseur de bourrelet, sans spécifier si leurs mini ou maxi sont cumulables… Les valeurs de feuillure qui suivent sont donc plutôt destinées à une comparaison avec des cartouches insérées dans un gabarit avec étranglement de 10.50 mm.
Feuillure au Ø 10.50 : 39.30 à 39.75
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