Restauration Lee Enfield SMLE Mk III

Un rare exemplaire de SMLE Mk III de 1910 acheté récemment aux enchères :


Sale à l'extrême, incomplet (il manquait la culasse), fleur de rouille, mais régimenté et intouché. Toutes les pièces sont au N°.
Probablement une arme abandonnée par les anglais lors de la WW1 et dont la culasse a été jetée aux orties.



Le canon, daté 1910.


Marquage régimentaire du 1er bataillon du King's Royal Regiment, arme N° 153, daté de décembre 1911 :






Base saine néanmoins.
Ça a été confirmé lors du démontage complet.
Le métal est très sain, et hormis de rares petites zones très localisées, il n'y a pas de piqures. Les rayures sont très belles.

Le démontage complet a été fastidieux : quasiment toutes les vis étaient soudées par la rouille.
Grâce à l'aide d'Andy34 et de son outillage, nous sommes venus à bout de ces vis récalcitrantes et seul le pontet a dû être sacrifié (il sera remplacé).
J'ai trouvé l'ensemble des vis neuves en Angleterre, et également une culasse sur NB.

1ère étape, le nettoyage des parties en bois à la lessive St Marc.

Je sens une très belle resto en perspective.

bonjour françois
comme d' habitude une restauration au petits oignons
avec l ami andy 
encore une belle pièce au ratelier
cdt phil 

je sens que je vais adorer ce post
surtout venant de François, sur un "nez de cochon" c'est CORTO MALTESE qui serai content !
(un jour, il m'en faudra un...)

WICHITA a écrit:je sens que je vais adorer ce post
surtout venant de François, sur un "nez de cochon" c'est CORTO MALTESE qui serai content !
(un jour, il m'en faudra un...)

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Avec son volley side et son cut off. Il a du être balance avant 1916. Je suis jaloux. Je vis au pays des SMLE, et même ici c'est super dur à trouver les mkiii non étoilés.

Oui, c'est vrai. En Europe aussi, les Mk III* commencent à se faire rares et les Mk III sont vraiment rarissimes.
En Angleterre, les Mk III non modifiés atteignent facilement les 2000£, et plus.
Quand ce 1910 est passé à la vente, je lui ai sauté dessus. 

$2,500 Aud ici. En tout cas, beau project de restauration! Prenez votre temps et du plaisir. :-)

Aujourd'hui, désoxydation de la pièce la plus atteinte : l'embouchoir. Pièce à sauver car numérotée.






Après électrolyse (merci JN pour les tuyaux) et huilage pour la neutralisation :





Finition :

la finition, comment ?
neutralisation par huilage = ok
mais pas plus judicieux de le faire après la dite finition ?

La finition a consisté à éliminer un tant soit peu les cratères sur les oreilles de guidon à la lime diamantaire et papier verre.
Puis, une couche de Perma Blue sur les zones poncées et pour redonner du brillant bleuté au bronzage d'origine.
Lustrage à la laine d'acier 000.
La pièce sera lubrifiée à l'huile d'armes une fois en place après remontage.

ok !
allez au boulot
c'est pas finit !

Après une après-midi de dur labeur, l'ensemble boitier-canon est enfin propre.
Que de la rouille superficielle...

Un peu de brosse Dremel, un peu de laine d'acier 000 et un peu d'huile (d'armes et de coude).

- Avant (les toiles d'araignées sont d'époque) :





- Et maintenant :


"E.R" sous couronne pour Edward Rex, le Roi Edouard VII qui décéda en 1910, millésime de cet exemplaire.
Certains SMLE de 1911 continueront parfois à porter "E.R" en raison des boitiers déjà usinés, mais à partir de 1912, les initiales royales sur les armes deviendront "G.R", pour le roi George V.

Sujet tout simplement délectable.
Merci pour le partage François, hâte de voir la suite.

Voilà, mon SMLE Mk III est quasiment terminé

Le fusil n'a pas été rebronzé, l'état du bronzage d'origine sous la fleur de rouille étant étonnant très beau.
Seulement quelques petites touches de Perma Blue par-ci, par-là comme sur les oreilles du protège-guidon.





Deux petites pièces sont encore anachroniques : 
la vis traversante d'embouchoir est du type "à grosse tête" et sur un Mk III de 1910, elle devrait être à petite tête
L'anneau de mise en faisceau (le stacking swivel) devrait être ouvert et non fermé.
Ces deux pièces seront changées dès que je les aurais trouvé.


