Un Steyr M95 avec certains attributs "effacés"
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Re: Un Steyr M95 avec certains attributs "effacés"
Au fil de recherches sur le forum, je retombe sur ce sujet. Et j'y reviens!
Bon, déjà: MEA CULPA
J'ai dit une ânerie! Voir plusieurs!
Les fusils reconvertis en carabines/mousquetons avaient bien le battant de bretelle retiré & enturé. Ce battant est remplacé par un autre, de fixation différente, placé à la poignée de la crosse.
Mais! Il existe aussi des Carabines d'infanterie! Semblables en de nombreux points aux modèles "cavalerie" (& artillerie?), mais ou la fixation de bretelle est la même que sur le fusil.
Voir sur ces liens, les ressemblances & différences:
Fusil: http://www.armeetpassion.com/fusmanmle1895.html
Carabine de cavalerie: http://www.armeetpassion.com/caramann1895.html
Carabine d'infanterie: http://www.armeetpassion.com/carabinemannlicher1895infanterie.html
Donc:
...
Il semblerait que je sois le possesseur d'un M95-S- Stutzen, utilisé par les transmissions, l'artillerie ou le génie...
...c'est très plausible!
Autre chose: Redestos, tu n'est plus seul!
J'ai actuellement en pension un exemplaire de cette carabine d'infanterie, avec la même planchette de hausse "lacunaire"!
Redestos a écrit:....
De plus, la hausse ne possède aucune graduation métrique traditionnelle correspondant aux autres carabines du même modèle...
...
...& toujours pas de piste pour cette hausse, son origine, & sa fonction...
Pour les performances au tir, je vois ça dès que j'ai accès à un pas de tir adapté, c'est à dire...Samedi qui vient!
Par contre quelques remarques, sur cette arme:
Très belle facture. Et, de plus, bel état. Quelques "gnons" sur la crosse, mais faut y regarder de près.
Au démontage/nettoyage: le système élévateur des cartouches est compliqué! Beaucoup plus de pièces que sur le Manlicher/Berthier. Par contre, la culasse: un vrai bonheur!
Là je m'inscris en faux, sur tout ce qu'on lit sur cette culasse!
Déjà: manipulation très fluide! Pas d'efforts particuliers, ni à l’ouverture, ni à la fermeture. :twisted:
A vide! Je donnerai des complément d'info après "passage au ban".
Ensuite: d'un simple à démonter, & à remonter! Pas beaucoup de pièces, pas de trucs rikiki, ou compliqués!
Bon, faut être honnête. Ça fait longtemps que je m'intéresse à ces armes, j'ai pris connaissance de vidéo montrant l'opération en détail. Surtout le petit détail du choc sur la tête de culasse, au démontage comme au remontage .
Peut être un tuto', si j'ai le courage (c'est super long à faire/mettre en forme! )
Pâtre- Pilier du forum
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Re: Un Steyr M95 avec certains attributs "effacés"
Donc tu en as trouvé une où la tête de culasse tient bien en position ouverte ?
Ça ne paraît pas si courant...
Ça ne paraît pas si courant...
Re: Un Steyr M95 avec certains attributs "effacés"
Quelques illustrations de cette Infantrie Karabiner Steyr '95.
C'est court! Très court!
En chiffres & en lettres:
Le protège-guidon. Semble t'il spécifique au modèle carabine d'infanterie.
...et c'te hausse curieuse...
Détail du système de retenue de la culasse. Lorsque l'on appuie sur la queue de détente, la gâchette descend, & la pièce tout en arrière monte.
Avant de comprendre comment les tenons de la tête de culasse se verrouillent dans les fraisages idoines, ça rassure qu'il y ai "un petit truc qui retient"...
Boitier, culasse, magasin,....
Comme déjà dit, la culasse est d'un mouvement plutôt fluide. Faut quand même pousser, & tirer, un peu.
Clip "graillé" engagé, le mouvement de fermeture est un peu plus difficile à initier., faut dire que le bourrelet de la cartouche "râpe" le clip...qui est strié!
Sinon, mouvement aisés. Éjection très bonne. Aucun problème, ni même difficulté dans le fonctionnement.
La détente....
Dure!
Quand même très dure! Une bonne partie de mes tirs ont impacté à droite, à 4/5 heure. Effet du coup de doigt résiduel à l'effort.
Bon, c'est pas insurmontable.
Pour les premiers tir...ch'ais pas! j'devais être préparé....Bof, ça "tape" pas tant qu'ça!
Les tirs suivants.... vachtre! Ça "avoine"!
En tir accroupis, sur appui, ça va. L'épaule recule & absorbe.
En tir couché, je ferai plus!
J'aime vraiment bien cette arme. Sa conception, son fonctionnement. Mais vivement que je "dégote" un fusil!
Pâtre- Pilier du forum
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Re: Un Steyr M95 avec certains attributs "effacés"
le démontage de la culasse est extraordinaire !
je cherche une crosse pour mon mien (neutra) qui se morfond depuis des années...
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WICHITA- Modérateur
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Steyr '95: démontage/remontage de la culasse
Bon, allez!Pâtre a écrit:...
Peut être un tuto', si j'ai le courage (c'est super long à faire/mettre en forme! )
Un liens vidéos, plutôt pas mal fait:
-https://www.youtube.com/watch?v=MnQPzjf9LyU&list=PLVCskU4ZCqvsxBzWC_pBxKVQ5OsiPBHmY&index=37
Juste le truc du coup de manche de tournevis qui me plait pas!
J'y reviens plus loin.
Pour sortir la culasse, presser la queue de détente vers l'avant, & tirer la culasse en arrière. La culasse est extraite.
La culasse d'un Steyr '95
Il faut détendre la culasse.
Dans la vidéo, il donne un choc à l'aide d'un manche de tournevis en bois. En faisant attention à l'extracteur. ...jusqu'au jour d'inattention!
Dans une autre vidéo (que je n'ai pas retrouvée...), il est montré une autre manière, plus sure, que j'utilise.
Tenir la culasse, levier vers le haut. L'extracteur se trouve aussi vers le haut.
