44 russian - rechargement PN avec les outils d'époque

Merci pour ces riches contributions !!!


Me reste à fabriquer ma graisse. La période de confinement y est propice d'une façon générale (regardez donc vos bourrelets grossissent  ). Mais rien ne dit que celle qu'on produit confiné soit meilleure que celle du cachalot.

Le "grease cookie" ! Ça fait rêver !

Mon S&W, même si ce n'est pas un target (bien qu'ayant une visée target) était sans doute une arme précise. Mais je pense aux cowboys équipés de n°3, schofield ou autres un peu plus "field". Est-ce qu'à votre connaissance ils préparaient vraiment leurs cartouches avec autant de sophistications ? Ou bien était-ce : chargées ras la gueule et pis c'est tout ! Graissaient-ils les balles ? Ça devait un peu dégouliner dans les cartouchières par fortes chaleur ?



PS. Je précise que ce n'est pas Grand-Papa, mais Arrière-Grand-Papa : Il avait, comme les photos en attestent, la quarantaine en 1900. Et il est mort il y a 93 ans... Ça ne change rien, lui, son fils et son petit-fils (mon père donc, je ne sais pas si vous me suivez, qui est vivant lui) sont contents tous les 3.

Bravo Bertrand , super rechargement . J'adore ton histoire , les photos d'époque et je suis jaloux du magniqfique S&W de ton arrière Grand-Père  

 Celui de Jeppessen aussi est   Merci messieurs !

deGuers a écrit: gardez toute la hauteur disponible pour un plein de bonne graisse PN ( à la Verchère , à base de suif , entre deux rondelles étanches , il va sans dire ).

Hello deGuers,

Comment produire des rondelles étanches ? (avec quel matériau)

Pardon pour mon ignorance   !

A l'époque ,comme tu le supposais, ils mettaient la poudre et c'est tout. Le seul film où j'ai vu faire cette manipulation , je crois que c'est dans "Nevada Smith"
Ce n'est qu’après, que l'on a commencé a faire un peu comme les cartouches de chasse, les "ingénieurs "étant passés par là .

Une planche à pain en nylon , un emporte-pièce de 10 mm , du bidon de jus de fruits ou de lait .
La rondelle de 10 mm va bien dans un étui de .44 Russian .

Autre choix , le Wad  Punch ; ici le modèle en calibre .38 ( pour mon custom 37-77-377 des Tropiques ) .
A gauche une rondelle dans son étui de .44  Russian ( Starline ) ; à son côté  l'étui de .40 S&W va bien pour placer la rondelle sur la poudre ; ça permet d'appliquer une légère compression de la poudre .
S'il n' y a pas de Grease Cookie ce type de rondelle est suffisant pour protéger la PN d'une migration de la graisse provenant de la balle .

L'outil Wad Punch monté sur une presse mono-station .
Le poussoir prend la place du Shell Holder ; on glisse le matériau dans la fente : papier , carton de lait , feutre .
Au passage du bélier du PMB vers le PMH , le poussoir découpe une rondelle qui sera récupérée en haut de l'outil .

A propos du Grease Cookie : on n'a pas trouvé mieux ; il ramollit les crasses PN ce qui permet d'enchaîner plusieurs tirs , il renforce l'admirable fumée blanche qui fait rager les copains PSF du pas de tir , il diminue ( voire supprime ) l'emplombage des rayures , il améliore grandement le groupement , il sent bon .
Pour éviter qu'il ne contamine la PN : bien calculer la hauteur disponible ( armes longues ) une fois la PN à poste ( droppée et comprimée au besoin ) ; souvent c'est conditionné par la place de la balle dans l'étui , quand on utilise la gorge de sertissage .

Me dire si intéressé par : " Faire ses Grease Cookie en mode confiné ."

Merci deGuers !

Je comprends qu'en cas de grease cookie on ne peut pas se contenter de rondelles étanches et qu'il faut du feutre ?

Donc dans l'ordre : poudre, rondelle étanche, feutre, grease cookie, balle ?

Et oui pour l'intérêt à propos de la confection de grease cookies, en mode confiné, ou déconfiné, d'ailleurs.

Pour les rondelles, ne pas hésiter à acheter un emporte-pièce un poil plus large que le calibre, de façon à ce que la rondelle serre bien dans la douille en se relevant légèrement sur son pourtour, assurant une assez bonne étanchéité.
Par exemple, le 11 mm convient pour le 44-40 ou le 45LC.
Le 12 mm pour le 45-70
Et le 13 mm pour les "gros" calibres 50.

En armes de poing où il y a peu de place : les rondelles découpées dans du feutre sont trempées dans de l'huile d'olive par exemple ; elle est efficace sur le Fouling . D'ailleurs je démonte la ou les cheminées après le tir qui va-vont directement dans l'huile d'olive ( tube d'aspirine ) . Nettoyage ultérieur à la maison .
Mais ... il faut que ces rondelles ne soient pas trop imbibées sinon l'huile migre vers la poudre malgré la rondelle d'étanchéité " lait " qui est dessous . Si l'on fait " suer " le feutre ,  il reste trop peu d'huile pour faire le job ; de plus le feutre prend trop de volume  . Compte tenu du peu d'espace restant mieux vaut une rondelle que l'on appellera " graisse " pour simplifier . C'est le Grease Cookie .

