Comment exploiter les tables de rechargement

Je partage totalement le point de vue de Pocomas, et j'allais d'ailleurs écrire dans le même sens, après avoir parcouru les posts précédents.  

Arrêtons de "faire peur" à ceux qui veulent débuter le rechargement, en leur faisant croire que c'est un véritable travail d'Alchimiste, avec sa part de coté "kamikaze" !

Le rechargement est une chose "simple" qui demande avant tout du bon sens, et du sérieux.

Il est bien évident qu'un "bon manuel" est indispensable, ne serait-ce que pour la "méthode" à appliquer, et puis ensuite pour "progresser", ce qui signifie aller un peu plus loin que reproduire le chargement "fonctionnel" d'un autre tireur, si l'on souhaite "affiner" le rechargement que l'on utilise pour tenter d'améliorer "éventuellement" ses résultats en cible.

Car ces résultats, ne l'oublions tout de même pas, dépendent non seulement de la "qualité" du tireur, mais aussi de l'état et des possibilités de "performances" de l'arme, surtout si il s'agit d'une arme "réglementaire", ayant un "passé", un "vécu" qui a pu altérer partiellement sa précision, ou qui, tout simplement dès sa conception, n'a pas été conçue pour être une arme de "précision" et être utilisée par un "tireur d'élite".

Donc, pas de panique, un chargement utilisé avec succès par un tireur standard, c'est à dire permettant des résultats honorables et un tir "en sécurité" (le plus important) est assez facile à reproduire, en suivant la bonne procédure.

Les conseils d'un rechargeur expérimenté (et pas forcément visant la "perfection" dans les performances de "sa" cartouche, car là on sort du "standard"... ) sont également à rechercher si possible, en "parallèle" de l'ouvrage sur le rechargement (Malfatti, Geerhbrandt...)que l'on aura acquis.

Le reste est très simple, surtout si l'on s'équipe d'un matériel fiable et "simple", lui aussi, une presse "mono-station" par exemple.


L'expérience venant, tout est ensuite "possible", si on le souhaite.  

FITABA a écrit:Le Gheerbrant parait difficile à trouver.  En revanche et pour info le nouveau Gheerbrant dispo à la fnac devrait paraître en janvier prochain. Ce sera donc mon prochain livre de chevet ayant commencé par le malfatti.

Le Gheerbrandt est vraiment excellent avec un panel d'ogives tout à fait conséquent.
AMHA c'est vraiment un excellent manuel pour débuter et recharger en sécurité !
J'ai commencé avec le Malfati mais quand j'ai eu accés au Gheerbrandt ça a changé mon approche du rechargement !

Ca vaut quand meme le coup de relire la page 17 du Malfatti 6em edition.

deGuers a écrit:Non .Pourquoi , c'est une secte , une religion ?