Présenter la tête de culasse comme ci dessous, sur une surface pas trop dure. (sur une table, un établis, avec un magasine ou un journal posé dessus)
Donner un petit choc sur le bord de la tête de culasse.
En tenant la culasse par la boule du levier, & en la laissant pivoter, cela devrait suffire comme force.
La tête de culasse a reculé & pivoté, pour se trouver dans cette position:
De l'autre coté, la culasse à cette position:
Il faut tirer la noix de culasse en arrière, & basculer le levier de sureté, afin de bloquer la noix de culasse en arrière.
Tenir le corp de culasse, en maintenant le levier de sureté.
On peut dévisser la noix.
La petite encoche de la noix donne des petits arrêts, que l'on ne sens pas si l'on tire légèrement la noix en arrière en la dévissant.
De même, au bout de quelques tours, on peu relâcher le levier de sureté pour finir de dévisser. (ce qu'il fait dans la vidéo, c'est pas nécessaire, il me semble)
La noix de culasse est dévissée:
On retrouve l'autre coté, avec la tête de culasse en cette position:
On tire sur la tête de culasse, en la pivotant vers soit. Elle s'extrait, accompagnée de l'extracteur:
(ça peut "résister" un peu. Shaker & twister un peu si nécessaire! Toujours en tirant légèrement, faire des mouvements de torsion, ça veux bien venir)
Tête de culasse & extracteur extrait:
Il faut ensuite dévisser ce bouchon:
Penser à retenir le bouchon lorsqu'on le dévisse: le ressort pousse derrière!
Bouchon dévissé, le ressort est détendu:
On extrait la tige du percuteur. On retire le ressort.
La culasse est démontée!
Manque juste le démontage du levier de sureté. Pas nécessaire. Risqué, même, puisque la vis qui le retient est généralement "pointée". Son démontage risque de provoquer une détérioration.
Sept pièces! Si on ajoute le levier de sureté & sa vis: 9!
On ne peut pas laisser comme ça!
Donc: remontage.
Enfiler le ressort sur la tige du percuteur. Enfiler celle-ci dans le corps de tête de culasse. Placer le bouchon à son extrémité.
Pousser & visser le bouchon contre les filets.
Visser à fond. Les fraisages du bouchon & du corps de tête de culasse ne sont pas alignés!
Il faut donc dévisser légèrement pour les aligner:
La tige du percuteur est fraisée à son extrémité, qui comporte donc un "plat".
Il faut l'aligner avec la "saignée" qui se trouve entre les tenons de verrouillage:
Comme ceci:
De même, il faut que cette saignée, le plat sur la tige du percuteur, & l'usinage du corps de culasse soient alignés:
On insert donc la tête de culasse dans le corps de culasse. Sans oublier de placer l'extracteur dans l'usinage du corps de culasse:
Pour introduire, on pousse en tournant:
Comme pour le démontage, il y a une petite combine!
Il faut donner un petit choc sur la tête de culasse. Procéder comme au démontage: tenir le levier, & laisser basculer la culasse. son poids est suffisant pour donner la choc suffisant. Au besoin, répéter le geste. Pas la peine de taper comme un sourd!
La tête de culasse se retrouve dans cette position:
Replacer la noix de culasse:
Visser jusqu'à fond:
Puis tirer sur la noix & actionner le levier de sureté pour la bloquer en position "étirée", pour continuer à visser.
Jusqu'à fond!
Puis dévisser (environs un tiers de tour) jusqu'à ce que la noix retrouve sa position d'utilisation:
Tirer légèrement sur la noix, pour dégager le levier de sureté, puis relâcher.
Il faut encore "retendre" la tête de culasse.
De cette position:
Tirer & tourner pour arriver à cette position:
Si l'on souhaite ranger la culasse pour un bon moment, & que l'on souhaite la détendre, on ne réalise pas la dernière étape.
Ou si elle est réalisée, donner le petit choc sur la tête de culasse, comme au début du démontage. Toujours en évitant de "péter" l'extracteur!
Pour réintroduire la culasse sur l'arme: la présenter, les deux "tétons" que l'on voit sur la photo:
dans les fraisages du boitier:
On presse la queue de détente vers l'avant, & on pousse la culasse en place!
Et on sait faire!
La démonstration parait longue (moins que réaliser la mise en page! , & avec la crainte d'une fausse manip', & tout qui f*** l'camp! :koenfeu: ), mais le démontage & montage sont en fait simples! Pas de petite pièce à la çon! Pas de ressort super dur à comprimer & faire une autre manip' en même temps!
Juste deux/trois combines. Guères de risques de remonter à l'envers...
Dernière édition par Pâtre le Sam 20 Oct 2018, 14:51, édité 1 fois
Pâtre- Pilier du forum
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Re: Un Steyr M95 avec certains attributs "effacés"
:koenfeu:
Je remet le lien, qu'à pas l'air de fonctionner!
https://www.youtube.com/watch?v=MnQPzjf9LyU&list=PLVCskU4ZCqvsxBzWC_pBxKVQ5OsiPBHmY&index=37
Pâtre- Pilier du forum
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Re: Un Steyr M95 avec certains attributs "effacés"
WICHITA a écrit:je cherche une crosse pour mon mien (neutra) qui se morfond depuis des années...
http://www.egun.de/market/item.php?id=6823600
(pas de garde-main, semble t'il...Et pas de plaque de couche, ni grenadière, ni embouchoir....)
Pâtre- Pilier du forum
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Re: Un Steyr M95 avec certains attributs "effacés"
demain je regarderai, mais peut être j'ai ! ce qui manque...
et si tel est le cas, tu sera béni des dieux !
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WICHITA- Modérateur
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Re: Un Steyr M95 avec certains attributs "effacés"
Un petit "UP" :
J'ai toujours une crosse de fusil M.95 raccourci en carabine, avec son garde-main et les boucles de carabine. Mais la crosse a été archi-poncée à outrance !
Pour la monter sur ma ferraille de fusil je devrai la dé-raccourcir par une enture ; c'est du boulot... Alors si quelqu'un me dégotte une crosse de fusil (sans garde-main ni boucles, celles du fusil d'origine je les ai aussi), même pas bien belle, je lui refile volontiers en échange ma crosse carabine avec garde-main et boucles...
