Alerte rouille Lee Enfield

Ahaha non pas encore mais c’est en bonne voie!

N'attends pas trop, elle va se rouiller ; et elle ne supportera sûrement pas l'eau bouillante !

Ces histoires d'amorces corrosives...
Je me demande si le terme exact ne serait pas plutôt "catalysant la corrosion" ; et si c'est bien le fulminate de mercure qui est le principal coupable. Car les compositions d'amorçage ont varié d'un pays ou d'une époque à l'autre, et contenaient souvent des chlorates ; les ions chlore résiduels sont le pivot d'une réaction sans fin, utilisant l'humidité et l'oxygène de l'air pour créer de l'acide chlorhydrique et le régénérer continuellement.

J'ai toutefois été surpris de trouver rarement mention de nettoyage à l'eau dans les règlements français. Parfois (rarement) un carré de toile humide, jamais de véritable lavage...

A noter que si l'entonnoir coudé est bien utile pour laver sans mouiller le reste, des coudes faibles et à long rayon permettent de passer un écouvillon souple (ça ne s'achète pas, il faut souder un écouvillon au bout d'un câble d'acier gainé plastique) qui, enduit de savon, va parfaire le lavage en un temps record. Avec un entonnoir droit engagé à la place de la culasse, il est plus difficile d'éviter de baver sur la crosse.
Pour l'écouvillonnage savonneux, la bouche doit tremper dans un récipient posé au sol, et qui recueille l'eau chaude. Le problème technique est là, le récipient ne doit pas pouvoir se renverser sur la moquette, la bouche ne doit pas poser au fond afin de laisser déboucher l'écouvillon, le bout du fût ne doit pas risquer de tremper dans l'eau, etc.
Ça demande donc une certaine préparation, mais le résultat est nettement plus propre que la méthode traditionnelle huile - chiffon, et c'est nettement plus rapide. Par contre ça n'enlève pas l'encuivrage ni l'emplombage et pas trop la calamine (mais l'huile-chiffon non plus).


PS : s'il a été nettoyé pour enlever toutes les obstructions, un canon moyennement rouillé n'est pas dangereux au tir ; sauf pour celui qui fume une clope assis à côté de la cible, parce-que forcément ça n'améliore pas la précision. Pour que la corrosion fragilise le canon il faut qu'elle soit extrêmement profonde ; et à ce stade on ne discerne plus de rayures ni même d'apparence de continuité dans l'alésage.

Verchère a écrit:N'attends pas trop, elle va se rouiller ; et elle ne supportera sûrement pas l'eau bouillante !

Ces histoires d'amorces corrosives...
Je me demande si le terme exact ne serait pas plutôt "catalysant la corrosion" ; et si c'est bien le fulminate de mercure qui est le principal coupable. Car les compositions d'amorçage ont varié d'un pays ou d'une époque à l'autre, et contenaient souvent des chlorates ; les ions chlore résiduels sont le pivot d'une réaction sans fin, utilisant l'humidité et l'oxygène de l'air pour créer de l'acide chlorhydrique et le régénérer continuellement.

Pas que l'amorçage...La cordite y est surement aussi pour quelque chose à mon humble avis.

Verchère a écrit:
J'ai toutefois été surpris de trouver rarement mention de nettoyage à l'eau dans les règlements français. Parfois (rarement) un carré de toile humide, jamais de véritable lavage...

Euh ? Instruction de 1884 :


Ce sont bien les chlorates qui sont à l'origine de la corrosion...

Certes, mais là il s'agissait de poudre noire.
Et le lavage à grande eau n'y est d'ailleurs préconisé que si l'encrassement est rétif.

Il semble que le problème des amorces corrosives ne soit apparu qu'avec la PSF. Tout simplement parce qu'avant, avec la PN, il fallait de toutes façons laver le canon pour éliminer les résidus de poudre ; et forcément, ceux de l'amorce partaient avec.

La 303 britannique était au départ (1888) chargée à la PN... et une arme petit calibre en PN devait être sensible à l'encrassement.
Chargement : balle nez arrondie de 215 grain, chemise cupro nickel et 71.5 grains de poudre RFG2 comprimée avec trou central et amorçage Boxer.

Le chargement PSF n'est apparu qu'en 1891/92, mais les premières formulations de cordite étaient aussi "salissantes" que la PN. Ce problème n'a été corrigé qu'après 1902 avec la cordite MD (modified).

On peut penser que les habitudes de lavage ont duré...

Je crois qu'on a aussi des photos de lavage à l'entonnoir chez les russes ; mais chez les autres, ni anglais ni russes ?

L'entonnoir règlementaire turc pour le mauser 98 (il existe une variante pour le 93) :



Le même existait pour le 71/84...

Fra78 : Bigre ! J'ignorais l'existence de tels accessoires, spectaculaires en soi (entre l'épaisseur du métal et l'étui cuir spécifique, on dirait plus un tromblon lance-grenades qu'une entonnoir de nettoyage...). 

 Je note qu'il ont l'énorme désavantage d'entraîner le nettoyage de l'arme par la bouche, qui m'as fait bondir car je possède une potentielle victime de cet entonnoir maléfique: un G98 ayant fait carrière en Turquie et dont la bouche est joliment "tromblonnée" : les rayures ont totalement disparu sur un centimètre, remplacées par une surface lisse et "polie" qui ne doit rien à une corrosion venue de l'extérieur (comme sur une arme mal stockée) mais ne me semble pouvoir provenir que le d'usage répété et énergique d'une baguette acier enfoncée par la bouche. Une balle de .323 y "coule" d'ailleurs sans problème sur les 2/3 de  sa longueur. Le tout ayant un vif intérêt culturel et pédagogique, je me suis résolu à le garder tel quel, sans "counterbore". 

  L'interruption des traces d'encuivrage montre bien la partie "lisse" : non seulement les reliefs ont disparu, mais le "fond de rayure" a lui été aussi attaqué. 

  

Le guide turc fit aussi office de protège-bouche car il centre la baguette et le trou est un peu plus petit que le calibre...
Astucieux...



Ce serait un développement turc et pas un accessoire Mauser..

...merci de la précision ! Je retire donc le qualificatif d' "entonnoir du mal" que je remplacera par "très-saint accessoire" : vu sa fonction de protège-bouche, il est donc totalement innocent dans les sévices infligés à mon G98, qui a donc plus probablement souffert du non-emploi dudit très-saint accessoire.

  Qui, au demeurant, est plutôt chouette  ! 

Mouais, l'idée de verser de l'eau par la bouche me paraît débile, vu qu'elle va forcément couler dans tout le boitier, l'arrêtoir de culasse, le magasin et le système de détente. Alors soit il faut tout démonter , soit il existe un accessoire qui se place dans la chambre pour récupérer l'eau avant qu'elle ne se répande là où on ne veut pas qu'elle aille.


Étant trop jeune, je n'ai jamais eu à utiliser le modèle français, mais mon père me disait qu'il se plaçait dans la chambre et que l'eau était récupérée dans un seau.  Celui que je me suis fabriqué reprend ce principe et me donne toute satisfaction.

Pas si le fusil est tenu inversé (chargeur en haut et incliné), mais je ne lis pas le turc et ne connais pas la procédure 

Je ne suis pas certain que l'eau soit versée, mais peut-être un patch mouillé est utilisé.