C'est certainement le meilleur manuel de rechargement actuellement disponible

Bonjour à tous,
Il est bon de commencer par le début et de bien séparer les munitions d’armes de poing de celles d’armes d’épaule. Et il y a les mixtes, qui vont dans les deux.
En gros, les munitions classiques d’armes de poing ne posent pas de difficultés particulières : .38/357, 9 para, .45 ACP, notamment la .38 wad-cutter. Bien sûr, il y en a beaucoup d’autres mais en général, quand on démarre le rechargement, on commence par ces munitions là. C’est très bien car ça permet de se faire la main.
  Les munitions d’armes d’épaule, c’est plus tarte quand on ne tire que des projectiles chemisés. En effet, leur profil a bien changé dans les 20-30 dernières années. Avant, en gros, tous les projectiles chemisés de poids et calibres égaux avaient les mêmes surfaces de portée sur les parois du canons. Maintenant, ce n’est plus trop le cas et si on charge (par exemple) avec des Nosler️, hé bien il est bon d’avoir le manuel de cette marque ou bien une table qui précise bien le modèle exact de ces projectiles de cette marque. 
  Il est facile de comprendre que si l’on utilise telle dose de poudre avec une balle de telle surface de portée sur les parois du canon et qu’on l’applique (puisque de poids et de calibre identique) pour un projectile ayant une surface de portée supérieure, le frottement sera bien plus élevé et partant, la pression. Pour s’en convaincre, observez attentivement les profils en long de projectiles de marques différentes mais de poids et calibres identiques. L’exemple type est la balle KS de RWS avec une Hornady ou Speer de base. Si vous considérez que c’est pareil, ne démarrez pas dans le rechargement, ce sera plus prudent:affraid:
     De plus, il est bon d’avoir une bonne notion du free-bore de votre arme : tant que l’arme est conforme aux normes CIP, c’est OK (mais une vérification est toujours bonne à faire). Si ce n’est n’est pas le cas, la vérification est impérative. Je me souviens d’un client qui avait une BSA en .270 Win. Banal, me direz-vous, oui mais voilà, le free-bore était hors norme et le client ne m’avait pas précisé la marque de son arme (et les Rosbifs ne sont pas des continentaux)... Devérouiller au maillet, ce n’est pas top...
  Tout ça pour dire que la littérature spécialisée ne sert pas à caler les meuble et à ce propos, la majorité de ces saines lectures est U.S. Je me souviens avoir avalé une bonne partie du Ackley, hé bien, même si c’est ancien, les fondamentaux sont là, et bien bien là. Évidemment, j’ai zappé toute la partie rechargement pur car obsolète.
J’ai avalé le Sierra aussi puis le Lyman. Maintenant, je lis un peu en diagonale mais je lis toujours ! 
  Mais surtout, surtout, je ne me fie JAMAIS à ma mémoire !

Là aussi, je donne raison à l'ami Obaneck : le rechargement d'un calibre d'arme d'épaule peut-être plus "subtil" que celui d'une arme de poing.

Néanmoins, tout dépend "aussi" de ce que l'on cherche en terme de "performance" de la munition...


Une chose est sure, dans tous les cas: ne pas se fier à sa mémoire, mais VERIFIER les données/paramètres, de ce que l'on veut recharger 

Le chaton de la Loire a écrit:... je serais tenté de simplement demander à un tireur qui utilise déjà une formule qui fonctionne sans problème depuis des années pour l'arme en question et appliquerais sa "recette". ...

Une "table de rechargement", c'est tout simplement ça : une recette "passe-partout" sans prétentions exagérées, avec une certaine marge de manoeuvre.
Mais valable uniquement si l'arme est aux dimensions usuelles ! Ce qui est généralement le cas, mais avec les armes rechambrées ou re-canonnées et les "custom" sur mesures, il vaut mieux se méfier (sur lesdits "custom", pourtant tout neufs et assez coûteux, on en voit parfois de drôles).
Et il vaut tout de même mieux comprendre ce qui se passe, donc dans un manuel de rechargement la partie "tables de tir" est celle qu'on regarde en dernier, quand on a bien pigé tout le reste.

Les problèmes de dimensions ne se révèlent parfois qu'à l'usage, et après avoir été plusieurs fois échaudé on prend l'habitude de tout jauger d'abord, pour ne commander le matériel spécifique qu'après. La plupart du temps ces mesures (qui demandent tout de même un peu d'outillage) s'avèrent superflues.
Je dois bien avouer que quand j'étais jeune je ne me posais pas trop de questions (j'ai commencé à recharger vers 16 ou 17 ans) ; en plus je ne lisais pas l'anglais (ce qui était une grosse lacune, mais il est assez facile d'apprendre à lire l'anglais technique - le parler et le comprendre c'est une autre affaire, mais on s'en passe aisément)...