Sinon, c'est quand même pas rien à démonter, cette culasse.
Le plus drôle, c'est que quand on l'a fait une fois, à la suivante ça va tout seul (quoique, les yeux bandés c'est pas la joie) ; mais si on n'y touche pas pendant 1 ou 2 ans, on perd vite le "coup de patte" (je le fais sans aucun outil ni choc, mais ça force un peu sur les doigts - et en cas d'inattention ça pince vilain).
Il y a 2 versions pour la tête de la vis de la sûreté. J'essaierai de penser à regarder ça demain, mais il me semble que sur la mienne le démontage de cette vis est indispensable...
Est-ce que "Pâtre" serait d'accord pour étudier un peu l'extracteur ? Valeur du cintre, souplesse (flexion en charge) ; la seconde mesure n'étant commode et sans risque que si on dispose d'un comparateur.
Auquel cas je préparerais un croquis avec cotes en blanc.
Car on aurait là un point de fonctionnement litigieux, ou d'usure, ou d'avachissement : il me semble que c'est à une défaillance de l'extracteur qu'on doit imputer les culasses qui se referment trop facilement, tendant même parfois à le faire durant la manoeuvre (auquel cas un tenon frotte fortement sur sa glissière, et durcit nettement le mouvement).
J'ai toujours une crosse de fusil M.95 raccourci en carabine, avec son garde-main et les boucles de carabine. Mais la crosse a été archi-poncée à outrance !
Pour la monter sur ma ferraille de fusil je devrai la dé-raccourcir par une enture ; c'est du boulot... Alors si quelqu'un me dégotte une crosse de fusil (sans garde-main ni boucles, celles du fusil d'origine je les ai aussi), même pas bien belle, je lui refile volontiers en échange ma crosse carabine avec garde-main et boucles...
Sinon, c'est quand même pas rien à démonter, cette culasse.
Le plus drôle, c'est que quand on l'a fait une fois, à la suivante ça va tout seul (quoique, les yeux bandés c'est pas la joie) ; mais si on n'y touche pas pendant 1 ou 2 ans, on perd vite le "coup de patte" (je le fais sans aucun outil ni choc, mais ça force un peu sur les doigts - et en cas d'inattention ça pince vilain).
Il y a 2 versions pour la tête de la vis de la sûreté. J'essaierai de penser à regarder ça demain, mais il me semble que sur la mienne le démontage de cette vis est indispensable...
Est-ce que "Pâtre" serait d'accord pour étudier un peu l'extracteur ? Valeur du cintre, souplesse (flexion en charge) ; la seconde mesure n'étant commode et sans risque que si on dispose d'un comparateur.
Auquel cas je préparerais un croquis avec cotes en blanc.
Car on aurait là un point de fonctionnement litigieux, ou d'usure, ou d'avachissement : il me semble que c'est à une défaillance de l'extracteur qu'on doit imputer les culasses qui se referment trop facilement, tendant même parfois à le faire durant la manoeuvre (auquel cas un tenon frotte fortement sur sa glissière, et durcit nettement le mouvement).
Re: Un Steyr M95 avec certains attributs "effacés"
Alors j'ai été prendre ma culasse, pour revoir ça :
Sur les photos ci-dessus, la tête de la vis du levier de sûreté est enfoncée dans un chambrage, et ne dépasse pour ainsi dire pas à l'arrière.
Sur ma culasse, la tête de vis est un peu plus large, et totalement en saillie. Donc elle accroche quand on dévisse le chien, sauf à démonter préalablement la sûreté (je préfère éviter de le dévisser en appui sur la sûreté engagée, car cette pièce n'est déjà pas parfaitement ajustée**).
Ma vis paraît d'origine... Quand j'ai trouvé le fusil (sans crosse) au fond d'une armoire, la pièce de sûreté manquait mais la vis était en place ; d'ailleurs la culasse ne porte pas le chambrage qui serait nécessaire...
Une modification ultérieure, que mon fusil n'a pas reçue ? Cette vis chambrée, je l'ai vue sur un fusil long, mais modifié S en 8x56 R.
** Ma sûreté est une pièce que j'ai refaite, peut-être un peu moins dure que la pièce d'origine, et qui demande qu'on tire un peu le chien pour l'engager. Quoique, sur le fusil "modifié S" pré-cité, la sûreté d'origine est encore plus mal ajustée : il faut soulager le chien pour toutes les opérations.
Sur les photos ci-dessus, la tête de la vis du levier de sûreté est enfoncée dans un chambrage, et ne dépasse pour ainsi dire pas à l'arrière.
Sur ma culasse, la tête de vis est un peu plus large, et totalement en saillie. Donc elle accroche quand on dévisse le chien, sauf à démonter préalablement la sûreté (je préfère éviter de le dévisser en appui sur la sûreté engagée, car cette pièce n'est déjà pas parfaitement ajustée**).
Ma vis paraît d'origine... Quand j'ai trouvé le fusil (sans crosse) au fond d'une armoire, la pièce de sûreté manquait mais la vis était en place ; d'ailleurs la culasse ne porte pas le chambrage qui serait nécessaire...
Une modification ultérieure, que mon fusil n'a pas reçue ? Cette vis chambrée, je l'ai vue sur un fusil long, mais modifié S en 8x56 R.
** Ma sûreté est une pièce que j'ai refaite, peut-être un peu moins dure que la pièce d'origine, et qui demande qu'on tire un peu le chien pour l'engager. Quoique, sur le fusil "modifié S" pré-cité, la sûreté d'origine est encore plus mal ajustée : il faut soulager le chien pour toutes les opérations.
Re: Un Steyr M95 avec certains attributs "effacés"
Verchère a écrit:...
Est-ce que "Pâtre" serait d'accord pour étudier un peu l'extracteur ? Valeur du cintre, souplesse (flexion en charge) ; la seconde mesure n'étant commode et sans risque que si on dispose d'un comparateur.
...
Bien que je ne voie pas comment prendre des mesures "en charge", pas de soucis pour donner les mensurations de cette pièce.