Deux dates frappées sur la gauche du boitier. 1913 et 1914.
Elles dénotent deux passages en arsenal, dont un pour la modification pour la cartouche HV Mk VII, adoptée en 1911 (modification des graduations du volley-sight, modification du magasin et marquage HV sur le canon).


Volley-sight dial 


Volley-sight arrière relevé en position "tir de salve".



Une bretelle WW1 datée 1917


Le disque régimentaire du 1er bataillon du King's Royal Rifle 

Le 1er bataillon KRR débarque à Rouen dans le cadre de la 6e brigade de la 2e division en août 1914 pour servir sur le front occidental . ^[20] Il a participé à la bataille de Mons en août 1914, à la première bataille de la Marne et à la première bataille de l'Aisne en septembre 1914 et à la première bataille d'Ypres en octobre 1914. Il a combattu à la bataille de Festubert en mai 1915 , la bataille de Loos en septembre 1915 et la bataille de la Somme à l' automne 1916 avant de participer à l' avancée vers la ligne Hindenburg , laBataille d'Arras en novembre 1917, bataille de Cambrai en novembre 1917, deuxième bataille de la Somme à l'automne 1918 et bataille de la Selle en octobre 1918.

Salut, il est vraiment magnifique

bonsoir françois
tu n a pas ménager ta peine il est super ce smle
belle restauration soft en gardant l identité
et en plus si il est passé par rouen (sic)
il est un peu normand
cdt phil

Du beau travail, voilà comment je conçois la restauration.
Merci pour le partage.
Bravo 
JM

Merci Messieurs, mais ça n'a pas été très difficile.
La base était très saine et mis à part un démontage laborieux à cause de toutes ces vis soudées par la rouille, ça s'est déroulé sans problème majeur.
Même les parties en bois n'avaient aucun ver.
Surprenant, vu les conditions de stockage que ce SMLE a subi depuis une centaine d'années.

Un dernier petit détail pour ceux qui se demanderaient encore où se trouvent les N° sur un SMLE.

Il y en a 7 (toujours le N° en entier avec la lettre).
Ces N° étaient apposés sur l'arme après son réglage au tir en usine.
En effet, à cause de sa conception, le canon du SMLE est sujet à des contraintes de certaines pièces, notamment l'embouchoir et le fût.
Changer ces pièces n'empêchera pas le fusil de fonctionner bien sur, mais sa précision peut en être affectée.

A noter que chez Enfield, on ne trouve que des N° à 4 chiffres maximum, 5 chez BSA.

-Sur le tenon de baïonnette de l'embouchoir


- Sur le fût, juste derrière l'embouchoir 


- Sous la planchette de hausse


- Sur le canon et sur le boitier


- Sur le levier de culasse et sous la noix. 
Je n'illustre pas ces N° puisque mon SMLE n'a pas sa culasse d'origine.


Pas de N° sur les autres pièces, seulement des poinçons d'inspection, différents selon l'usine de fabrication.
E ou EFD pour Enfield
B pour Sparkbrook
ß pour BSA
X pour LSA


Voilà, vous savez tout.... 

Il est très beau ce LE. 
J'adore. 
Un gros plus pour la personne qui à fait un miracle au niveau de la restauration.

Bonjour ,
  jolie restauration , je n'ai pas vu pour la finition des bois   .
Tu l'a faite comme à l'origine (huile ?) 
Et prochain ce sera  ????


                                                             

Alors, non. Je n'aime pas les finitions à l'huile, c'est gras et ça sent pas bon.
J'ai voulu essayé autre chose.

Après avoir bien lessivé les bois à la St Marc, je les ai laissé sécher quelques jours au sec, puis j'ai essayé un produit que je ne connaissais pas.
La crème balsamique.
C'est donné pour être utilisé sur le cuir, le bois, les caoutchoucs, joints de vitres de voitures... etc. Ça nourrit et imperméabilise.
Ça a redonné du lustre et de la couleur au bois sans odeur. 
Ça sèche en quelques minutes, et c'est pas gras du tout. Le bois est doux au toucher et ne retient pas les traces de doigt.

Bref, un produit pas mal. Et en plus, je m'en sers pour mes chaussures