Baïonnette Berthier second modèle

Bonjour,

Je vous présente cette baïonnette avec son fourreau au même numéro : 5896 précédé du c de Châtellerault
Dans un bon état et encore meilleur après nettoyage.
Malheureusement affutée à la disqueuse  .Mais je pense (j'espère) rattrapable .
Une de plus    

"Second modèle" n'est qu'une appellation de collectionneurs : en fait il n'y a qu'un seul modèle (sabre-baïonnette Mle 1892), qui a subi des améliorations successives (et si on comptait les variantes au niveau des plaquettes, on devrait distinguer une infinité de modèles).

Ici la croisière est à douille renforcée, donc une bayonnette fabriquée ou réparée à partir de 1913 ; les plaquettes bois dateraient plutôt (en fabrication neuve ou en réparation) de 1917 ; auparavant elles étaient en fibre vulcanisée (trop fragiles).

Le numéro n'est que celui de la dernière arme à laquelle fut associée cette bayonnette, il permet donc de retrouver grosso-modo la date de fabrication de cette arme, mais pas celle de la bayonnette (à l'origine elles étaient à peu près contemporaines, mais durant la guerre il y eut tant de remplacements...)
Les seules bayonnettes assurément datables sont celles de la première année de production à Châtellerault, qui portaient encore au dos de la lame les gravures traditionnelles des modèles plus anciens (en cas de réparation on peut d'ailleurs trouver sur une lame de 1893 une croisière renforcée, au tracé de 1913). Sinon, les deux poinçons cerclés (sur la lame et le fourreau) sont ceux du "Directeur de la Manufacture" et du "Contrôleur principal de l’arme blanche" ; ce qui peut donner une fourchette de date de fabrication ... mais on ne connaît pas forcément toutes ces initiales et la période où officiait leur titulaire !

C 5896 : le "C" ne signifie pas "Châtellerault", mais "série C".
Les séries C sont effectivement de Châtellerault mais c'est un hasard, et ça aurait aussi bien pu être n'importe quelle lettre ou 2 lettres de A à E (F à Q pour St-Etienne en omettant le I et le O ; et R à T pour Tulle).
Selon la chronologie des numéros relevés, le mousqueton C 5896 aurait été fabriqué vers la fin de 1916, mais curieusement très peu d'armes de la série C sont connues, comme si elle avait été partiellement sautée...

Bonjour,

J'en ai également une de la série "C" (C majuscule cursive), avec le quillon court, mais c'est un exemplaire repassé en manufacture pour réparation, des plaquettes sans doute, puisqu'elles sont en bois, avec rivets larges comme sur celle de notre ami ...
Les lettres cerclées (R et C) sont les mêmes sur la lame et le fourreau, mais en la passant à la loupe, j'ai remarqué que le numéro (idem sur la croisière et le fourreau : C 23366) a été refrappé sur un autre, préalablement effacé mais dont on discerne des traces. D'après les traces sur la croisière, l'ancien n° était précédé de deux lettres, dont la première semble un "J" (dont on ne voit que le haut) et la seconde un "A". Sur le fourreau, le "C" est surfrappé sur un "A", sans autre lettre devant.

Cela incite à dire que pendant une réfection ou une réparation, si les éléments sont dépareillés, on refrappe un nouveau numéro en appairant l'arme avec le fourreau ... 
Est-ce une pratique ordinaire ?

A+

feder504 a écrit:... Cela incite à dire que pendant une réfection ou une réparation, si les éléments sont dépareillés, on refrappe un nouveau numéro en appairant l'arme avec le fourreau ... 
Est-ce une pratique ordinaire ?

Non seulement ordinaire, mais obligatoire ! Avec peut-être parfois quelque retard, car on ne devait pas faire ça sous le feu ennemi...
Même numéro sur l'arme, la croisière et le fourreau, que ce soit sur une arme neuve ou en réparation ; si croisière ou fourreau étaient d'occasion, on meulait d'abord l'ancien numéro.

Les armuriers étaient payés 0,01 franc par pièce re-numérotée, y compris l’éventuel effacement d’un ancien numéro (BO 1892-16, feuille additionnelle n° 8 au tarif provisoire des prix des réparations aux armes portatives en date du 6 septembre 1887, relatif à l'adoption de la carabine de gendarmerie Mle 1890).

On peut penser qu'en 1893 les tarifs étaient identiques pour le mousqueton d'artillerie, et qu'ils ont plus tard nettement augmenté par suite de l'inflation. Chaque nouveau modèle (et chaque révision des tarifs) devait sans doute faire l'objet d'une nouvelle feuille rectificative, mais pour l'instant je n'en ai que deux.

Bonjour,

Un grand merci à Verchère pour ces corrections.

Je vais éditer une fiche qui accompagnera ma baïonnette pour ne pas oublier ces précieux renseignements .
(En fait, je devrais le faire pour tous mes objets de collection).
J'y adjoindrai également le plan disponible sur cet autre mine de renseignements bien connue des TCARistes http://p.lacour.malvaux.free.fr/Histoire_docs/Lebel-Berthier/Mq-1892_Plans-A2-1925.pdf  

Sergioo a écrit:Bonjour,

Un grand merci à Verchère pour ces corrections.

Je vais éditer une fiche qui accompagnera ma baïonnette pour ne pas oublier ces précieux renseignements .
(En fait, je devrais le faire pour tous mes objets de collection).
J'y adjoindrai également le plan disponible sur cet autre mine de renseignements bien connue des TCARistes http://p.lacour.malvaux.free.fr/Histoire_docs/Lebel-Berthier/Mq-1892_Plans-A2-1925.pdf  

oupps , c'est ici : 

 http://p.lacour.malvaux.free.fr/Histoire_docs/Lebel-Berthier/Mq-1892_Plans-A2-1925.pdf  

Celles-ci sont bien mieux numérisées :
http://p.lacour.malvaux.free.fr/Histoire_docs/Lebel-Berthier/Car-1890_Plans-1894.pdf
Les éléments relatifs au mousqueton d'artillerie y ont été barrés en 1925, mais seulement pour indiquer que désormais il faudrait se référer aux tables de 1925, qui tiennent compte des petites modifications survenues après 1894 et pendant la guerre.