Pâtre- Pilier du forum
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Re: Un Steyr M95 avec certains attributs "effacés"
J'ai cherché pour la hausse, mais sans doute mal, car rien trouvé ...
Une mise aux normes "chasse" aurait été envisageable si on avait effacé au moins le "07", mais je ne crois pas ... le cran fixe étant normalement suffisant car prévu pour 300 m, on aurait simplement viré la planchette !
Est-ce que le curseur tient en place si on lit le "07" en dessous ? L'arrière du cran fixe est-il marqué du "3" ?
Il pourrait s'agir d'une arme ayant repris du service dans une armée étrangère - ou l'étant devenue suite au morcellement de l'Autriche-Hongrie - dans laquelle le réalisme aurait poussé à un changement de hausse, les possibilités 300-400 et 700 m étant jugées amplement suffisantes pour une carabine ?
L'Italie, peut-être, qui a utilisé beaucoup de M.95 de tous types, et dont certaines armes se contentent d'un simple cran de mire (par exemple, le M.38, dont le cran de mire est la hausse 200 pour le 7,35 et 300 pour le 6,5), ou l'Allemagne, autre utilisatrice "prise & fin de guerre" à même de procéder à cette modif ?
Mais toujours pareil : si remplacement il y a eu, n'aurait-on pas mieux fait de poser une planchette plus courte plutôt que de s'emm...bêter à meuler l'originale ?
A-t-on simplement marqué "4" et 07" sur des planchettes vierges de stock qu'il aurait été stupide de jeter ?
Ça en fait des questions ...!
A+
Une mise aux normes "chasse" aurait été envisageable si on avait effacé au moins le "07", mais je ne crois pas ... le cran fixe étant normalement suffisant car prévu pour 300 m, on aurait simplement viré la planchette !
Est-ce que le curseur tient en place si on lit le "07" en dessous ? L'arrière du cran fixe est-il marqué du "3" ?
Il pourrait s'agir d'une arme ayant repris du service dans une armée étrangère - ou l'étant devenue suite au morcellement de l'Autriche-Hongrie - dans laquelle le réalisme aurait poussé à un changement de hausse, les possibilités 300-400 et 700 m étant jugées amplement suffisantes pour une carabine ?
L'Italie, peut-être, qui a utilisé beaucoup de M.95 de tous types, et dont certaines armes se contentent d'un simple cran de mire (par exemple, le M.38, dont le cran de mire est la hausse 200 pour le 7,35 et 300 pour le 6,5), ou l'Allemagne, autre utilisatrice "prise & fin de guerre" à même de procéder à cette modif ?
Mais toujours pareil : si remplacement il y a eu, n'aurait-on pas mieux fait de poser une planchette plus courte plutôt que de s'emm...bêter à meuler l'originale ?
A-t-on simplement marqué "4" et 07" sur des planchettes vierges de stock qu'il aurait été stupide de jeter ?
Ça en fait des questions ...!
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Re: Un Steyr M95 avec certains attributs "effacés"
:koenfeu: encore "perdu" un post presque terminé!
Allez! r'commence!
Donc, le "3" figure bien sur la face de la hausse. la planchette ne présente aucunes trace de meulage ou autre usinage. Le curseur coulisse "gras", tout au long de sa course. Les deux chiffres "4" & "07" sont marqués profondément, les bords sont nets.
Je ne crois pas à une modification d'une planchette.
Par ailleurs, ses dimensions correspondent à son emplacement, & aux dimensions originelles. Les emplacement des graduations "300m", "400m", 700m" correspondent également.
300m: planchette rabattue, chiffre "3" poinçonné sur la face avant.
400m: planchette relevée, curseur en bas. Le chiffre "4" surplombe le curseur, à gauche.
700m: planchette relevée, curseur déplacé vers le haut, apparait un cran de mire dont la position est plus élevée que le cran "4". Le marquage "07" est sur la ligne de ce cran de mire.
Par contre, la face avant de la planchette n'est pas bronzée, contrairement à la face arrière, & au cran de mire "planchette rabattue".
Je souscris à l'hypothèse de feder504, concernant le changement de vision d'utilisation de ces armes. Avec réduction des distances d'utilisation, & même simplification de ces distances.
Mais pourquoi certaines carabines ont une planchette "complète", & (au moins deux!) certaines une hausse "simplifiée"
J'ose deux hypothèses:
-Une fabrication tardive, avec montage d'une hausse simplifiée. Alors: fabrication nouvelle de planchettes de hausse? Ou, comme émis par feder504, utilisation de "planchettes de stock, vierges"?
-Lors de la modification du calibre, de 8x50R vers 8x56R, la planchette originelle, en Schritt, était remplacée par une nouvelle, en Meters. Mais même question: fabrication nouvelle de planchettes de hausse? Ou utilisation de "planchettes de stock, vierges"?
Comparaison de la hausse de carabine. En "8x50R" (Altes Ausfürung), à gauche (en Schritt???). Et de la hausse "8x56R" (Neues Ausfürung), à droite.
Sur cette dernière, les inscriptions "3", "4", "07" figurent aux mêmes emplacements que sur les hausses sujettes à discutions.
Celles-ci sont donc bien pour la munition 8x56R.
Bon, c'est pour causer, parce qu'on est guère plus avancé!
Je n'ai aucunes sources sur ces planchettes "simplifiées". Même pas de photos de référence....
Pâtre- Pilier du forum
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Re: Un Steyr M95 avec certains attributs "effacés"
Ben moi j'ai une photo pour la vis non chambrée (rappelant que le levier de sureté est une copie, mais que la vis était restée à sa place).
Sinon, à propos du démontage / remontage de la culasse:
Pour "ouvrir" (étirer) la tête de culasse, il faut la tirer hélicoïdalement. Dans quel sens ? On regarde sous le corps, il y a les griffes de guidage, et sur un côté de la tête une rainure pour l'éjecteur : en position étirée, tout ça doit se trouver aligné (en dessous, une fois la culasse remontée sur l'arme).
Et pour "fermer" quand le chien est monté (ressort tendu, donc) pas la peine de frapper obliquement la tête de culasse sur la table : il suffit d'enfoncer légèrement le bec de l'extracteur (du moins sur mon exemplaire). Inutile d'appuyer fort, un doigt suffit, et faut pas laisser traîner un autre doigt derrière les tenons !