En armes longues et PN par contre on peut fort bien utiliser un empilement compact de rondelles de feutre , sèches , pour combler un vide au dessus de la PN ( mais pas du kapok , dangereux ) .
En fait en armes longues et PN , si l'on veut faire une charge modérée , autant combler le vide avec la graisse entre 2 rondelles lait .
Pour une charge modérée on peut passer aux PSF et au kapok ( je ne suis fana du Dacron ) , si la solidité de la mécanique le permet ( répliques italiennes ) .
Plutôt que le feutre huilé la solution c'est évidemment de faire une rondelle ( Grease Cookie ) qui ne coule pas , donc de " graisse " : cire d'abeille comme base pour une bonne tenue , plus , au choix , un mélange de : suif animal , huile d'olive , huile de pied de boeuf , végétaline , et autres ( on gardera l'Alox pour sa graisse PSF ).
Oui , les rondelles " carton " doivent être un poil plus larges que le diamètre interne du collet .

Merci pour ces compléments, toujours enrichissant.  

Je viens de récupérer du suif de mouton (merci Régis, mon boucher).
J'ai commandé de la cire d'abeille.
Je vais acheter de la végétaline.

Et à moi le Grease Cookie !

Apparemment, ce revolver est doté d'un chien non rebondissant caractéristique du target et non de l'army model, et vraisemblablement d'une détente allégée ...
Bravo pour cette belle pièce , témoignage de l'époque où Ira Paine venait chez Gastinne Renette  sublimer ce magnifique revolver.

Pour répondre à un message plus haut, les pinces Ideal n'ont jamais remplacé les pinces et moules à balles winchester qui ont continué à être fabriqués jusqu'au début du 20 ème siècle. Les pinces Ideal pouvaient recalibrer les balles graissées ce que les autres ne faisaient pas. Elles étaient aussi plus compactes avec les moules à balles intègrés. Les plus belles pinces de rechargement, et les plus rares, sont les pinces Marlin, fabriquées de 1881 à 1889 je crois, elles pouvaient en plus décaper les amorces boxer ou berdan et découper des cartons avec un emporte pièce. J'ai la chance de posséder une en 44 wcf et une en 38 wcf; en dessous quatre pinces en 44 russian, avec trois moules différents. La pince sans moule à  balle permettait de régler l'enfoncement de la balle.
https://i.servimg.com/u/f79/13/42/72/32/pinces17.jpg

édité

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voici des pinces Winchester, une ideal tool avec moule détachable ( rare) et une Marlin en 44-40.

Le S&W n°3 n'était sûrement pas une arme de simple cow-boy, mais plutôt de propriétaire, négociant ou notable. Et ceux-ci achetaient sans doute souvent leurs cartouches plutôt que de les fabriquer ; au moins dans la mesure où l'approvisionnement était assuré, ce qui est peut-être la raison d'être des outils de rechargement simplifiés, pour dépannage.

Et le S&W dans ce calibre, c'est du gros ! Ma mémoire flanche mais je me demande si c'est pas avec ça que le Grand Duc Alexis a chassé le bison (quoique, peut-être chassait-il plutôt le cheval ?)

Pour la rondelle de séparation, P. Matthews déplore l'usage d'une matière inerte comme le carton et conseille de la poinçonner dans une feuille de cire d'abeille pure (les plaques vierges pour apiculteurs), qui sera fracassée au départ du coup et laissera les gaz pulvériser le grease-cookie. Tandis que le carton aurait plutôt tendance à protéger le grease-cookie, ce qui est contre-productif (celui-ci ne devant pas être confondu avec une rondelle d'étanchéité en cire dure, surtout utile avec les balles à compression).
Cependant, je n'ai vérifié que la faisabilité de la rondelle mince en cire, sans la tester réellement au tir.

L'outil présenté par deGuers ici :
https://www.tircollection.com/t44019p25-44-russian-rechargement-pn-avec-les-outils-d-epoque#592330
peut assez aisément se fabriquer en version "à l'étau" : un morceau de ferraille assez épais, foré d'un trou au diamètre désiré dans lequel coulisse assez juste une tige à bord franc. Une fente à la scie à mi-épaisseur pour glisser le carton.
Le problème est d'avoir le diamètre !
Si on n'a que la tige on fore un trou nettement plus large, on maintient la tige à peu près au milieu et on coule entre les deux du linotype (la ferraille étant préchauffée pour que ça remplisse bien avant de solidifier). Puis on extrait la tige en force (elle coince nettement) et on élargit un peu le trou en le râclant par quelques entrées-sorties de la tige. La matrice extérieure de poinçonnage sera donc en linotype, ça s'esquinte vite mais c'est dans une certaine mesure auto-réaffûtant.
En coulant du zamak (faut chauffer vers 450°) ça sera bien plus durable (c'était utilisé dans l'industrie pour des matrices économiques de découpage des métaux minces, en cas de séries de quelques centaines de pièces).