Ensuite, on voit sur TCAR pas mal de peaufinages tâtillons. Mais il faut bien se dire que finasser avec le vol libre ou ajuster la charge optimale à 0.1 grain près, c'est dans l'objectif qu'une série de 3 ou 5 fasse un seul trou (certes gros et informe) à 100 mètres. Encore faut-il que le tireur en soit capable et que le matériel le permette (j'en sais quelque chose, ayant accès au matériel qui le permet, mais groupant systématiquement 2 ou 3 fois plus large que le copain tirant les séries précédentes et suivantes).
Chose surprenante, pas mal d'armes de chasse sont presque à ce niveau, même parfois avec un viseur à "point rouge".
Par contre, avec les vieux fusils réglementaires faut pas trop rêver et la "minute d'angle" est exceptionnelle (soit à 100 mètres un groupement de diamètre nettement inférieur au 10 de la C50, ce qu'avec une arme de précision on va considérer comme "très médiocre").

Pas non plus la peine de se focaliser sur les Vo : à 100 m et encore plus à 50 m, quand on est dans les vitesses réglo (autour et au-dessus des 700 m/s) des écarts de 100 m/s font à peine sortir  du noir (et encore, même pas toujours). J'ai constaté ça à plusieurs reprises lors du test préliminaire des balles TPM, à diverses charges : le tireur prend tout de même une visée correcte pour éviter d'arroser n'importe où, mais la charge - et donc la Vo - monte à chaque cartouche, pour balayer rapidement toute la gamme des charges potentiellement utilisables, et définir les limites des essais à prévoir. En fin de séance la cible n'est pourtant pas si lamentable...)

Bonjour
Avant de regarder les tables, lire tout ce qui est écrit avant et après les recettes, dans tous les manuels.
Comprendre et connaître les poudres leurs spécificités et leurs vivacités, les douilles, leurs formes et leurs volumes, les balles leurs duretés formes et poids, les amorces...etc etc
A partir de là, tu auras compris les bases du mecanisme et la logique du rechargement...
Prend y du plaisir..
Je ne conçois pas le rechargement comme une corvée mais comme une passion...

Je prends beaucoup de plaisir à vous lire, tous vos messages sont riches d'enseignements  Après il faut se lancer, et l'expérience vient avec les années. J'ai effectué mes premiers rechargements et il est vrai que c'est passionnant. Pour l'heure mes meilleurs groupements seraient plutôt obtenus avec des ogives en 180 grains, mais je n'en suis qu'à mes débuts !

Bonjour à tous, pour rester sur le même sujet à savoir "comment exploiter les tables de rechargement" je voudrais savoir comment procéder lorsque justement on ne trouve pas d'informations sur les tables. Pour être plus précis, je voudrais effectuer un développement de charge  en calibre 308, pour ma petite Bergara à verrou, en vue de réaliser des tirs a courte distance avec des ogives speed hot-cor flat sp, en 150 grains. Il me semble que ce type d'ogive est destiné aux carabines a levier sous-garde. La 30-30 si je ne me trompe pas. C'est probablement pour cette raison que je ne trouve pas de rechargement en 308. Ma question étant débutant dans le rechargement est de savoir comment procéder lorsque l'on ne trouve rien dans la littérature... faut t-il partir d'une charge mini sur la base d'une ogive lambda de même poids sans tenir compte du profil et monter progressivement ? En vous remerciant par avance pour vos retours.

Tu as dit toi même le début de la réponse! La seule différence que tu dois tenir compte (selon moi bien sur )c'est l"arrière" du projectile qui est bien différent de ceux habituels pour le 308 (les BT, ainsi que son enfoncement) et qui peut influencer sur l’expansion des gaz. Après, tu peux aisément partir sur un même poids pour faire tes recherches de vitesse et précision.

Peut-être qu'en cherchant du côté du .307 Win ?

La woodleight weldcore PP semble avoir un profil proche de mes Speed hot cor Flat Sp 150 gr. Je vais donc partir de cette base avec 2.53 de N135.

Bonsoir à tous,
Juste un petit rappel pour préciser la date officielle de la réédition du guide du rechargement d'Alain Gheerbrant: dispo le 25 février.