Au remontage, on peut d'abord remettre en place la tête mobile (approchée avec la rainure d'éjecteur et le plat du percuteur du même côté que le levier du corps), à peine enfoncée / tournée, et ne glisser l'extracteur qu'à ce moment (ce qui évite de manipuler trop de pièces en même temps) ; et alors tourner encore un peu pour venir en position "ouverte" (ça vient facilement).
Ensuite, pour "refermer" alors que le chien n'est pas encore monté, ça va moins bien : appuyer la culasse presque verticalement sur la table, contact du côté opposé à l'extracteur, et tout en continuant d'appuyer, redresser la culasse pour que le bec d'extracteur vienne au contact et commence à appuyer. Ça doit se fermer relativement facilement ; si ça ne veut pas, ne pas forcer (car c'est alors l'extracteur qui trinque), titiller un peu le bazar et recommencer...
Les repérages de position d'après les rainures, vous aurez bien compris que c'est pour les nettoyages dans l'obscurité d'un abri de tranchée...
Pour les mesures de l'extracteur, je prépare un exemple de montage. C'est quand même plus facile avec le Lebel : entre les tables de construction et l'Instr. de 1905, on trouve tout ce qui est nécessaire pour vérifier les cotes de l'extracteur et les corriger au besoin...
Sinon, à propos du démontage / remontage de la culasse:
Pour "ouvrir" (étirer) la tête de culasse, il faut la tirer hélicoïdalement. Dans quel sens ? On regarde sous le corps, il y a les griffes de guidage, et sur un côté de la tête une rainure pour l'éjecteur : en position étirée, tout ça doit se trouver aligné (en dessous, une fois la culasse remontée sur l'arme).
Et pour "fermer" quand le chien est monté (ressort tendu, donc) pas la peine de frapper obliquement la tête de culasse sur la table : il suffit d'enfoncer légèrement le bec de l'extracteur (du moins sur mon exemplaire). Inutile d'appuyer fort, un doigt suffit, et faut pas laisser traîner un autre doigt derrière les tenons !
Au remontage, on peut d'abord remettre en place la tête mobile (approchée avec la rainure d'éjecteur et le plat du percuteur du même côté que le levier du corps), à peine enfoncée / tournée, et ne glisser l'extracteur qu'à ce moment (ce qui évite de manipuler trop de pièces en même temps) ; et alors tourner encore un peu pour venir en position "ouverte" (ça vient facilement).
Ensuite, pour "refermer" alors que le chien n'est pas encore monté, ça va moins bien : appuyer la culasse presque verticalement sur la table, contact du côté opposé à l'extracteur, et tout en continuant d'appuyer, redresser la culasse pour que le bec d'extracteur vienne au contact et commence à appuyer. Ça doit se fermer relativement facilement ; si ça ne veut pas, ne pas forcer (car c'est alors l'extracteur qui trinque), titiller un peu le bazar et recommencer...
Les repérages de position d'après les rainures, vous aurez bien compris que c'est pour les nettoyages dans l'obscurité d'un abri de tranchée...
Pour les mesures de l'extracteur, je prépare un exemple de montage. C'est quand même plus facile avec le Lebel : entre les tables de construction et l'Instr. de 1905, on trouve tout ce qui est nécessaire pour vérifier les cotes de l'extracteur et les corriger au besoin...
Re: Un Steyr M95 avec certains attributs "effacés"
Un autre lien, vers C&Rsenal
https://www.youtube.com/watch?v=4xeeE1E9Wwk
Sur les Steyr '95 en général.
Une 'tite supplémentaire!
Pour la "détente" de la culasse: j'ai essayé, en triturant l'extracteur. Il me faut forcer, & "trifouiller", & je ne reproduis pas à chaque fois.
J'espère pouvoir comparer avec d'autres culasses.
Pour la vis du levier de sureté, il semble d'après mes recherches que la vis doit rentrer dans un fraisage. Mais ma doc ne le montre pas clairement. Les sites que j'ai consulté non plus...
Reste à comparer les culasses des membres de TCAR...ou trouver une doc précisant ce détail!
J'essaye à 100m ce WE, normalement.
Pâtre- Pilier du forum
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Re: Un Steyr M95 avec certains attributs "effacés"
Peut-être que ça ne déclenche facilement que sur les mécanismes qui déclenchent trop facilement...Pâtre a écrit:Pour la "détente" de la culasse: j'ai essayé, en triturant l'extracteur. Il me faut forcer, & "trifouiller", & je ne reproduis pas à chaque fois. ...
Si ce n'est pas le cas du tien, ça va permettre des mesures comparatives sur l'extracteur, parce-que le mien déclenche facilement, et j'en connais un autre qui est encore pire (on a presque du mal à remettre en place la culasse).
Sûr à 100% que sur le mien la vis n'a jamais été enfoncée dans un chambrage. Mais c'est un fusil long (non raccourci carabine) et en 8x50R ; donc aucune modification et produit à Steyr durant la guerre de 14 je crois (j'avais trouvé d'après les marquages, mais je sais plus où j'ai fourré le papier).Pâtre a écrit:... Pour la vis du levier de sureté, il semble d'après mes recherches que la vis doit rentrer dans un fraisage. Mais ma doc ne le montre pas clairement. Les sites que j'ai consulté non plus...
Alors si la vis saillante a été corrigée en fin de guerre, ou rectifiée à la transformation d'après guerre, la plupart des M.95 en circulation ne doivent plus l'avoir...
Re: Un Steyr M95 avec certains attributs "effacés"
Verchère a écrit:....
Alors si la vis saillante a été corrigée en fin de guerre, ou rectifiée à la transformation d'après guerre, la plupart des M.95 en circulation ne doivent plus l'avoir...
Oui, il faudrait voir sur plus d'exemplaires. Et voir si il y a une distinction M'95 (8x50R) / M'95M (8x56R) sur cette vis.
Pâtre- Pilier du forum
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Re: Un Steyr M95 avec certains attributs "effacés"
Au sujet de cette tête de vis, on attend donc le témoignage des collègues...