On peut aussi simplement frapper avec un poinçon à bords francs du bon diamètre, le carton posé sur un caoutchouc dur ou du bois bien lisse. Mais ça marche très bien avec de la tôle mince ; la coupe est moins franche sur le carton.

Il me semble que BRX avait donné sur TCAR pas mal de solutions différentes, avec tests illustrés...

Bertrand Le Normand a écrit:...Je comprends qu'en cas de grease cookie on ne peut pas se contenter de rondelles étanches et qu'il faut du feutre ?
Donc dans l'ordre : poudre, rondelle étanche, feutre, grease cookie, balle ?
Et oui pour l'intérêt à propos de la confection de grease cookies, en mode confiné, ou déconfiné, d'ailleurs.

Les réponses précédentes n'ont pas été assez claires : c'est feutre OU grease-cookie (y-a jamais assez de place, alors encore moins pour mettre ceinture et bretelles).
La première rondelle sert à empêcher la graisse de "mouiller" la poudre, donc elle doit rentrer à force et être imperméable ; puis le truc gras, rondelle de graisse ou de feutre gras, puis une rondelle pour éviter que ça colle au cul de la balle, mais là je pense que c'est nettement plus facultatif.

Tout doit être bien au contact,et l'outil siégeur donne une longueur constante. Donc si les éléments placés dessous ont une longueur variable, c'est la balle qui va les tasser pour tout mettre à la longueur prévue.
Ce qui n'est pas bon, car elle n'est pas bien robuste !
Donc il vaut mieux tasser avec un truc à longueur constante avant de mettre la balle ; cette longueur constante étant définie par la longueur du siégeur et la hauteur de la balle (ça demande quelques tâtonnements).

Et quand c'est fini, on replonge très brièvement tout le bout de la cartouche dans la graisse fondue ! Mieux vaut les mettre ensuite dans une boîte, parce-que dans les poches, avec les brins de tabac qui se collent dessus ça fait crado...

ATTENTION AUX CONFUSIONS :
Le grease-cookie en mode confiné, c'est en graisse, pas en confiture. Ni en graisse de confit, qui est salée...

J'ai du louper la remarque de Paul Mattews sur la cire dure en lieu et place de la rondelle lait ; quel livre , quelle page ?
Je vais rajouter ça à mon protocole de rechargement .
Oui , tout à fait d'accord : c'est GC ou feutre et je dirais même mieux , c'est GC épicétou .
A suivre , des photos tirées du livret de Randolph Wright ; ça concerne des balles calepinées mais c'est aussi valable pour une balle à compression ou un rechargement pour arme de poing à cartouche PN bien sûr .
Lube wad = une autre façon de nommer le GC .
Top wad = c'est la rondelle carton entre le cul de la balle et le GC . On voit que ce compétiteur en place une , malgré le calepinage papier .
Over powder wad = c'est la rondelle de carton ( ou de cire dure ) sur la PN .



On ne serait pas entrain de polluer ce sujet avec nos digressions ?

deGuers a écrit:
On ne serait pas entrain de polluer ce sujet avec nos digressions ?

Que nenni cher deGuers !
Cela enrichit l'auteur du post et tu le fais à sa demande.

Du coup, je vais mettre en application et poursuivrai le fil (quand j'aurai mes ingrédients pour faire des grease cookies), et on restera dans la ligne.

Encore merci pour tes apports 

Au fait , si on ne veut pas s'enquiquiner à découper des rondelles , une solution :
Buffaloarms.usa , aller dans " wads " .
On y trouvera aussi une foule d'étuis obsolètes comme le 12,7x44 que je découvre ; ils ont du .44 Russian de chez Starline ; ceux que j'utilise .
Ils vendent ces " over wads " tout prêt en sachet , dans différents calibres , en liège , en fibre végétale et même en plastique .

Si l'on n'a que peu de place et que l'on souhaite malgré tout interposer une rondelle entre la poudre et la balle ( sans GC ) , une solution : la découper à l'emporte-pièce dans un sachet de café ; c'est ultra-fin et solide ( surtout si le café est un robusta ... ) .

Dans tous les calibres à la poudre noire que je tire, 45 lc, 44 wcf, 38 wcf, 41 lc, 38 lc, 32 smith & wesson, 45-70, etc, je graisse les ogives trempées dans mon mélange chauffé à base de cire d'abeille, cire de vieilles bougies et huile d'olive, les balles sont recalibrées dans leurs pinces ideal . Un carton sec posé entre poudre et balle et c'est tout. Je rajoute éventuellement sur la poudre de la semoule pour combler le vide en fonction des doses que je choisis. Je pense que grease cookies et autres mixtures ne servent à rien. Je précise que je peux faire tomber les cocottes à 200 mètres debout avec mon Springfield trapdoor en 45-70 d'époque avec ogives de 405 grains d'origine et 40 grains de pn suisse numéro 2 et semoule.