Berthier 1892

La bague, oui c'est ça.
Normalement elle reste sur le canon, où elle est plus ou moins bloquée par 2 coups de pointeau.

La bayonnette, c'est le modèle d'origine (douille courte) dont le quillon fut coupé. Réglementaire possible à partir de fin 1918, mais plutôt quelques années après, quand les embouchoirs à quillon ont été généralisés. La lettre du numéro de série paraît avoir morflé lors du raccourcissement du quillon.
Numéro de série : ce n'est bien sûr pas celui de la bayonnette, mais celui de l'arme à laquelle elle était affectée. Des ré-affectations étant possibles, le numéro ne permet pas de dater avec certitude la bayonnette.

Le chien, 1 cran c'est "récent", mais 1 cran + 1 plat c'est un chien ancien, initialement à 2 crans. Il y a aussi "1 cran 1/2"...
NB : il ne s'agit pas du cran d'armé. Le cran d'armé c'est pas un cran, c'est l'arête antérieure du chien ; le cran, c'est la position de repos de la gâchette quand le chien est désarmé (c'est évident mais mérite peut-être d'être tout de même précisé).

A noter que sur un Berthier on peut trouver un chien de Lebel, et vice-versa.
La différence se tient dans la longueur du renfort (la partie qui vient coiffer le cylindre de culasse), plus long sur le Lebel.
On peut même trouver des chiens de longueur intermédiaire entre Lebel et Berthier : je me demande si pendant la guerre de 14 on n'aurait pas dessiné une pièce polyvalente pour simplifier les fabrications, comme on l'a fait pour beaucoup d'autres choses. Mais je n'ai jamais rien vu à ce sujet.

On peut aussi trouver sur un Gras un chien de Lebel ou Berthier ; mais pas l'inverse.

Donc c'est un "jeune chien", pas un vieux clébard remis au goût du jour.

Je ne pense pas qu'il soit très heureux d'avoir tenté de le re-polir, car il est bien piqué et ça fait d'autant plus ressortir les dégâts.

Le voilà restaurée et remontée. J’ai essayé de suivre vos conseils sur les couleurs. Seul le bleuissement des vis n’a pas été fait, je verrai ça plus tard.

...un de plus de sauvé !