Parce-que le mien, il n'est pas impossible que ce soit une "prise de guerre", ainsi soustraite aux modifications ultérieures. Car il était au fond de l'armoire d'un ancien de l'Armée d'Orient (Salonique, etc.) ; mais rien ne le prouve, non plus...
Et il n'était pas indispensable qu'une éventuelle modification de cette vis soit spécifiée sur la vis, tellement elle est évidente.
Parce-que le mien, il n'est pas impossible que ce soit une "prise de guerre", ainsi soustraite aux modifications ultérieures. Car il était au fond de l'armoire d'un ancien de l'Armée d'Orient (Salonique, etc.) ; mais rien ne le prouve, non plus...
Et il n'était pas indispensable qu'une éventuelle modification de cette vis soit spécifiée sur la vis, tellement elle est évidente.
Traces d'usinage...
En tournant en tous sens l'extracteur pour déterminer une procédure de mesure qui ne soit pas trop difficile à reproduire, j'ai ré-examiné les pièces voisines...
Quand des mécaniciens manipulent certains mécanismes, ils se demandent parfois comment on a pu les usiner ! Ici, en regardant de près, on trouve quelques indices...
Malheureusement, ce qui suit ne peut s'adresser qu'à ceux qui ont une telle culasse entre les mains, car pour illustrer ça en photos ce serait difficile, tant les détails sont ténus.
Ces détails sont relatifs à mon exemplaire ; sur un autre ils pourront être moins nets, ou plus, ou l'usinage pourrait avoir été effectué différemment (autre époque, autre manufacture).
La tête mobile présente 2 rainures hélicoïdales, dont le fond est finement et irrégulièrement griffé (grattages manuels, en finition ?). Mais l'extrémité des rainures est légèrement plus profonde, et présente une dépression en arc de cylindre : c'est caractéristique d'un usinage avec une petite fraise travaillant "de profil" (ou "en roulant"), avec un arrêt de l'avance au moment de dégager la fraise. L'effort de coupe devenant alors nul, les déformations de la pièce et de la machine cessent, et la fraise (qui continue à "tourner sur place") s'enfonce légèrement dans le métal.
Un fraisage de profil laisse généralement d'infimes vaguelettes, mais comme ici le fond des rainures semble avoir été gratté, leur absence n'est pas significative...
Le grattage n'a pas touché à la dépression en bout de rainures, qui présente des grosses stries, montrant que la fraise n'était pas très fraîche ; stries quasi-identiques sur les 2 rainures, qui donc auraient été effectuées successivement sur la même machine.
C'est logique, d'autant qu'il faut donner à la pièce un mouvement hélicoïdal durant l'usinage des rainures, ce qui demande un mécanisme particulier.
Le corps de culasse paraît extérieurement assez massif, mais il est très évidé et paraît finalement plus "léger" qu'un cylindre de Lebel ou Berthier ; on pourrait presque dire que tout le poids est dans le levier, sa boule et son renfort d'embase. Ce corps semble fait d'une pièce ... mais en y regardant de près on découvrira 3 petits éléments rapportés !
Le dessous du corps présente 2 portées de glissement sur toute la longueur. Elles sont striées de fines rainures bien parallèles et équidistantes, avec parfois de petites traces d'arrachement ; c'est caractéristique d'un "rabotage" (raboteuse, étau-limeur ou mortaiseuse), effectué par déplacement rectiligne d'un outil à une seule arête.
Le procédé était très utilisé, car peu coûteux en outillage et en machines ; il donnait des surfaces d'une grande planéité, mais pour les rainures et recoins c'était plus délicat. Le faible débit de production l'a fait progressivement disparaître au profit de la fraiseuse, nettement plus coûteuse.
Le dessus du corps serait moins propice à cette technique, car l'usinage vient buter contre l'embase du levier. On croit toutefois y discerner le même genre de rainures, très atténuées par le polissage ; elle finissent contre l'embase, avec un raccordement irrégulier et profondément griffé, qui pourrait être le vestige d'un rabotage non débouchant (une pratique des plus scabreuses).
Le renfort longitudinal du côté opposé au levier est creusé d'une rainure d'allègement en cuvette allongée, peut-être fraisée "de profil" (léger approfondissement aux points d'arrêt des extrémités, décelables en lumière rasante).
Le renfort longitudinal côté levier est plus intéressant : il est creusé intérieurement d'une rainure non débouchante pour loger l'éjecteur.
A l'époque, on faisait ce genre de choses en mortaisage (un genre de rabotage), l'outil étant monté sur une broche pénétrant dans l'alésage de la pièce, avec un mouvement de va et vient effectuant un creusement progressif. Mais l'arête de coupe, agissant comme un burin, pousse le copeau devant elle ; si la rainure n'est pas débouchante les copeaux bourrent au fond, et l'outil se brise rapidement. Il est donc nécessaire, pour tous les travaux de rabotage non débouchants ... de les rendre débouchants ! En perçant préalablement un trou terminant la partie à usiner, afin que le copeau d'extrémité puisse s'y dégager ; la rainure se termine alors forcément en demi-rond, comme si elle avait été faite par une fraise "de face" (ou "en bout").
Mais ici, ce trou n'aurait pu être percé que par l'extérieur ; il devrait donc se voir ... et il se voit ! En lumière rasante, 50 mm devant le levier, une auréole circulaire révèle un bouchon, peut-être brasé. A noter que sur les mécanismes suisses Mle 1889 et 1911, le même genre de trou de dégagement de mortaisage reste ouvert (à l'avant du canal de la poignée de charge).
L'étranglement intérieur, au tiers arrière du corps de culasse, est percé d'un trou hémisphérique pour laisser passer le percuteur tout en l'empêchant de tourner. Il ne faut pas longtemps pour découvrir qu'en fait, c'est une goupille transversale plantée 18 mm devant le levier, qui dépasse légèrement dans le passage de percuteur.
L'étranglement lui-même, paraît rapporté. Il est pourvu d'un fente à l'arrière, mais pour un vissage (par l'avant) les diamètres ne collent guère ; peut-être simplement emboîté et bloqué par la goupille.
Les guides hélicoïdales internes sont forcément usinées par mortaisage, avec l'outil (ou la pièce) qui tourne pendant la translation ; une technique voisine du rayage des canons. Les guides commencent loin après l'entrée (où l'on voit quelques traces hélicoïdales) et s'arrêtent un peu avant le fond (pour le constater il faut sonder avec un crochet en fil de fer). Un passage préalable au tour pouvait donc "mâcher le travail" à l'entrée, et surtout creuser au fond une étroite gorge de dégagement pour le mortaisage. En procédant avant la pose de l'étranglement, la barre de mortaisage pouvait traverser la pièce et être soutenu des deux côtés, améliorant ainsi nettement sa rigidité, et par conséquent la productivité et/ou la précision.
Pour en être sûr, il faudrait scier un corps de culasse... Non, pas le mien !
Quand des mécaniciens manipulent certains mécanismes, ils se demandent parfois comment on a pu les usiner ! Ici, en regardant de près, on trouve quelques indices...
Malheureusement, ce qui suit ne peut s'adresser qu'à ceux qui ont une telle culasse entre les mains, car pour illustrer ça en photos ce serait difficile, tant les détails sont ténus.
Ces détails sont relatifs à mon exemplaire ; sur un autre ils pourront être moins nets, ou plus, ou l'usinage pourrait avoir été effectué différemment (autre époque, autre manufacture).
La tête mobile présente 2 rainures hélicoïdales, dont le fond est finement et irrégulièrement griffé (grattages manuels, en finition ?). Mais l'extrémité des rainures est légèrement plus profonde, et présente une dépression en arc de cylindre : c'est caractéristique d'un usinage avec une petite fraise travaillant "de profil" (ou "en roulant"), avec un arrêt de l'avance au moment de dégager la fraise. L'effort de coupe devenant alors nul, les déformations de la pièce et de la machine cessent, et la fraise (qui continue à "tourner sur place") s'enfonce légèrement dans le métal.
Un fraisage de profil laisse généralement d'infimes vaguelettes, mais comme ici le fond des rainures semble avoir été gratté, leur absence n'est pas significative...
Le grattage n'a pas touché à la dépression en bout de rainures, qui présente des grosses stries, montrant que la fraise n'était pas très fraîche ; stries quasi-identiques sur les 2 rainures, qui donc auraient été effectuées successivement sur la même machine.
C'est logique, d'autant qu'il faut donner à la pièce un mouvement hélicoïdal durant l'usinage des rainures, ce qui demande un mécanisme particulier.
Le corps de culasse paraît extérieurement assez massif, mais il est très évidé et paraît finalement plus "léger" qu'un cylindre de Lebel ou Berthier ; on pourrait presque dire que tout le poids est dans le levier, sa boule et son renfort d'embase. Ce corps semble fait d'une pièce ... mais en y regardant de près on découvrira 3 petits éléments rapportés !
Le dessous du corps présente 2 portées de glissement sur toute la longueur. Elles sont striées de fines rainures bien parallèles et équidistantes, avec parfois de petites traces d'arrachement ; c'est caractéristique d'un "rabotage" (raboteuse, étau-limeur ou mortaiseuse), effectué par déplacement rectiligne d'un outil à une seule arête.
Le procédé était très utilisé, car peu coûteux en outillage et en machines ; il donnait des surfaces d'une grande planéité, mais pour les rainures et recoins c'était plus délicat. Le faible débit de production l'a fait progressivement disparaître au profit de la fraiseuse, nettement plus coûteuse.
Le dessus du corps serait moins propice à cette technique, car l'usinage vient buter contre l'embase du levier. On croit toutefois y discerner le même genre de rainures, très atténuées par le polissage ; elle finissent contre l'embase, avec un raccordement irrégulier et profondément griffé, qui pourrait être le vestige d'un rabotage non débouchant (une pratique des plus scabreuses).
Le renfort longitudinal du côté opposé au levier est creusé d'une rainure d'allègement en cuvette allongée, peut-être fraisée "de profil" (léger approfondissement aux points d'arrêt des extrémités, décelables en lumière rasante).
Le renfort longitudinal côté levier est plus intéressant : il est creusé intérieurement d'une rainure non débouchante pour loger l'éjecteur.
A l'époque, on faisait ce genre de choses en mortaisage (un genre de rabotage), l'outil étant monté sur une broche pénétrant dans l'alésage de la pièce, avec un mouvement de va et vient effectuant un creusement progressif. Mais l'arête de coupe, agissant comme un burin, pousse le copeau devant elle ; si la rainure n'est pas débouchante les copeaux bourrent au fond, et l'outil se brise rapidement. Il est donc nécessaire, pour tous les travaux de rabotage non débouchants ... de les rendre débouchants ! En perçant préalablement un trou terminant la partie à usiner, afin que le copeau d'extrémité puisse s'y dégager ; la rainure se termine alors forcément en demi-rond, comme si elle avait été faite par une fraise "de face" (ou "en bout").
Mais ici, ce trou n'aurait pu être percé que par l'extérieur ; il devrait donc se voir ... et il se voit ! En lumière rasante, 50 mm devant le levier, une auréole circulaire révèle un bouchon, peut-être brasé. A noter que sur les mécanismes suisses Mle 1889 et 1911, le même genre de trou de dégagement de mortaisage reste ouvert (à l'avant du canal de la poignée de charge).
L'étranglement intérieur, au tiers arrière du corps de culasse, est percé d'un trou hémisphérique pour laisser passer le percuteur tout en l'empêchant de tourner. Il ne faut pas longtemps pour découvrir qu'en fait, c'est une goupille transversale plantée 18 mm devant le levier, qui dépasse légèrement dans le passage de percuteur.
L'étranglement lui-même, paraît rapporté. Il est pourvu d'un fente à l'arrière, mais pour un vissage (par l'avant) les diamètres ne collent guère ; peut-être simplement emboîté et bloqué par la goupille.
Les guides hélicoïdales internes sont forcément usinées par mortaisage, avec l'outil (ou la pièce) qui tourne pendant la translation ; une technique voisine du rayage des canons. Les guides commencent loin après l'entrée (où l'on voit quelques traces hélicoïdales) et s'arrêtent un peu avant le fond (pour le constater il faut sonder avec un crochet en fil de fer). Un passage préalable au tour pouvait donc "mâcher le travail" à l'entrée, et surtout creuser au fond une étroite gorge de dégagement pour le mortaisage. En procédant avant la pose de l'étranglement, la barre de mortaisage pouvait traverser la pièce et être soutenu des deux côtés, améliorant ainsi nettement sa rigidité, et par conséquent la productivité et/ou la précision.
Pour en être sûr, il faudrait scier un corps de culasse... Non, pas le mien !
Re: Un Steyr M95 avec certains attributs "effacés"
J'espère qu'il y en a 2 ou 3, qui ont pu remarquer sur leur culasse de M.95 des petits détails comme ceux que je cite plus haut...
Re: Un Steyr M95 avec certains attributs "effacés"
Quelques photos voire une vidéo n'auraient pas été de trop. (je dispose de 3 culasses)
Joel_- Pilier du forum
- Nombre de messages : 1894
Age : 63
Localisation : Lyon
Date d'inscription : 08/01/2016
disparu...et pouf! je réapparais....
Salut à tous...
Je vois mon cher Pâtre que tu as eu la main heureuse! Ces carabines sont vraiment chouettes...
Tu as eu plus de chance que moi car tu en as dégotté une avec le protège guidon...
Sur la mienne on voit encore les traces qui trahissent la présence passée de ce fameux protège guidon...
Faudrait que je me remette la main sur le site allemand que j'avais consulté mais qui était en rupture de cette pièce...on sait jamais...
En tout cas merci pour les photos et les explications plus qu'abondantes...
C'est du boulot tout ça et je sais que ça devient très vite assez chronophage....
Merci aux autre membres pour leur interventions...
Je vois mon cher Pâtre que tu as eu la main heureuse! Ces carabines sont vraiment chouettes...
Tu as eu plus de chance que moi car tu en as dégotté une avec le protège guidon...
Sur la mienne on voit encore les traces qui trahissent la présence passée de ce fameux protège guidon...
Faudrait que je me remette la main sur le site allemand que j'avais consulté mais qui était en rupture de cette pièce...on sait jamais...
En tout cas merci pour les photos et les explications plus qu'abondantes...
C'est du boulot tout ça et je sais que ça devient très vite assez chronophage....
Merci aux autre membres pour leur interventions...
Chère Madame, ce n'est pas la corde qui fait le pendu.
_ Comment cela ?
Sachez que même un loqueteux comme lui peut avoir un ange gardien...
Un ange tout blond qui veille sur lui...
Redestos- Membre confirmé
- Nombre de messages : 301
Age : 49
Localisation : A côté du pays du chocolat et des montres
Date d'inscription : 05/11/2014
Re: Un Steyr M95 avec certains attributs "effacés"
C'est pas dans mes possibilités : la plupart des petits détails ne se révèlent qu'en cherchant la bonne rasance de lumière, avec éventuellement une loupe (ce pourquoi j'ai indiqué la distance entre l'avant du levier et les axes de goupille et bouchon).Joel_ a écrit:Quelques photos voire une vidéo n'auraient pas été de trop. ;) (je dispose de 3 culasses)
Et pour l'intérieur il faut une petite lampe de poche.
La seule chose aisément photographiable c'est les traces de rabotage sous la culasse, mais "Pâtre" les a déjà montrées (message https://www.tircollection.com/t33703p25-un-steyr-m95-avec-certains-attributs-effaces#488648 , surtout les photos de la fin) ; les miennes sont d'ailleurs plus régulières, avec beaucoup moins de traces d'arrachement.
Ces traces d'usinage très visibles, avec souvent des marques d'outils bien usés, ne doit pas faire conclure à une fabrication bâclée : ce sont plutôt les fusils suisses, les Gras ou les Lebel, qui présentent un niveau de finition exagéré, pour l'usage qui en était fait...
D'ailleurs il y a pire : le Mosin-Nagant !
Re: Un Steyr M95 avec certains attributs "effacés"
Plutôt que des photos en macro, je pensais plus à quelque chose de plus général genre des vues des pièces avec des flèches indiquant précisément "où regarder" mais bon, je vais re-revoir ça ce w-e à tête reposée.
À noter quand même que sur mes 3 culasses, en tirer la tête en tournant n'est pas facile (dur et pas beaucoup de prise) et "ça tient tout juste", du coup, pas besoin de donner un petit coup dessus. C'est même difficile à remettre sans que ça se relâche, faut faire tout en finesse...
À noter quand même que sur mes 3 culasses, en tirer la tête en tournant n'est pas facile (dur et pas beaucoup de prise) et "ça tient tout juste", du coup, pas besoin de donner un petit coup dessus. C'est même difficile à remettre sans que ça se relâche, faut faire tout en finesse...
Joel_- Pilier du forum
- Nombre de messages : 1894
Age : 63
Localisation : Lyon
Date d'inscription : 08/01/2016
Re: Un Steyr M95 avec certains attributs "effacés"
C'est souvent le cas, c'est très embêtant et "ça devrait pas"...Joel_ a écrit:... À noter quand même que sur mes 3 culasses, en tirer la tête en tournant n'est pas facile (dur et pas beaucoup de prise) et "ça tient tout juste", du coup, pas besoin de donner un petit coup dessus. C'est même difficile à remettre sans que ça se relâche, faut faire tout en finesse...
J'en connais un où il faut tenir la culasse ouverte en coinçant un objet, le temps de la renquiller ; sinon pas moyen ! Normalement, elle devrait tenir "ouverte" pendant les mouvements d'alimentation, mais souvent elle déclenche et le tenon gauche frotte le haut de sa glissière (ce flanc du tenon étant d'ailleurs bien plus poli que les autres) ; le tenon droit frotte en dessous, mais moins.
C'est pas toujours évident à vérifier : il faut comparer le frottement entre un mouvement "tête assurément encliquetée", et les mouvements suivants.
A noter qu'en appuyant sur la boule (comme pour fermer un Mauser, par exemple), on peut arriver à mieux encliqueter une tête qui tient mal ; mais ça n'a pas grande utilité pratique...
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